0.
Introduction

 1.1.
Climat social
de l'après-guerre

 1.2.2.C
Migration USA:
Melting Pot

 1.2.3.B
Migration Porto Rico:
The Migration Division

 1.3.
Les gangs
à New York

 2.
Un mythe:
Romeo & Juliet

A) Historique

A.1) Introduction

L’immigration des Portoricains vers les États-Unis est ancienne. Elle commence dans les années 1860, lorsque de nombreux opposants à l’occupation espagnole de l’île de Porto Rico trouvent refuge aux États-Unis.

Elle se poursuit après le rachat de l’île par les États-Unis en 1898 à la suite de la victoire américaine sur les Espagnols et est stimulée par l’octroi aux habitants de l’île de la citoyenneté américaine en 1917 (sans que l’île ne soit toutefois incorporée à l’Union). Dans les années 1920, la vague de départ amorcée en 1917 continue, répondant ainsi au besoin croissant de main-d’œuvre aux États-Unis, conséquence des restrictions de l’immigration étrangère mise en place par le Congrès, ainsi que, parallèlement, au sous-emploi sur l’île de Porto Rico, aggravé par l’augmentation rapide de sa population.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’immigration s’intensifie suite à l’Operation Bootstrap, la politique d’industrialisation de Porto Rico, menée par le gouvernement portoricain dirigé par Luis Muñoz Marín, dont les réformes transforment une économie basée sur l’agriculture en une économie industrielle et urbaine. L’exode rural s’accélère et l’accroissement du taux de chômage provoque une migration massive vers les États-Unis.

La pièce de théâtre « La Carreta » (The Oxcart, le Chariot) du dramaturge portoricain René Marqués (1953) parle de cet exode rural à travers la souffrance d’une famille paysanne qui, expulsée de son domicile, se retrouve dans un bidonville de San Juan puis dans le Bronx, à la poursuite illusoire d’une vie meilleure.

Les causes de cette migration peuvent être divisée en 3 phases:

1re phase (1940-1946): industrialisation

Le gouvernement promeut l’industrialisation pour lutter contre la pauvreté. L’économie (basée sur la culture de la canne à sucre) est trop dépendante du climat.

2e phase (1947-1963): capital privé

L’accent est mis sur le capital privé, le gouvernement cherche à attirer des industries légères (textiles, alimentation). Dans le film Sabrina, par exemple, (1954) on peut voir une riche famille cherchant à ouvrir une usine à Porto Rico.

Cette deuxième phase provoque une augmentation massive des flux migratoires vers les USA car le gouvernement portoricain élabore un programme de développement urbain afin d’éliminer les quartiers défavorisés créés par la 1re phase.

3e phase (1964-1974): industrie lourde (pétrochimie : raffinerie et pharmaceutique)

Les Portoricains arrivent à New York, ville dynamique, de la fin des années quarante aux années soixante. La ville produit pour le reste du pays des vêtements et des textiles, de l’imprimerie et de l’édition, des finances et de l’assurance par l’intermédiaire des secteurs industriels et de l’industrie manufacturière.

Les immigrants arrivent d’abord chez des parents ou des amis jusqu’à ce qu’ils puissent trouver leur propre logement. À New York, un programme de revitalisation urbaine (slum clearance) est en cours afin d’éliminer les bâtiments anciens que les Portoricains au chômage utilisent pour se loger, bien qu’ils soient dépourvus d’eau, de chauffage ou d’électricité. Le mot d’ordre dans cet endroit est « chacun pour soi » et il y a de la discrimination entre les différents groupes ethniques (les lois anti-discriminatoires n’apparaissent qu’à partir de la deuxième moitié des années cinquante). Les formes habituelles de protection pour ces groupes d’immigrants sont le regroupement par origines communes, et donc la création de ghettos fermés et géographiquement limités, ainsi que la constitution de gangs issus des différents groupes ethniques.