7.
1927 1943 - Difficultés

 8.18.
Principales versions
d'Oklahoma!

 8.19.8.
Productions suivantes
»Happy Birthday«
«John Loves Mary»

 8.19.10.
4 ème création
«Allegro«
Flop ?


 9.
1943 1964 - Golden Age

A) Engagement politique d'Oscar Hammerstein II

Comme si le rythme effréné de la création et de la production ne lui suffisait pas, Oscar Hammerstein devenait chaque jour un peu plus occupé par de nombreux engagements en dehors du monde du théâtre. Il n’avait jamais été du genre à dire non à ce qu’il considérait comme une bonne cause et était l’une des voix libérales les plus fidèles du monde du divertissement. Au cours de ses «années calmes» à Los Angeles, il avait aidé à fonder en 1936 la Hollywood Anti-Nazi League, pro-soviétique, connue plus tard sous le nom d'American Peace Mobilization dont le but de sensibiliser les membres de l'industrie cinématographique américaine afin de lutter contre le fascisme et le nazisme. Il avait été président de sa commission culturelle, aidant à organiser des émissions de radio et à écrire des articles pour lutter contre l’intolérance raciale. Mais en 1939, la signature de l’accord Molotov-von Ribbentrop, scellant une amitié contre nature entre l’Allemagne nazie et l’Union soviétique, a rendu cette ligue obsolète. Oscar Hammerstein a aidé à fonder sa remplaçante, la Hollywood League for Democratic Action.

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People's Song - Juin 1947 - Vol 2 N°5

En 1945, il a aidé à mettre sur pied le Independent Citizens’ Committee of the Arts, Sciences, and Professions, dont le but était de promouvoir la participation au processus démocratique et serait plus tard dénoncé – en plein Maccarthysme – comme une organisation communiste. En 1946, il rejoint des artistes et des écrivains comme Paul Robeson et Woody Guthrie en tant que membre fondateur de People’s Songs, qui organise des divertissements pour des causes progressistes.

Hammerstein avait également été actif dans le Writers' War Board, une organisation privée de propagande qui travaillait en étroite coordination avec des agences gouvernementales pour promouvoir la cause alliée et combattre le racisme et l’antisémitisme sur le front intérieur. Le groupe a réussi à obtenir que l’armée embauche des travailleurs médicaux noirs et que la Croix-Rouge cesse de classer les dons de sang par race!!!. Nous sommes dans les années ’40 !!! Des auteurs comme Stephen Vincent Benét et Thornton Wilder ont écrit des articles, des essais, des discours, des textes radiophoniques et des livres pour financer l’effort de guerre. Oscar assistait aux réunions hebdomadaires du groupe tous les mercredis, tout en siégeant dans des comités pour créer une émission de radio promotionnant l’aviation navale. Après la guerre, ce groupe s’est reconstitué sous le nom de Writers Board for World Government, une partie du mouvement fédéraliste mondial en pleine croissance, préconisant la formation d’un gouvernement international plus fort que les Nations Unies. Cela deviendra la cause politique la plus passionnée d’Oscar Hammerstein.

Au même moment, Hammerstein restait très impliqué dans l’American Society of Composers, Authors and Publishers, et allait également devenir président de l’Authors Guild, une organisation consacrée à la protection du droit d’auteur et à la préservation des droits créatifs des écrivains.

À l’époque d’Hollywood, les activités politiques et philanthropiques de Hammerstein n’avaient pas empiété sur son travail créatif, ne serait-ce que parce qu’il n’avait pas durant cette période beaucoup de travail stimulant ou satisfaisant à faire. Rappelons qu’à l’époque, Hammerstein était dans un «creux». Mais, depuis Oklahoma! () – qui se jouait toujours devant des salles combles (et nécessitant des auditions régulières pour les remplaçants de la distribution et les compagnies de tournée) – Hammerstein s’est rendu compte que ses démarches de producteur indépendant et son engagement politique lui laissaient peu de temps pour le laborieux processus d’écriture.

B) Richard Rodgers n'est pas en reste

Richard Rodgers était tout aussi occupé et avait le même ressenti qu’Hammerstein. Dans ses mémoires Rodgers se retourne sur cette période de folie:

«Même aujourd’hui, il m’est difficile d’écrire calmement sur cette période extraordinaire de ma vie. Il n’y avait tout simplement aucun répit. À peine finissions-nous un projet que nous en commencions un autre. La plupart du temps, nous avons travaillé sur plusieurs spectacles simultanément. Chaque jour nécessitait un flot incessant de décisions. Qui remplacerait Ethel Merman pendant ses vacances? L’offre de quel producteur de cinéma devions-nous choisir pour John Loves Mary? Quelle maison de disques devrions-nous choisir pour l’album original de notre prochain spectacle? Pourrais-je me permettre le temps de rencontrer un jeune interviewer du Los Angeles Times?»

Richard Rodgers