4.
1866 - «The Black Crook», première création américaine

 5.10.
La première guerre mondiale

 5.11.F.
Déclin et
redécouverte

 5.11.H.
Al Jolson,
sa carrière

 5.12.
Irving Berlin (II)

 6.
1927 - «Show Boat»

G) La Deuxième Guerre mondiale

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Al Jolson en Concert devant des soldats
durant la 2ème Guerre mondiale

Le 7 décembre 1941, les Japonais allaient mener une attaque-surprise sur la base navale de Pearl Harbor, dans le territoire américain d’Hawaï, précipitant les États-Unis dans la Deuxième Guerre mondiale. Cette guerre allait être une «chance» pour Al Jolson.

La Seconde Guerre mondiale a donné Jolson une chance de se produire devant les troupes dans les camps d'entraînement et les hôpitaux militaires à travers tous les États-Unis. Il a fait construire un piano portatif pour qu'il puisse jouer sur les lignes de front avec un accompagnateur.

Dans une interview donnée en 1942 au New York Times, Al Jolson déclare: «Quand la guerre a commencé... [J'ai] senti que c'était à moi de faire quelque chose, et la seule chose que je connais, c'est le show-business. J'ai fait des tournées pendant la dernière guerre et j'ai vu que les garçons avaient besoin de quelque chose d'autre que de la bouffe et des exercices. Je savais que c'était la même chose aujourd'hui, alors j'ai dit aux gens de Washington que j'irais n'importe où pour jouer pour l'armée.»

Peu de temps après le début de la guerre, il écrit une lettre à Steven Early, attaché de presse du président Franklin D. Roosevelt, se portant volontaire «pour diriger un comité pour le divertissement des soldats» et dit qu'«il travaillerait sans salaire... [et] aiderait volontiers à ce que l'organisation soit mise en place à cette fin.» Quelques semaines plus tard, il a reçu son premier calendrier de tournée de la nouvelle United Services Organization (USO), le groupe que sa lettre à Early avait contribué à créer. Dans un article du The New York Times: «Jolson s’est rendu dans plus de camps de l'armée et a joué à plus de soldats que tout autre artiste. Il a traversé l'Atlantique en avion pour chanter des chansons et applaudir les troupes en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord. Il s'est envolé pour les étendues sauvages glaciales de l'Alaska et les forêts torrides de Trinidad. Presque tous les camps de ce pays l'ont entendu chanter et raconter des histoires drôles.»

En tournée en Alaska, en Amérique du Sud, en Angleterre, en Afrique du Nord et en Sicile, il chante de la même manière pour des milliers de soldats ou pour quelques-uns. Lorsque des soldats lui demandaient d'appeler leurs parents anxieux à la maison, il le faisait à ses propres frais. Aussi désintéressé que cela paraisse, il s'assurait quand même que le public soit au courant de ses efforts et qu'il avait contracté le paludisme lors d'une tournée dans le Pacifique. Jolson a continué à paraître à la radio, mais divertir les "boys" est resté sa principale priorité jusqu'à ce que l’amour réapparaisse de façon inattendue dans sa vie.

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Al Jolson et Erle Galbraith
(mariés àpd 1945)

Alors qu'il visitait les camps militaires de Géorgie en 1944, Jolson a rencontré Erle Galbraith, une technicienne de rayon X de 21 ans qui était assez belle et avait un magnifique accent du Kentucky. Immédiatement sous le charme, Jolson lui a proposé de faire un test à l’écran. Il l'a mise en contact avec la Columbia, et a commencé à la «balader» à Hollywood. Lorsqu'une rechute du paludisme a laissé Jolson au bord de la mort (on lui retirera son poumon gauche), sa relation avec Erle s'est intensifiée. Ils se sont mariés en mars 1945. Elle avait 21 ans et lui 61! Il fut vite clair que ce mariage serait différent. Elle ne voulait pas faire carrière et elle a consacré toute son attention à Al, et il s'est retrouvé à l'apprécier comme il n'a jamais eu ses autres épouses.

Le couple a adopté deux enfants, et Erle a toujours affirmé qu’ils vécurent une magnifique relation.

H) Renaissance

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Rhapsody in Blue
de George Gershwin
(1945)

Pendant son lent rétablissement du paludisme, Jolson a saisi toutes les occasions pour reprendre le travail. Il est apparu comme lui-même chantant Swanee dans le film biographique de George Gershwin Rhapsody in Blue (1945). Après la guerre, l’image d’Al Jolson était totalement transformée. Il était maintenant vu avec le plus profond respect. Columbia Pictures a commencé à travailler sur une version cinématographique de la vie de Jolson. Al n'a pas été autorisé à jouer son propre rôle, ce qui l’a fortement énervé, mais c’est lui qui a enregistré toutes les chansons. C’est un jeune acteur de 31 ans, pas très connu, Larry Parks qui a incarné Al Jolson à l’écran. Parks jouait de manière synchronisée sur les chansons de Jolson, utilisant beaucoup de ses tics de scène.

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The Jolson Story
d'Alfred E. Green
(1946)

The Jolson Story (1946) comportait 24 chansons à succès d’Al, plus une nouvelle, The Anniversary Song (Oh, how we danced on the night we were wed...). À l’eau de rose et édulcoré, le film a rapporté des millions. Le film a gagné l’Academy Awards for Best Music, Scoring of a Musical Picture, et Best Sound Recording (John Livadary). Il était aussi nominé pour l’Academy Awards for Best Actor in a Leading Role (Larry Parks), Best Actor in a Supporting Role (William Demarest), Best Cinematography, Color et Best Film Editing. Le film a aussi été présenté au Festival de Cannes de 1947.

À 61 ans, Jolson était de retour au sommet. Grâce à The Jolson Story, une nouvelle génération a découvert l’artiste et est devenue fan, faisant exploser la vente de disques. Mais Jolson avait aussi droit à un gros pourcentage sur les recettes du film. Jolson était redevenu riche. À la radio, sa présence garantit désormais des audiences élevées. Plusieurs apparitions avec Bing Crosby (qui était un fan de longue date de Jolson) restent des exemples classiques de la radio dans ce qu’elle a de meilleur. Après des années où il fut un «has been», Al Jolson venait de renaître. La nouvelle célébrité d'Al lui a redonné goût à la vie. Jolson a également commencé à se teindre les cheveux et enlevait ses lunettes lorsque des amis étaient présents. Ses enregistrements de Is It True What They Say About Dixie? et Baby Face ont fait le hit-parade, et sa version de l'hymne national israélien a recueilli plus de 100.000$ pour le United Jewish Appeal.

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Jolson Sings Again (1949)

Columbia Pictures a voulu filmer une suite de The Jolson Story. Cette fois, le mécontentement à peine voilé de Jolson à l'égard de Larry Parks a éclaté dans une longue engueulade sonore. Jolson a été exclu du plateau. Jolson Sings Again (1949) a pris autant de libertés avec la vie d'Al que le premier film. Jolson chantait magnifiquement 16 chansons – moins que le premier film, mais encore beaucoup plus dans la plupart des comédies musicales. Jolson a fait le tour du pays pour promouvoir le film et profiter des acclamations du public qu'il avait toujours tant apprécié. Contrairement à la plupart des suites, celle-ci a été un autre succès au box-office.

Les offres ont afflué. CBS-TV voulait que Jolson soit la tête d'affiche d'une émission de variétés, et il planifiait un voyage en Israël. Mais quand l'Amérique en 1950 a commencé la guerre de Corée, Al a tout arrêté pour jouer devant les troupes armées. Il demanda au gouvernement américain qu’on l’envoie en Corée, mais il lui fut répondu qu’il n’y avait pas de budget pour l’«entertainment» en Corée! Jolson a répondu: «What are they talkin' about'. Funds? Who needs funds? I got funds! I'll pay myself!» Il a donc décidé d’assumer tous les frais. Il s’envola pour la Corée le 17 septembre 1950 et donnera 42 concerts en 16 jours.

La poussière et la saleté du front coréen, d'où il était revenu quelques semaines plus tôt, s'étaient installées dans son poumon restant et il était proche de l'épuisement. Alors qu'il jouait aux cartes dans sa suite à l'hôtel St. Francis à San Francisco, il s’est plaint d’une indigestion. Les médecins ont été appelés. Jolson, éternel hypocondriaque, a minimisé les symptômes jusqu'à ce qu'il prenne son propre pouls. Il a gémi: «Oh ... oh, je m’en vais» et s’est effondré. Jolson venait de mourir d'une crise cardiaque en ce 23 octobre 1950. Il avait 64 ans.

 

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Avec une carrière inégalée qui l'a vu atteindre le sommet dans tous les milieux de divertissement de sa vie, Al Jolson avait le droit de revendiquer le titre de «plus grand artiste du monde».

Mais le théâtre musical des années 20 avait beaucoup d’autres richesses que n'importe quel acteur-chanteur, comme vous le verrez dans les deux chapitres suivants.