1.
946-1848
Avant le règne
de François-Joseph Ier

 

 2.1.5.
Acte I Scène 5
13 mars 1854
Enfin seuls

 2.1.7.
Acte I Scène 7
27 AVRIL 1854
fËTE DE MARIAGE

 2.2.
Acte II
Musical
Elisabeth

 3.
1898-1918
Fin du règne
de François-Joseph Ier

Lieu et date

Personnages

Église des Augustins, Vienne
le 24 avril 1854
Lucheni, François-Joseph, Élisabeth, Cardinal-Archevêque Rauscher,
haute noblesse d’Autriche et dignitaires internationaux

Ici encore, la scène du musical se concentre sur un moment précis, le mariage de François-Joseph et d'Elisabeth. Nous allons illustrer ci-dessous les cinq jours qui ont précédé ce mariage fastueux. Une véritable épreuve pour la jeune Elisabeth de 16 ans, qui il y a peu grimpait aux arbres et se voit bombardée Impératrice d'Autriche.

A) Du 20 au 23 avril 1854 - Voyage triomphal

Adieu, pièces silencieuses
Adieu, vieux château
Et vous, premiers rêves d’amour,
Reposez en paix au fond du lac.
Adie, arbres chauves
Et vous, buissons et fourrés,
Quand vous commencerez à reverdir
Je serai loin de ce château

Poème d'Elisabeth - Avril 1854

A.1) 20 avril, l’adieu à la jeunesse

Le 20 avril 1854, lors d’une messe dans le palais familial où elle a vu le jour, Elisabeth dit adieu à sa famille et aux domestiques dont beaucoup l’ont vue naître, leur distribue des cadeaux. Dans une berline découverte tirée par six chevaux, qui fend la foule émue, la jeune fille, ovationnée, se lève et salue, pour la première fois.

Munich et la Bavière sont fières, Elisabeth pleure de tristesse, avec le sentiment d’abandonner tout ce qu’elle a aimé et aime toujours. Peut-elle rester bavaroise en devenant autrichienne?

Le soir même, François-Joseph quitte Vienne pour aller à sa rencontre. Il a le cœur léger, même si, avant de partir, il a signé un traité d’alliance austro-prussien, espérant que la Guerre de Crimée ne s’étendra pas à l’Europe: le mariage est dans 4 jours, ce serait dommage qu'une guerre éclate!

A.2) 21 avril, première étape - Linz

En début d’après-midi le 21 avril – en 24 h elle a parcouru 180 km dans une berline ouverte pour saluer la foule qui se presse sur son passage - Elisabeth arrive à Passau, ville frontière entre le Bavière et l’Autriche. Elle embarque sur son bateau bavarois escorté de deux vapeurs autrichiens et arrive à 6 heures à Linz où elle est accueillie en Impératrice: cloches à toutes volées, oriflammes, étendards et drapeaux claquant au vent, discours des autorités locales.. Mais surtout, et elle ne s’y attendait pas, la présence de François-Joseph. Le soir, au théâtre de Linz, a lieu un gala avec une pièce de circonstance, Les Roses d’Élisabeth, suivi d’illuminations et d’une retraite aux flambeaux.

A.3) 22 avril, deuxième étape - sur le Danube vers Vienne

François-Joseph repart pour Vienne à quatre heures et demie du matin! Trois heures plus tard, ce 22 avril, Elisabeth et les siens embarquent sur le plus beau des vapeurs à aubes naviguant sur le Danube, le François-Joseph, dont le pont est transformé en jardin flottant grâce aux montagnes de roses coupées le matin même à Schönbrunn qui recouvrent même les flancs du bateau. Par ordre de l’empereur et sur 250 kilomètres, le seul bateau autorisé à naviguer est celui de sa fiancée.

Les bords du fleuve sont noirs de monde, des fanfares jouent l’hymne impérial entre deux salves de canons. Tout le monde veut voir la fiancée de l’empereur qui salue sur le pont en agitant son mouchoir de dentelle.

Puis arrive Vienne. Tous les carillons de la région sonnent dans une irrésistible kermesse ininterrompue. La manœuvre d’accostage n’est pas achevée que l’empereur saute à bord, prend Elisabeth dans ses bras et l’embrasse devant des milliers de spectateurs. Du jamais-vu de mémoire viennoise!

Ils débarquent du bateau. Après une courte réception, le voyage reprend, mais cette fois dans un cortège de carrosses. Dans le premier prennent place François-Joseph et le duc Max; dans le deuxième, l’archiduchesse Sophie et Elisabeth  (qui l’eut cru); dans le troisième, Ludovica et l’archiduc François-Charles, père de l’empereur. Ils arrivent à Schönbrunn.

François-Joseph présente à Elisabeth ses trois frères – non mariés à l’époque:

  • Maximilien, 22 ans: plus joyeux que François-Joseph, il sera Empereur du Mexique et sera assassiné lors d’une révolution
  • Charles-Louis, 21 ans: ne s’intéresse en rien à la politique; l’assassinat de son fils, François-Ferdinand déclenchera la 1ère Guerre Mondiale
  • Louis-Victor, 12 ans: il va provoquer de nombreux scandale car, homosexuel aimant s’habiller en femme, il sera surpris dans des bains publics et devra être exilé
image
Descendance de François-Charles d'Autriche et Sophie de Bavière

Elisabeth prend congé de ses servantes bavaroises et la comtesse Esterházy, austère et cérémonieuse, prend le relai, devenant la première dame d’honneur de la future impératrice.

A.4) 23 avril, troisième étape - Vienne découvre son Impératrice

Le début de la journée est consacré à d’interminables présentations d’Elisabeth aux hauts fonctionnaires, aux diplomates, … Elle est exténuée mais le pire est à venir. De retour au palais, pendant quatre heures, on va «apprêter» la nouvelle Impératrice.

Apprêter à quoi? A être baladée dans tout Vienne. On appelle cela faire une «Entrée solennelle». Tard dans l’après-midi, Elisabeth monte dans un carrosse d’apparat tiré par huit chevaux blancs. L’itinéraire est celui d’un cérémonial immuable, d’un autre temps. L’empereur part de son côté directement à la Hofburg. Le but est d’exhiber celle qui va devenir impératrice le lendemain. Elle est émue, exténuée et en larmes.

Le cortège est impressionnant avec ses laquais qui marchent aux portières et à côté des chevaux. En tête, des trompettes à cheval, la musique, des gens d’armes de la garde.

Elisabeth va inaugurer un nouveau pont, le Pont Élisabeth, sur la petite rivière Wien (qui sera démoli après sa mort). Puis, le cortège se dirige vers les remparts; toutes les cloches de la ville sonnent. Dans le centre, les rues et les places sont fleuries et décorées de tentures; tout au long du parcours, des tribunes ont été dressées pour permettre aux Viennois de profiter du spectacle. C’est le bon mot.

Enfin, c’est l’arrivée à la Hofburg, où François-Joseph attend. Exténuée, au bord de l’évanouissement, Elisabeth, en larmes, trébuche en sortant du carrosse: comme elle vacille, son diadème heurte la portière. Pour beaucoup, c’est un mauvais présage.

Elisabeth doit encore subir la présentation de généraux, d’officiers, du personnel affecté au palais et de leurs épouses. Il faut remarquer que cet interminable parcours est effectué sous les acclamations de la foule.

Où est l’Élisabeth qui montait aux arbres un an auparavant?
C’est en tout cas l’Élisabeth que nous venons de suivre
qui va entrer dans l’église le lendemain, au début de la scène 6.
Et que la mort va dire « Oui » à ce mariage.

B) 24 avril 1854: mariage cadenassé d’un amour né d’un coup de foudre

 Acte I – Scène 6  
LES INVITÉS AU MARIAGE
TOUTES LES QUESTIONS SONT POSÉES
ET TOUTES LES PHRASES RÉPÉTÉES
NOUS SOMMES LES DERNIERS D’UN MONDE
POUR LEQUEL IL N’Y A PAS DE SORTIE

Dans cette cérémonie de mariage, tout est réglé, formaté. Elisabeth avait reçu la veille un document de 19 pages réglant le mariage: comment elle doit marcher, le nombre de pas qu’elle doit faire, la manière de s’asseoir, où regarder, …. Ici encore le coup de foudre a laissé la place à un rituel d’un autre monde. Un monde qui ne peut que disparaître: «Le bateau coule»

 Acte I – Scène 6  
LE CARDINAL-ARCHÉVÊQUE RAUSCHER
Si cela est votre volonté
Alors répondez oui
ELISABETH
Après un regard vers sa mère
Oui!
LA VOIX DE LA MORT
Oui!

Le moment phare de tout mariage est l’échange des consentements. Ici encore, le mariage de François-Joseph et d’Elisabeth est parlant d’un drame qui s’amorce.

Au moment de l’échange, François-Joseph regarde ses parents. En signe d’acquiescement, ils hochent légèrement de la tête, et l’Empereur prononce un «oui» énergique. Après avoir interrogé ses parents des yeux, Elisabeth ne laisse échapper qu’un murmure inaudible. Ici aussi, une rumeur dira qu’elle a changé d’avis.