4 - Hitoire de Terre-Neuve (5/?) 4.3 - 1608-1763: domination française (28/28) 4.3.5 - Colonies anglaises en Amérique (6/6)

Le Mayflower à son arrivée à Plymouth Harbor

C) Toute la diversité des «Treize Colonies» (4/4)

B.10) La Pennsylvanie

Les Suédois ont été les premiers à établir une colonie européenne en Pennsylvanie. En remontant le Delaware à partir d’une colonie située sur le site actuel de Wilmington, le gouverneur Johan Printz de la colonie de Nouvelle-Suède a établi sa capitale sur l’île Tinicum (New Gothenborg) en 1643. Dès 1647, d'autres Européens, en particulier les Hollandais, ont mis en place des postes de traite en Pennsylvanie. En 1650, après un conflit entre les Hollandais et les Suédois, Peter Stuyvesant, qui était gouverneur de la Nouvelle-Amsterdam, a réussi à prendre le contrôle de la Nouvelle-Suède. En 1664, les Anglais ont pris le contrôle de toute la Nouvelle-Amsterdam au nom du Duc d'York (le futur Roi Jacques II), mettant fin au contrôle néerlandais de la région.

En mars 1681, le Roi Charles II d'Angleterre a donné, via une charte, à William Penn (37 ans) toutes les régions inoccupées en compensation d'une dette contractée par le roi envers le père de Penn, l'amiral Sir William Penn. La charte, promulguée offi­ciel­lement le 2 avril 1681, nomme le territoire en l'honneur de l'Amiral Penn et comportait également le mot sylvania («forêts»), à la demande du fils.

William Penn est un membre éminent de la Société des Amis, une secte religieuse plus connue sous le nom de Quakers, parce que ses adeptes sont pris de tremblements (to quake, trembler en anglais) pendant leurs prières. Il avait pour dessein de transformer la colonie en un lieu de refuge pour ses compatriotes et un modèle d'État démocratique. Alors qu’il était encore en Angleterre, il a rédigé le premier de ses «cadres de gouvernement». Il a envoyé son cousin, William Markham, pour établir une revendication sur la terre et aussi pour établir les limites de ce qui est devenu la ville de Philadelphie, d'un mot grec qui signifie «Cité de l'amour fraternel»!

Penn est arrivé en 1682 et a convoqué une assemblée générale afin de discuter du premier cadre de gouvernement et d'adopter la «Grande Loi», qui garantissait la liberté de conscience dans la colonie. Il interdit l'esclavage, limite la peine de mort à deux crimes (meurtre et trahison), accorde le droit de vote à tous les contribuables, impose une formation professionnelle à tous les enfants de plus de 12 ans et garantit à tous la liberté de religion. Sous l'influence de Penn, les Amérindiens ont bénéficié d'un traitement équitable et ont réagi par l'amitié en retour. En 1684, lorsque Penn est rentré en Angleterre, la nouvelle province quaker avait un gouvernement bien établi, basé sur la volonté du peuple et la tolérance religieuse.

Le philanthrope ne s'arrête pas là. Il réunit les Indiens du territoire et leur explique clairement son désir de négocier un traité de bon voisinage.

Il fait l'acquisition de leur terre à un prix juste, et met en place un conseil paritaire formé de six Indiens et six Blancs pour résoudre les différends entre les deux communautés. Le traité sera respecté aussi longtemps que vivra Penn.

La Pennsylvanie a traversé une période de troubles au 18^ème siècle. Le territoire incluait des terres revendiquées par les Français, et avec le temps, les Indiens se sont montrés de plus en plus réticents à l'expansion des colonies anglaises à l'ouest et au nord.

Pendant la Guerre de Sept Ans (1756-1763), la France a combattu une grande partie de l'Europe, ce qui a suscité des conflits coloniaux outre-mer entre la Grande-Bretagne et la France. La rivalité principale entre ces deux rivaux traditionnels concerne la conquête de l'Amérique du Nord et de l'Inde. En Amérique, cette guerre – baptisée «guerre franco-indienne» – a commencé sur la question spécifique de savoir si la vallée supérieure de la rivière Ohio faisait partie de l’Empire britannique, et donc ouverte au commerce et à la colonisation par les Virginiens et les Pennsylvaniens, ou faisait partie de l’Empire français. Une question infiniment plus grande se profilait derrière cette question: quelle culture nationale allait régner sur le cœur de l'Amérique du Nord? Les colons anglophones étaient prédominants dans la région convoitée, mais l'exploration, le commerce et les alliances entre la France et les Amérindiens étaient les principaux moteurs.

La plupart des affrontements pendant la «guerre franco-indienne» (1754-1763) ont eu lieu en Pennsylvanie. Là, le jeune George Washington commença son voyage dans la vallée de l’Ohio pour avertir les Français de partir; plus tard, c’est aussi en Pennsylvanie que le général anglais Edward Braddock a subi une défaite aux mains des forces françaises et de leurs alliés amérindiens.

Malgré cela, le traité de Paris, mettant fin de manière générale à la Guerre de Sept ans, ordonnera le départ des Français.

B.11) Le Delaware

Les Hollandais ont établi la première colonie européenne dans le Delaware à Lewes (alors désignée sous le nom de Zwaanendael) en 1631. Ils ont rapidement mis en place un commerce de fourrures de castor avec les Amérindiens qui, après un désaccord avec les Hollandais, ont détruit cette première colonie. Les Suédois ont établi une colonie permanente à Fort Christina (aujourd'hui Wilmington) en 1638 dans le cadre de leur colonie en Nouvelle-Suède, où ils ont construit les premières cabanes en rondins d'Amérique. En 1655, les Hollandais de la Nouvelle-Amsterdam (New York) ont triomphé des Suédois, puis les Anglais ont pris la colonie des Hollandais en 1664. Par la suite, à l’exception d’une brève reconquête néerlandaise en 1673, le Delaware a été administré comme faisant partie de New York jusqu’en 1682, date à laquelle le Duc d’York (le futur Jacques II) l’a cédé à William Penn, qui voulait ce territoire pour que sa colonie de Pennsylvanie puisse avoir accès à l’océan. Bien que Penn ait tenté d'unir les comtés du Delaware à la Pennsylvanie, les deux parties n'ont pas donné leur accord. En 1704, il donna l'autorisation au Delaware d'avoir sa propre assemblée. Jusqu'à la Révolution américaine, la Pennsylvanie et le Delaware ont eu le même gouverneur. La nomination officielle du nom Delaware, qui est due à Thomas West, 12e baron de la Warr, gouverneur de Virginie, et n'a été définitive qu'en 1776.

Au moment où la famille Penn possédait cette propriété, les membres de la Société des Amis (Quakers) ont fait le choix de venir dans la partie nord du Delaware car elle était proche de Philadelphie et offrait de bonnes terres agricoles. La ville de Wilmington a été fondée par des marchands quakers en 1739. Un autre groupe de nouveaux venus était constitué des Écossais-Irlandais, qui amenèrent avec eux leur foi presbytérienne et mettant l'accent sur l'éducation. Francis Alison, un pasteur presbytérien, a créé une école en 1743, qui a contribué à la formation de la future Université du Delaware. Le sud du Delaware était principalement habité par des Anglais, dont beaucoup venaient du Maryland voisin, et des Africains, qui ont été envoyés en tant qu'esclaves pour cultiver la terre et travailler dans les fermes. À la fin du XVIII^ème siècle, les missionnaires méthodistes itinérants ont opéré de nombreuses conversions parmi les habitants noirs et blancs du sud du Delaware.

B.12) La Géorgie

À la fin du XVI^ème siècle, une modeste présence espagnole a vu le jour dans la future Géorgie, principalement concentrée sur les missions catholiques. Les Espagnols s’étaient largement retirés du territoire au début du XVIII^ème siècle, bien qu’ils aient des colonies en Floride voisine. Leur influence historique n'a pas été significative dans ce qui allait devenir la Géorgie.

Une fiduciaire créée pour l’établissement de la colonie de Géorgie a reçu une charte du Roi George II (qui a donné son nom à la colonie) en 1732, longtemps après les principales grandes migrations anglaises du XVII^ème siècle vers l’Amérique du Nord. Le soldat et philanthrope anglais James Edward Oglethorpe a été le principal instigateur de l'obtention de la charte, cherchant à établir une colonie où les pauvres d'Angleterre pourraient se rétablir. Avec d'autres administrateurs, il incita les colons à fabriquer des vins, des soieries et des épices, ce qui libéra l'Angleterre de sa dépendance à l'égard des sources étrangères. La colonie jouerait également le rôle de défense contre les Espagnols et les Français au sud et à l'ouest.

En 1733, Savannah a été le lieu de la première colonie anglaise en Géorgie. Certains colons ont payé leur passage; les administrateurs de la colonie payaient les dépenses des autres. Oglethorpe était responsable des affaires de la colonie, en particulier de ses opérations militaires. Un système de colonisation étroitement structuré conçu pour créer une population de fermiers vivant dans des villages et des villes compacts et cultivant des jardins périphériques et de petites parcelles agricoles était essentiel au plan utopique des administrateurs. Afin d'éviter que les grandes plantations ne se développent, l'esclavage était interdit.

Comme la majorité des projets de ce genre, la colonie n'a pas été à la hauteur de ce que les administrateurs avaient en tête. Leur succès le plus notable a été la planification et la construction de la ville de Savannah. Confrontés à l’agitation et à l’émigration, les administrateurs cédèrent tous les pouvoirs de la colonie au gouvernement britannique en 1752, un an avant l’expiration de leur charte. La culture de plantation, qui se concentre principalement sur la production de sucre, de riz et d'indigo, s'est imposée. Elle s’est fortement appuyée sur l’esclavage et est devenue le pilier de l’économie de la colonie.

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