Voilà. C’était presque fini… Sauf le nettoyage!
Dimanche 16 après-midi, le dernier vol a quitté Gander, le vol Delta 37. À la fin de la journée, tous les avions qui avaient «échoué» au Canada avaient pris leur envol. L’espace aérien américain n’était encore que l’ombre de lui-même, ne fonctionnant qu’à environ 70% de sa capacité normale. Quelques compagnies aériennes ont déposé une demande de faillite. Notre Sabena n’allait pas tarder à le faire… Beaucoup de gens étaient encore nerveux à l’idée de reprendre l’avion.
Cette anxiété était d’ailleurs présente à Gander. Certaines personnes sont restées en arrière – pas encore tout à fait prêtes à faire un long voyage de retour en Europe, puis un vol de retour aux États-Unis.
À chaque départ de vol, à chaque groupe de 200 à 300 passagers faisant leurs valises et rentrant chez eux, tous les lieux occupés devaient être remis en ordre. L’effort de nettoyage a commencé dès le départ de chaque groupe. Il n’y avait aucune raison de ne pas rouvrir les écoles le lundi, sauf que chaque école devait être remise en ordre comme si rien ne s’y était passé. À la Gander Academy, 33 salles de classe et 2 gymnases avaient été utilisés, y compris des cabines de douche, qui devaient être désinfectées et nettoyées. Dans l’après-midi du lundi 17 septembre, le conseil municipal de Gander s’est réuni et a accepté de mettre fin à l’état d’urgence. Mais cela a aussi signifié que les employés syndiqués de l’école — y compris le personnel de conciergerie — ont recommencé à faire la grève qu’ils avaient interrompue à l’arrivée des premiers passagers. Alors ce sont des bénévoles, y compris de l’Armée du Salut, qui sont venus faire le travail. Il y a eu une certaine tension lorsque le conseil scolaire a estimé que le conseil de santé était trop pointilleux au sujet de ses normes de propreté, mais ce sont les responsables de la santé qui ont eu le dernier mot. En fait, ils ont ordonné que chaque mur de chaque école ou abri soit nettoyé et désinfecté de la hauteur de la main tendue d’un homme adulte jusqu’au sol. Lundi soir, presque toutes les écoles et tous les espaces publics avaient été approuvés par le conseil de santé communautaire — sauf un, l’Académie St. Paul. Elle ne serait pas autorisée à ouvrir avant mardi 18 à midi.
C’était presque une semaine, à la minute près, après que les avions aient commencé à atterrir à Gander.
Bien que le ministère de la Santé ait jugé important de faire appel à des travailleurs sociaux et des psychologues pour que les résidents de Gander puissent confier ce qu’ils avaient presque tous vécu, ils n’ont presque servi à rien, personne ou presque ne venant à leur rencontre. La vie est rapidement revenue à la normale.
L’agent Oz Fudge décrit très bien leur état d’esprit :
« C’était comme un interrupteur. Nous l’avons rallumé, et nous étions exactement comme nous étions. »
Le maire Claude Elliott a dit quelque temps plus tard :
« Le 11 septembre a changé le monde à jamais, mais cela n’a pas changé les gens de Gander et des environs et la façon dont ils fonctionnent, prêts à aider en cas de besoin... Si jamais il y avait un jour une nouvelle tragédie, sentez-vous libre de passer par Gander. Nous serons là. »