Les comédies musicales françaises.... !!!! Malgré ce que certains pourraient croire, le premier grand succès n'est pas Notre-Dame de Paris en 1998. Il y a avait déjà bien sûr eu le phénomène Starmania en 1978-79 (puis 1988 puis 1993) dont la plupart des chansons sont devenues des tubes qui sont encore sur toutes les lèvres et dans tous les coeurs.
Mais il ne faut pas oublier quelques années auparavant... Il y avait eu un autre phénomène d'ampleur comparable, même si un peu oublié depuis: Le concept-album La Révolution Française, en 1973.
Et juste pour parler d'une époque où tout était possible: parmi les interprètes de la Révolution Française, on remarque, entre autres, le groupe pop Martin Circus, un débutant qui s'appelle Alain Bashung dans le rôle de Robespierre et un autre nommé Daniel Balavoine parmi les Choristes !
Charles Gauthier et Isabelle de Montmorency s'aiment. Il est fils de boutiquiers, député du Tiers-Etat et défendra la Révolution avec Enthousiasme.
Elle appartient à la Noblesse, suivra la famille Royale dans son exil puis reviendra vers Charles, emprisonné sous la Terreur et peut-être (mais l'histoire ne le dit pas) moura-t-elle avec lui.
C'est un amour tout en larmes et en tendresse qui s'inscrit en filigrane dans cette fresque impotoyable et grandiose qui va des Etats-Généraux de 1789 jusqu'à la Terreur et la Contre-Terreur de 1794. Qu'il s'agisse de l'ouverture des Etats-Généraux, de la prise de la Bastille, de la Déclaration des Droits de l'Homme dont le texte intégral se déroule sur une musique d'une beauté qui confine à la Noblesse (Eh Oui!) que l'on entende sur une merveilleuse orchestration Marie-Antoinette saluer la dernière étoile de son dernier matin ("Ils m'emmèneront par la ville dans un chariot de bois") ou Isabelle de Montmorency cherchant l'homme qu'elle aime dans la foule des Révolutionnaires sans bien comprendre le sens de son combat, les mots sont "justes", toujours authentiques dans les moments où seule l'Histoire parle.
Les émotions, les sentiments, les colères, les joies, les idées même nous parviennent, non pas comme imaginés ni même retrouvés, mais comme véritablement "vécus".
Et c'est là le miracle de l'oeuvre qui nous est présentée aujourd'hui : l'identification de ses auteurs dont ils parlent.
En 1789, Robespierre avait 31 ans, Danton 30, Saint-Just 22, Bonaparte 20. C'est l'âge moyen de l'équipe qui nous offre cette "REVOLUTION FRANCAISE", Rock-Opéra au carrefour des grandes traditions musicales et de la pop-music.
Avec respect, avec humour, (La rencontre de Bonaparte et de Madame Sans-Gêne, Celle de Marat et de Charlotte Corday) avec passion, avec beaucoup de talent surtout, les "citoyens" responsable de cette oeuvre nous font cadeau de notre propre Histoire.
Texte d'Eddy MARNAY extrait de l'album.
En 1973, la jeunesse du monde venait de briser la morne grisaille que ses ainés lui préparaient. Elle voyait la vie autrement.
1973? Après des années de Gaullisme, ce qui nous replonge jusqu'à la deuxième guerre mondiale, les français s'apprêtent à voter pour un très jeune Président, Valéry Giscard D'Estaing en 1974 (même si à notre époque ce n'est pas l'image qu'il donne).
Les médias? Il y avait seulement trois chaînes de télévisions, respectivement appelées la 1ère chaîne, Antenne 2, et FR3. Cette dernière venait de naître en 1972. Sur les ondes, à coté des radios publiques, deux stations dites 'périphériques' émettaient leurs programmes: Europe1 et RTL. Les médias officiels de cette époque, sous un fort contrôle de l'Etat, diffusaient la culture officielle destinée à satisfaire, en apparence, le goût du public.
Mais... Au même moment, la jeunesse ne jure plus que par la pop-rock anglo-saxonne (Les Beatles, Rolling Stones, et autres grands rocks stars). Quel fossé avec la culture officielle diffusée par les médias, Sheila ou Mireille Mathieu, et le goût réel exprimé par les consommateurs lycéens ou universitaires. Le décalage cessera lorsque les premières radios 'libres' émettront sur la bande FM au début des années 80, suite aux décisions de François Miterrand et de son ministre de la culture, Jack Lang. Dans le théâtre musical, Hair adapté en français révèle une pléiade de jeunes artistes dont certains feront des carrières glorieuses comme Julien Clerc.
Un autre spectacle Jesus Christ Superstar, non adapté à la scène en France, valide un nouveau produit artistique: Le concept-album, et une attitude: Sans complexe et avec hardiesse. Le disque propose une trame narrative cohérente, les chansons sont reliées par un fil conducteur. Bref, les auteurs racontent une histoire en chansons, en respectant une évolution dramatique qui a l'ambition de tenir le passage sur scène. Le disque constitue, en théorie, une étape avant la représentation effective au théâtre.
Une fois le décor planté, les jeunes auteurs Alain Boublil et Jean-Max Rivière pour les textes, et Claude-Michel Schönberg pour la musique, font leur apparition sur le devant de la scène.
L'énorme succès de Jesus Christ Superstar a ouvert des horizons inespérés, et ils s'engouffrent dans le nouveau passage ouvert. L'opéra-rock La Révolution Française naît en 1973 sous la forme d'un concept-album de deux disques 33 tours. Le public répond favorablement (300 000 exemplaires vendus), et facilement du fait de la présence dans la distribution de chanteurs connus à l'époque : Les groupes0 Martin Circus et Les Charlots. On peut ajouter le futur nom illustre de Alain Bashung, et relever celui d'un certain Schönberg Claude-Michel dans le rôle de Louis XVI. Les auteurs n'étaient pas des débutants, ils travaillaient déjà depuis un certain temps dans le monde des studios d'enregistrement comme producteur et auteurs.
Ce qui surprend le public au premier abord, c'est le ton autoritaire de la chanson 'révolutionnaire' Français, francais et la chanson contre-révolutionnaire Chouans, en avant! (par Saint Denis ! Par Saint Jean !). A une époque encore Love and Peace, ces textes décalés plaisent pour leur aspect (involontairement) provocateur. Puis on s'attache à cette tranche d'Histoire mise en musique de manière si séduisante et si originale.
Dans sa forme, le concept-album possédait un charme fou par son graphisme et la cohérence du produit avec sa musique. On oscille entre opérette, pop-rock et leçon d'Histoire. A un moment où, avec Astérix, Tintin et Lucky Luke, la bande dessinée était devenu un art reconnu du grand public, puis était devenu adulte (grâce au journal Pilote), il y avait une complicité entre les musiciens populaires et les dessinateurs. Ces derniers illustraient souvent les albums des premiers. Ce fût le cas avec La Révolution Française, à qui se trouvait attaché à son premier tirage un livret de 16 pages: une bande dessinée qui racontait l'opéra-rock en dessins et bulles
Les dessins sont de Bernard Monié.
On pouvait donc suivre visuellement ce que racontaient les 25 chansons, et on savait immédiatement qu'il y avait une histoire.
Cette bande dessinée constituait une aubaine pour Boublil, Rivière et Schönberg. Ils n'avaient pas à expliquer en long, en large et en fastidieux, que la Révolution Française était un assemblage cohérent de chansons. Le livret le faisait très bien et d'une manière aisément accessible au public. On n'était pas éloigné du spectacle total, puisqu'il y avait du visuel, et du sonore. On écoutait le disque en suivant les illustrations.
Le théâtre musical français balbutiant tenait son premier chef-d'œuvre. Le coup d'essai était un coup de maître. Et Boublil et Schönberg, l'histoire ne faisait que commencer, magnifiquement.
La réédition en CD n'a pas rendu justice à ce qu'a été La Révolution Française en son temps. Ravalé au rang d'œuvre de jeunesse, ne pouvant pas soutenir, soit-disant, la comparaison avec les spectacles suivants, le CD a une présentation qu'on pourrait qualifier de sobre, pour ne pas dire ... Misérable.
C'est bien dommage quand on se remémore le faste, l'originalité et l'accueil chaleureux de l'édition originale en 33 tours.
La Révolution Française a été un phénomène du début des années 70, qui a préparé le terrain au Starmania de Berger/Plamandon, et qui a aussi permis la gestation en deux étapes de Les Misérables. Et en plus d'avoir été précurseur en France, La Révolution Française possède ses qualités propres qui en font un plaisir à l'écoute, pour peu qu'un texte, et même un livret soit accessible. Les amateurs à l'époque l'ont écouté des dizaines de fois, et l'ont vu au théâtre (le Palais des Sports de la Porte de Versailles, Paris) pendant les quelques mois de représentation. La Révolution FrançaiseLa Révolution Française mérite amplement, eût-égard à l'actuelle notoriété des auteurs, une réédition digne et complète.
Il porte déjà en lui les traits qui font l'identité artistique de Boublil et Schönberg. Dès ce premier opéra-rock, les auteurs se sont appuyés sur une époque tourmentée de l'Histoire. Le spectateur connait normalement la trame historique, qui fait partie de la culture générale du public, et va s'attacher à des individus qui vont animer ou subir les événements. La force dramatique naît du fort contraste entre le souffle épique de la situation, et la vulnérabilité des protagonistes qui peuvent tout perdre à tout moment. Et rien ne leur sera épargné. Le spectateur est au courant des événements, qui enveloppent les personnages en plein désarroi. Ce décalage entre celui qui regarde et sait (le spectateur), et ceux qui vont apprendre à leur dépends transforme le spectacle en un mélo puissamment bouleversant, porté par des chansons débordants de l'émotion des personnages.
Les personnages fragiles que les auteurs mettent en musique sont mus par la force de l'amour, qui leur permet de supporter les terribles épreuves qui s'abattent sur leur communauté. Les chansons font très bien ressortir la lumière intérieure qui habite les protagonistes et qui les rend si émouvant sur scène.
Les mots sont souvent simples, ce qui rend leur spontanéité et leur douleur bouleversante, notamment pour les personnages qu'on sait condamnés (Fantine des Misérables par exemple).
En contrepoint à la fragilités des individus, les scènes de foules et les ensembles sont vibrants, et magnifiquement traitées. Elles font avancer l'intrigue, en donnant la voix à la communauté et à l'Histoire, tout en ménageant des respirations dans l'évocations des destins individuels. Boublil et Schönberg aiment les chœurs et les ensembles, et ils les servent bien.
Tous ces traits de caractères artistiques, déjà présents dans La Révolution Française, on les retrouvera naturellement dans Les Misérables (1980, puis 1986), Miss Saïgon (1989) et Martin Guerre (1996).
01.Ouverture - Chœurs
02.Les États généraux (5 mai 1789) : Le Roi - Louis XVI / La Noblesse - Chœurs / Le Clergé - Chœurs / Le Tiers-État - Les députés du Tiers-État
03.Charles Gauthier (mai 1789) - Charles Gauthier
04.À Versailles (14 juillet 1789) - Les enfants du roi et Louis XVI
05.Retour de la Bastille : Français, Français - Robespierre et Chœurs / Il s'appelle Charles Gauthier - Isabelle de Montmorency
06.À bas tous les privilèges (nuit du 4 août 1789) - Chœurs5
07.Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789) - Charles Gauthier
08.Ça ira, ça ira ! (5-6 octobre 1789) - Louis XVI, La Fayette, un conseiller et chœurs
09.Quatre saisons pour un amour - Isabelle de Montmorency
10.Serment de Talleyrand (12 juillet 1789) / Fête de la Fédération (14 juillet 1790) - Talleyrand et chœurs6
11.Crieurs de journaux (21 juin 1791) / La patrie est en danger (11 juillet 1792) - Danton et chœurs5
12.L'Exil (10 août 1792) - Charles Gauthier et Isabelle de Montmorency
13.Valmy (20 septembre 1792) / Proclamation de la République (21 septembre 1792) - Général Kellermann et chœurs
14.C'est du beau linge, mon général - Madame Sans-Gêne, Général Bonaparte et chœurs
15.Le Procès de Louis XVI : Réquisitoire (10 décembre 1792) - Fouquier-Tinville
16.Louis XVI / Exécution (21 janvier 1793) - Louis XVI et chœurs
17.Chouans, en avant ! (juin 1793) - Les Chouans
18.La terreur est en nous - Chœurs4
19.L'Horrible Assassinat du citoyen Marat par la perfide Charlotte Corday (13 juillet 1793) - Marat et Charlotte Corday
20.Fouquier-Tinville
21.Au petit matin (25 vendémiaire an II / 16 octobre 1793) - Marie-Antoinette
22.Que j'aie tort ou que j'aie raison (16 germinal an II / 5 avril 1794) - Robespierre et chœurs
23.La Fête de l'Être suprême (20 prairial an II / 8 juin 1794)- Robespierre et chœurs
24.La Prison - Le gardien et Isabelle
25.Révolution (final) - Charles et Isabelle
Aucun dossier informatif complémentaire concernant Révolution Française (La)
Aucun dossier informatif complémentaire concernant Révolution Française (La)
Version 1
Révolution Française (La) (1973-10-Palais des Sports-Paris)
Type de série: OriginalThéâtre: Palais des Sports (Paris - France) Durée : 1 mois 1 semaine Nombre : 45 représentationsPremière Preview : 02 October 1973
Première: 02 October 1973
Dernière: 11 November 1973Mise en scène : Michel de Ré • Chorégraphie : Brigitte Le Fèvre • Producteur : Star(s) : Avec: Antoine (le général Napoléon Bonaparte), Cyril Azzam (Général Kellermann), Alain Bashung (Robespierre), Jean Bentho (Monsieur de La Fayette, conseiller du roi), Françoise Boublil (Charlotte Corday), Les Charlots (les prêtres), Gérard Rinaldi1(Talleyrand), Noëlle Cordier (Isabelle de Montmorency), Mario d'Alba (Un conseiller du roi / Un crieur de journaux / Un gardien de prison), Franca di Rienzo (Marie-Antoinette), Raymond Jeannot (Un crieur de journaux), Gérard Layani (La Terreur (soliste), Martin Circus (Gérard Blanc, Alain Pewzner, René Guérin, Sylvain Pauchard) (Les députés du Tiers-État), Gérard Blanc (Danton), Jean-François Michael (Les Chouans (soliste)), Jean-Max Rivière (Marat), Jean-Pierre Savelli (Charles Gauthier), Claude-Michel Schönberg (Louis XVI), Jean Schultheis (Antoine Fouquier-Tinville), Élisabeth Vigna (Madame Sans-Gêne), Système Crapoutchick (Gérard Kawczynski, Christian Padovan, André Sitbon, Jean-Pierre Alarcen, Jean-Pierre Sabard) (La Noblesse, la Terreur),
Daniel Balavoine et Guy Balavoine (choristes pour le clergé)
Version 2
Révolution Française (La) (1974-09-Théâtre Mogador-Paris)
Type de série: RevivalThéâtre: Théâtre Mogador (Paris - France) Durée : Nombre : Première Preview : 27 September 1974
Première: 27 September 1974
Dernière: InconnuMise en scène : Michel de Ré • Chorégraphie : Brigitte Le Fèvre • Producteur : Star(s) : Avec: Jean-Michel Farcy : Louis XVI ; Georges Caudron : Duc de La Rochefoucauld ; Michel Petit : M. de Lafayette ; Michel Elias : Talleyrand ; Christian Delagrange : Charles Gauthier ; Gérard Layani : Robespierre ; Gérald Wagner : Marat ; Jean Anglesio : Danton ; Christian Guillaume : Fabre d'Eglantine ; Gilles Buhlmann : Saint-Just ; Michel Micquiaux : Desmoulins ; Nanette Corey : Isabelle de Montmorency ; Fabienne Waroux : Marie-Antoinette ; Claudette Walker : Marianne ; Mary Cristy : Marie-Famine ; Claude Lancelot : M. de Breteuil, ... ; Michel Quereuil : Général Kellermann ; Doka : Madane Sans-Gêne ; Bernard Pisani : Général Bonaparte, ... ; Marc de Jonge : Charette, ... ; Katy Grandi : Marie Terreur ; Joël Jovignot : Fouquier-Tinville ; Caroline Grant : Madame Marat ; Albane Alcalay : Charlotte Corday ; Maurice Mann : Le Geolier, ... ; Malik Aourir, Gérémy David, Jean-Jacques Quennedey : le Dauphin ; Corinne Aourir, Nadira Aourir, Florence Vejux : Madame Royale ; Les Martin Circus (Gérard Blanc, Bob Brault, René Guerin, Sylvain Pauchard, Alain Pewzner) : les Compagnons de la Révolution, …
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