4.
1866 - «The Black Crook», première création américaine

 5.7.
Irving Berlin (1)

 5.8.F.
LES FOLLIES - une série

 5.8.H.
Autres Revues de Broadway des années ‘20

 5.9.
Jerome Kern

 6.
1927 - «Show Boat»

G) Des Ziegfeld Girls et de grands artistes

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Le H.M.S. Vaudeveel dans «Ziegfeld Follies of 1911»

Maintenant connues sous le nom de «The Ziegfeld Girls», le chœur de Follies est apparu dans des numéros inventifs inspirés par l'actualité.

On les retrouva en scène sur le bon navire H.M.S. Vaudeveel, en moustiques du New Jersey qui volaient vers Manhattan par le tout nouveau Holland Tunnel, ou arborant des chapeaux en forme de cuirassés qui suggéraient une flottille navale la nuit dans le port de New York.

Pour équilibrer les lourdes coiffures, les filles ont développé The Ziegfeld Walk, qui limitait tout mouvement aux jambes et aux hanches, permettant au haut du corps de rester relativement stable.

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Dolores en costume de satin blanc et ses perles
dans les « The Ziegfeld Midnight Frolic»
(Alfred Cheney Johnston Collection)

Comme nous l’avons vu, beaucoup de Ziegfeld Girls chantaient et dansaient, mais ce n'était pas nécessaire pour être engagée. Aux yeux de Ziegfeld, la beauté était un talent suffisant. Le meilleur exemple est Dolores qui a participé aux Ziegfeld Follies of 1917 () jusqu'à sa retraite en 1923. Elle était mannequin (et la première mannequin à avoir été célèbre). Vêtue de costumes spectaculaires, elle posait immobile ou traversait gracieusement la scène en utilisant la «marche de Ziegfeld» mais ne parlait pas, ne chantait pas et ne dansait pas.

Les hommes présents dans le public adoraient ces défilés continus de beauté féminine, et les femmes étaient ravies par les vêtements que portaient ces beautés.

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Lady Lucy Duff-Gordon (“Lucile”) - New York - 1916
Library of Congress

Plusieurs robes des premières éditions des Follies ont été créées par la célèbre créatrice de mode Lucy Duff-Gordon, alias "Lucile."

Cette collaboration s’arrêtera principalement parce que Lucy et son mari sont montés tous deux dans le premier canot lors du naufrage du Titanic qui a appareillé avec 14 personnes alors qu’il pouvait en contenir 40! Suite au procès qui s’ensuivit et qui fit la une des journaux pendant des semaines, sa réputation et sa carrière s’arrêtèrent net.

Quelques rares Ziegfeld Girls sont devenues célèbres – par exemple Barbara Stanwyck – mais par contre la liste des humoristes qui sont passés par les Follies se lit comme un véritables who's who de la comédie américaine au début du XXe siècle: Will Rogers, W.C. Fields, Eddie Cantor, Leon Errol, Charles Winninger, Ed Wynn, zt beaucoup d'autres... Ils ont tous joué dans les Follies.

Lorsque Ziegfeld engagea la star noire Bert Williams pour l'édition 1910, plusieurs membres de la distribution blanche ont menacé de quitter le show plutôt que de devoir partager la scène avec une artiste noire. Ziegfeld a répondu qu'il pouvait faire le spectacle sans aucun des plaignants, mais pas sans Williams. Habillée comme un clochard, Williams a chanté Nobody, une chanson qu'il avait chantée dans la comédie musicale Abyssinia () (1906), jouée entièrement pas des acteurs noirs:

When life seems full of clouds an’ rain
And I am filled with naught but pain,
Who soothes my thumpin’ bumpin’ brain?
Nobody.

When winter comes with snow and sleet,
And me with hunger and cold feet,
Who says “here’s two bits, go and eat”?
Nobody.

Well, I ain’t never done nothin’ to nobody,
I ain’t never got nothin’ from nobody, no time,
And until I get something from somebody, sometime,
I don’t intend to do nothin’ for nobody, no time.

Extrait de la chanson «Nobody» tirée de «Abyssinia» (1906) et reprise dans «Follies»

 

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Bert Williams (1915) - Publicité
(Photo de John D. Kisch/Separate Cinema Archive)

Bien que Williams a encore ajouté à sa coloration naturelle en étant blackface, il incarnait un «monsieur-tout-le-monde» en souffrance auquel les gens de toutes les races et de toutes les conditions sociales pouvaient s’identifier. Il a joué dans huit éditions des Follies, et est devenu l'un des artistes les plus appréciées de la scène américaine. Mais ses combats contre le racisme lui ont souvent posé des problèmes. Après la mort de Williams, de surmenage, à l'âge de 47 ans, W. C. Fields a déclaré: «C'était l'homme le plus drôle que j'aie jamais vu, et l'homme le plus triste que j'aie jamais connu.»