3.
1898-1918
Fin du règne
de François-Joseph Ier

 

 

 4.1.2.
1920-1926
La 1ère République
Difficultés économiques

 4.2.
1934-1938
État corporatif
chrétien-allemand

 5.
1938-1945
La paranthèse
allemande et nazie

L'histoire de l'Autriche au XXème siècle est passionante. Au siècle passé, ce pays a connu des bouleversements considérables, cinq régimes différents et deux transitions vers la démocratie, chaque fois à l’issue d’une défaite militaire.

L'Autriche est historiquement un État multinational qui par sa taille géographique dépassait encore l’Allemagne unifiée sous la houlette prusse de Bismarck en 1871. Comme nous l'avons souligné, Bismarck qui a voulu plus que tout créer cette nation allemande unifiée, Großdeutschland, la Grande Allemagne, n'a pas été jusqu'au bout du concept en intégrant les territoires germanophones de l’Autriche-Hongrie au IIème Reich. Plus tard, comme nous l'avons aussi vu en évoquant les «Quatorze Points Wilson», l’idée de nations autonomes et politiquement unies, prônée par les États-Unis et leurs alliés lors des négociations de paix de 1918 à 1920, n'a pas été appliquée pour l’Autriche germanophone lors du Traité de Saint-Germain-en-Laye. Ce traité allait jusqu'à interdire d'ailleurs que les territoires germanophones de l'ancienne Autriche-Hongrie soient réunis avec les territoire de la jeune République allemande de Weimar. Cela a sans doute contribué à faire accepter l’Anschluss de 1938 par le monde entier, à l’exception du Mexique: ce fut, en effet le seul pays à protester devant la Société des Nations en mars 1938 contre cet acte illégal.

A) Des «camps politiques» issus de l'Empire austro-hongrois

Suite au compromis austro-hongrois de 1867 (), le nouvel Empire d'Autriche (comme le nouveau Royaume de Hongrie) est doté d'une Contitution et d'un parlement. Mais les ministres, nommés par l'Emperuer, peuvent passer outre à l'avis de ce Parlement.

Trois partis politiques vont animer la vie politique autrichienne de la fin du XIXème et le début du XXème siècles défendant trois tendances polititque majeures ... et souvent incompatibles. Il y a bien sûr plein de peitis partis...

  1. Parti ouvrier social-démocrate (Sozialdemokratische Arbeiterpartei Österreichs – SDAPÖ – 1888): il s'agit d'un véritable parti ouvrier développant leur propre idée du «marxisme». S'y accole des syndicats, des mouvements de femmes proltariennes, ... Parmi les partis sociaux-démocrates européens, le parti autrichien est le mieux organisé.
  2. Parti social chrétien dont le (Christlichsoziale Partei – CS –1891): ce parti se crée par l'union de diverses associations voulant défendre les idées de réformes sociales s'inspirant de la doctrine sociale de l'Église catholique. Leur combat majeur à l'époque est de s'opposer à la laïcisation de la société.
  3. Parti pangermanique (Alldeutsche Partei – 1896) et d'autres petits partis et associations nationalistes défendent les intérêts des citoyens germanophones autrichiens contre tous les autres groupements nationaux de l'Empire. Ces idées sont très implantées dans des associations sportives, des corporations étudiantes et des organisations culturelles. C'est dans cette mouvence qu'est née la notion d'Anschluus (rattachement de l'Autriche au IIème Reich allemand). Nous avons déjà parlé () d'une des figure de ces mouvements: Georg von Schönerer.

Mais ces partis ont peu d'influence réelle puisque l'Empire d'Autriche de François-Jospeph, même après 1867, reste un État absolutiste. En 1911 ont lieu les deuxièmes élections au suffrage universel masculin (et donc pas vraiment universel, ce suffrage instauré en 1907). Ce sont à la fin de la guerre les représentants des partis élus en 1911 qui proclameront la naissance de la «République d'Autriche allemande».

B) L'éphémère «République d'Autriche allemande»

Le 4 octobre 1918, le parlement autrichien, inspiré par les «Quatorze Points Wilson», vota une résolution du socialiste Victor Adler reconnaissant l'autodétermination à tous les peuples de l'Empire d'Autriche. En dix jours, comme nous l'avons vu, l'Empire allait exploser en une multitude de nations.

Par exemple, le 21 octobre 1918, une assemblée nationale provisoire de l'Autriche allemande se réunit pour la première fois à Vienne. Le 12 novembre 1918, cette assemblée nationale provisoire proclame la «République d'Autriche allemande» (Deutsch-Österreich), tandis que l’empereur Charles se retire dans son château d’Eckartsau sans abdiquer formellement. Ainsi en l’espace d’un mois s’était effondrée l’une des plus vieilles monarchies d’Europe.

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Karl Renner (vers 1920)
Premier Chancelier fédéral d'Autriche d'Autriche (1918-1920) et Président fédéral d'Autriche (1945-1950)

© BildArchiv Austria

Un gouvernement provisoire, dominé par la forte personnalité du chancelier Karl Renner est mis en place. Des premiers articles de loi sont votés stipulant que «l'Autriche allemande est une république démocratique». Mais suit très vite quelque chose de beaucoup plus ambigu: «L'Autriche allemande est une partie de la République allemande.» Par cette phrase, les responsables de ce pays naissant - qu'ils soient sociaux-démocrates, sociaux-chrétiens ou nationalistes - se proclament favorables à l'Anschluss.

L'Assemblée nationale provisoire accorde, le 18 décembre 1918, le droit de vote aux femmes

Comme pour tout nouvel état démocratique, le gouvernement provisoire organisa le 19 février 1919 l’élection d’une Assemblée constituante; elle comptait 72 sociaux-démocrates, 69 sociaux-chrétiens, 26 nationaux allemands et 3 sans étiquette, dessinant les contours d’un paysage politique qui devait rester extraordinairement stable avec la prédominance des deux grands partis fondés vers 1890 - difficulté pour l’un d’eux d’obtenir la majorité absolue - et une faiblesse relative des nationaux allemands. Ils se mirent immédiatement à travailler à la rédaction de la Constitution de la «République d'Autriche allemande».

Mais le 10 septembre 1919, le Traité de Saint-Germain-en-Laye va régler le sort de l'ancien Empire d'Autriche, avalisant la création spontanée de plusieurs pays (Tchécoslovaquie, ...) mais en ce qui conczerne l'Autriche proprement dite, elle va refuser que l'on parle de la «République d'Autriche allemande» (Deutsch-Österreich). et va imposer qu'elle soit rebaptisée la «République d'Autriche» (Republik Österreich). En outre, l’Anschluss fait l’objet d’une double interdiction par les puissances de l’Entente dans le Traité de Versailles du 28 juin 1919 (article 80) et dans le Traité de Saint-Germain du 10 septembre 1919 (article 88).