0.
Introduction

 1.1.
Climat social
de l'après-guerre

 1.2.3.A
Migration Porto Rico:
Historique<

 1.2.3.C
Migration Porto Rico:
Boricuas <> «vrais américains»

 1.3.
Les gangs
à New York

 2.
Un mythe:
Romeo & Juliet

B) La «Migration Division» et autres associations

Dès le milieu des années 1920, des associations portoricaines se donnent pour mission de représenter les Portoricains, mais également les autres populations hispaniques de la ville de New York. Dès sa création, en 1923, l’association Brotherhood of America met l’accent, comme les associations précédentes, sur la culture et les traditions, mais aussi sur les problèmes concrets rencontrés par les Portoricains, par exemple les difficultés de logement et d’emploi, sur l’importance à accorder à la citoyenneté américaine et sur la nécessité de s’organiser. Ces nouvelles orientations marquent un intérêt croissant non plus seulement pour l’île d’origine mais pour les conditions de vie des migrants dont l’installation apparaît comme plus durable que par le passé, en raison, notamment, des difficultés économiques sur l’île de Porto Rico.

Les Portoricains émigrent à New York grâce à des contrats d’emploi ou en utilisant leurs réseaux sociaux et sont considérés comme étant des « personnes colonisées, des étrangers et des personnes de couleur ». En 1947, la mise en place d’un Bureau de l’Emploi et de la Migration (connu ensuite sous le nom de Migration Division) par l’administration portoricaine, avec l’aide du gouvernement américain, contribue fortement à l’essor du mouvement vers les États-Unis. Le siège de la Migration Division est à New York mais des bureaux régionaux existent dans plusieurs autres États (Connecticut, Floride, Illinois, Massachusetts, New Jersey, Ohio, Pennsylvanie). Il fonctionne sous ce nom de 1948 à 1968; son objectif est de faciliter l’immigration, l’installation et l’emploi de Portoricains aux États-Unis.

Il commande à l’Université de Columbia un rapport publié en 1950, The Puerto Rican Journey : New York’s Newest Migrants. Le rapport décrit la population portoricaine à NYC comme particulièrement marginalisée socialement et économiquement. Les auteurs observent que les Portoricains, comme les précédentes vagues de migrants, occupent principalement des emplois non ou peu qualifiés. Selon eux, les nouveaux arrivants portoricains semblent condamnés à conserver ces emplois peu qualifiés, notamment en raison des faibles possibilités d’ascension sociale et d’accès à la classe moyenne. Le rapport montre également que cette population, souvent assimilée aux noirs américains, souffre de racisme et que, plus généralement, la question de la race complique la définition de leur identité.