Lieu et date |
Personnages |
Place du marché, Vienne 1865 |
Lucheni, peuple de Vienne |
Cette scène, un peu sortie de nulle part sert de tampon entre l’ultimatum (Sc12) et ses conséquences (Sc14). Elle dénonce une Élisabeth égoïste, centrée sur elle-même, sur sa beauté et son apparence extérieure. Loin de ce peuple viennois qui ne l’aime pas.
Peu à peu, Élisabeth retourna l'amour qu'elle vouait à son illustre époux sur sa propre personne. Elle dosait ses apparitions, usant même parfois d'une doublure – la comtesse Marie Festetics, sa dame d'honneur ou encore sa coiffeuse Fanny Feifalik – pour éviter les regards de la foule dans des Réceptions Officielles (lorsque que l’on ne devait la voir que de loin, bien sûr, pour éviter d’éveiller les soupçons), tandis qu’Elisabeth, elle, faisait du « tourisme » et s’amusait du tour joué au personnes présentes et qui n’y voyaient que du feu.. Selon sa nièce Marie Larisch, «elle rendait un culte à sa beauté comme un païen à ses idoles, elle se mettait à genoux devant elle. Le spectacle de sa perfection physique lui procurait une jouissance esthétique.» Malgré sa dentition déplorable, elle aura été vénérée comme l'une des plus belles femmes du monde.
Acte I – Scène 13 |
CHEVEUX «Je suis l'esclave de mes cheveux», disait-elle. L'impératrice avait des cheveux d'une beauté hors du commun: ils lui tombaient jusqu'aux talons en vaguelettes couleur châtain. On les lui lavait toutes les trois semaines et cela durait toute la journée.
CORPS D'après ses biographes, elle mesurait 1m72, pesait environ 50 kilos et son tour de taille n'a jamais dépassé 50 cm. Selon le rapport du médecin légiste genevois, Elisabeth mesurait 1m77, pesait 44 kg et mesurait 47 cm de tour de taille lorsqu'elle est décédée à l'âge de 61 ans. Autant dire un squelette. Quelle que soit sa taille véritable, une chose est sûre: elle était plus grande que son impérial époux, même si les peintres de la cour s'évertuaient à représenter l'empereur plus grand qu'il ne l'était.
REGIME Élisabeth était anorexique et souffrait d'anémie. L'aliment dont elle avait fait la base de son alimentation était le LAIT. Elle avait même fait installer des laiteries à Schönbrunn et poussait la passion du lait frais jusqu'à emmener avec elle deux vaches et une chèvre lorsqu'elle partait en mer. Son déjeuner se résumait souvent à un peu de jus de viande. A la fin de sa vie, elle ne se nourrissait quasiment plus que de lait et d'œufs. «Elle aimait également beaucoup les glaces. C'était une sorte de nourriture de compensation», raconte le professeur d'histoire genevois Jean-Jacques Langendorf.
GYMNASTIQUE L'impératrice, cavalière et randonneuse émérite, avait un grand besoin de se mouvoir. En 1874, lors d'un voyage en Angleterre, elle prit l'habitude des bains de mer. L'empereur Guillaume Ier «riait de son mode de vie excentrique, estimant que peu de gens auraient supporté de se baigner trois fois par jour une demi-heure dans la mer». Comme nous l’avons vu, Élisabeth avait fait installer des salles d'exercices dans tous les châteaux où elle séjournait et une salle de gymnastique à la Hofburg: chaque jour, elle sacrifiait au rituel des barres, des haltères et des anneaux.
SECRETS DE BEAUTÉ Selon sa nièce Marie Larisch, Élisabeth se faisait des masques de viande de veau cru pendant la nuit ou de fraises, à la belle saison. Pour entretenir la souplesse de la peau, elle prenait des bains d'huile d'olive chaude. Pour garder une peau de bébé elle prenait des BAINS DE LAIT ET DE MIEL. Question parfum, l'impératrice en avait plusieurs: il paraît qu'elle appréciait l'odeur de «Fantasia de fleurs» de Creed, et Jacques Guerlain, toujours inspiré par les belles femmes, lui créa une fragrance personnalisée.
TORTURES Selon une domestique, Marie Henike, Élisabeth n'était pas tendre avec son corps: «Bains de vapeur suivis d'un bain froid à sept degrés. Sa majesté reconnaît d'ailleurs qu'elle a toujours ressenti, après, des bourdonnements dans les oreilles; cure de transpiration: chaque soir, chaudement vêtue, grimper à vive allure sur la montagne… C'était contre l'embonpoint. Mais sa Majesté semblait toujours si épuisée ensuite!» Quant à la séance de laçage de son corset, qui lui faisait la taille incroyablement fine, il durait une heure.
MODE La mode n'intéressait pas l'impératrice. Elisabeth préférait le naturel aux artifices. Et afin de mettre toujours plus en valeur sa silhouette incroyable, elle faisait coudre ses vêtements sur elle, réduisant ses sous-vêtements au strict minimum.