Une œuvre joyeusement révolutionnaire, un bouillonnement sensuel et spirituel, un feu d’artifices où fusent l’intelligence et la liberté !
Manigances, mensonges, tromperies, privilèges des riches, condition de la femme, pouvoir de l’apparence: il y a tout cela dans «Le Mariage de Figaro ou La Folle Journée» de Beaumarchais. Mais il y a surtout l’humeur et la liberté d’un auteur qui, à la fin du 18e siècle, ouvrait toutes grandes portes et fenêtres, faisait sauter les verrous de la bienséance pour laisser entrer les idées nouvelles.
Le projet de l’insolent Beaumarchais est à la fois de faire œuvre réaliste en peignant «une foule d’abus qui désolent la société» et de demeurer dans le registre de la franche gaieté où «tout finit par des chansons». 225 ans après sa création, cette œuvre joyeusement révolutionnaire, pur produit du siècle des Lumières, de ce siècle qui fera rouler la tête du roi, «Le Mariage de Figaro» est un bouillonnement sensuel et spirituel, une comédie sublime sur fond de conflits sociaux et sexuels, un feu d’artifice où à chaque instant fusent l’intelligence et la liberté.
Figaro, serviteur du Comte Almaviva, veut épouser Suzanne, première camériste de la Comtesse. Mais le comte, qui commence à s'ennuyer de sa femme, est à la recherche d'aventures galantes...
Attiré par Suzanne, il envisage de restaurer le droit de cuissage du seigneur, qui lui permet de goûter aux charmes de toute jeune mariée avant que le mari ait pu en profiter. Aidé par le peu scrupuleux Bazile, le comte fait à Suzanne des avances de plus en plus claires, qui entraînent celle-ci à tout révéler à Figaro et à la Comtesse... Le Comte doit alors faire face à une coalition qui finira par triompher de lui. Ridiculisé lors d'un rendez-vous galant qui était en fait un piège, il se jette à genoux devant sa femme et lui demande pardon devant tout le village rassemblé, tandis que Figaro épouse enfin Suzanne. Mais l'intrigue est enrichie par l'intervention de plusieurs autres personnages, tous préoccupés par la chose amoureuse: Marceline veut épouser Figaro, la Comtesse veut récupérer son époux qui la néglige, et Chérubin aime la Comtesse, mais aussi Suzanne, mais aussi Fanchette...
Ah ! Femmes, femmes, femmes...
Manigances, mensonges et tromperies; privilèges des nantis, condition de la femme, dictature de l'apparence... il y a tout cela dans ce mariage.
Mais il y a surtout l'humeur et la liberté de l'auteur qui, au cœur des Lumières, ouvrait portes et fenêtres, faisait sauter les verrous de la bienséance et laissait pénétrer les idées nouvelles...
Aujourd'hui encore, ce besoin d'ouvrir les fenêtres se fait sentir !
Nous voulons faire de cette cérémonie une fête, le bal où se bousculent nos désarrois, nos passions et nos rêves fous d'un monde plus juste. Nous voulons cultiver la gaieté et l'humour, être sans cesse amoureux et communiquer cette légère euphorie que l'on peut éprouver au spectacle des humains. De folles soirées en perspective!
«Parce que vous êtes un grand Seigneur, vous vous croyez un grand génie!... Noblesse, fortune, un rang, des places: tout cela rend si fier! Qu'avez-vous fait pour tant de biens! Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus... »
Le Mariage de Figaro - Beaummarchais
«Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes.»
Le Mariage de Figaro - Beaummarchais
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Dehors on se bouscule, on joue des coudes, la haute noblesse fend la foule, le trafic de places va bon train. Soudain, vers 16 heures, sous la pression, les grilles sont enfoncées, les portes cèdent, les spectateurs s’engouffrent dans le théâtre…
Nous sommes le 27 avril 1784, c’est la première du Mariage de Figaro de Beaumarchais. L’auteur, homme d’affaires, courtisan, a déjà vu trois de ses pièces jouées à la Comédie-Française. Depuis plus de trois ans, on parle de la suite du Barbier, de cette nouvelle comédie où réapparaît l’irrésistible Figaro, les Comédiens-Français l’ont adoptée «par acclamation», mais le roi, mais la censure, mais le lieutenant de police s’opposent à la représentation d’une œuvre dont la liberté de ton pourrait être dangereuse. C’est compter sans l’obstination de Beaumarchais qui réussit à force de lectures privées, d’entreprises de séduction et au prix de quelques réécritures, à faire lever tout obstacle.
Le jour de la première est son triomphe. Dans la salle se côtoient les plus grands noms de l’aristocratie; on ne saurait dénombrer les princesses, les comtesses, les duchesses. «Tout cela brillait, parlait, se saluait; c’étaient des bras arrondis, de blanches épaules, des doigts effilés, des cous de cygne, des rivières de diamants, des colliers de perles, des étoffes de Lyon, bleues, roses, blanches, arcs-en-ciel, mouvants, jolis, animés, s’agitant, se croisant, papillonnant, tout cela impatient d’applaudir, impatient de dénigrer, tout cela pour Beaumarchais et par Beaumarchais!»