3.
Une aventure
humaine

 4.2.
XVème et XVIème siècles
Colonies de pêche
européennes

 4.3.
1608-1763: domination
5. Les treize colonies
anglaises en Amérique

C) Les 13 colonies (1/4)

 4.3.
1608-1763: domination
5. Les treize colonies
anglaises en Amérique

C) Les 13 colonies (3/4)

 4.4.
1763-1867: domination
Domination de l'Empire
britannique

 

Le Mayflower à son arrivée à Plymouth Harbor

C) Toute la diversité des «Treize Colonies» (2/4)

B.3) Le Rhode Island

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En 1636, le théologien Roger Williams fut banni de la colonie de la baie du Massachusetts pour ses opinions religieuses. Il s’installa au sommet de la baie de Narragansett sur des terres vendues par le Sachem Canonicus de Narragansett. Roger Williams nomma le site Providence, «ayant le sentiment de la providence miséricordieuse de Dieu envers moi dans ma détresse», et il est devenu un lieu de liberté religieuse où tous étaient les bienvenus. Williams croyait en la séparation de l’Église et de l’État. Sa colonie fut le premier endroit en Amérique où le gouvernement ne gouverna «que dans les affaires civiles». Cette option politique attira d’autres dissidents, mais fut remise en cause par bon nombre de colonies voisines.

En 1643, elles formèrent même une alliance militaire appelée la Confédération de la Nouvelle-Angleterre remettant en cause la validité des achats que Williams avait faits aux Amérindiens. En conséquence, Williams se précipita en Angleterre et, en 1644, obtint une charte parlementaire pour sa colonie. L’expérience coloniale du Rhode Island l’a rendu particulièrement sensible aux efforts visant à restreindre les libertés.

Lorsque les premiers coups de feu de la Révolution américaine furent tirés dans le Massachusetts en avril 1775, le Rhode Island envoya immédiatement sa milice en renfort. Très attachée à ses droits, la colonie se proclama indépendante dès mai 1776, mais ne consentit à ratifier la Constitution fédérale des États-Unis qu'en mai 1790, avec trois ans de retard.

B.4) Le Connecticut

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Contrairement à beaucoup d’autres régions de la Nouvelle-Angleterre, les relations entre les Amérindiens et les premiers colons du Connecticut étaient bonnes. Les premiers colons européens permanents dans l’État sont venus de la colonie de la baie du Massachusetts vers la vallée centrale de la rivière Connecticut entre 1633 et 1635 (Hartford, fondée par le pasteur Thomas Hooker). Dès 1639, ces colons empreints d'idées libérales se donnent une règle commune en onze articles: les Fundamental Orders.

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«Fundamental Orders»
Page 2

Le préambule des Fundamental Orders formait officiellement une confédération sous la direction de Dieu, ce qui contrastait fortement avec les idées d’aujourd’hui sur la séparation de l’Église et de l’État. Quelque 11 ordonnances ont suivi, allant de l’établissement de règles pour la planification des réunions et la tenue d’élections par des hommes libres utilisant des bulletins secrets à l’octroi au gouverneur et aux six magistrats élus du «pouvoir d’administrer la justice conformément aux lois ici établies» à la Cour générale. De plus, les Décrets fondamentaux exigeaient que chaque ville élise quatre «députés» pour créer un pouvoir législatif. Le dernier de ces décrets donne à la colonie naissante le pouvoir de taxer.

Les Fundamental Orders du Connecticut sont un court document, mais contiennent certains principes qui seront appliqués lors de la création de la Constitution des États-Unis. L'organisation politique est fondée sur les droits de l’individu.

B.5) Le Maryland

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En 1632, Cecilius Calvert obtint une charte pour un territoire qui serait un refuge pour ses coreligionnaires catholiques voulant échapper aux restrictions qui leur étaient imposées en Angleterre. Né dans le Kent en 1605, il avait hérité de la propriété après la mort de son père, George Calvert, 1er baron de Baltimore (en Irlande). Grâce à cette charte, Calvert va établir et gérer la province du Maryland en tant que colonie propriétaire pour les catholiques anglais à partir de sa maison de campagne anglaise de Kiplin Hall dans le Yorkshire du Nord.

En décembre 1633, l'Arche et la Colombe amènent dans la baie de Chesapeake, à l'embouchure du Potomac, deux cents colons, les uns catholiques, les autres protestants, tous persécutés en Angleterre en raison de leur foi.

Le premier gouverneur de la colonie propriétaire, Leonard Calvert, le frère cadet de Cecilius, débarqua en mars 1634. La première colonie et capitale était St. Mary’s City, en l'honneur de l'épouse Henrietta Maria du roi d’Angleterre Jacques 1er. Conscients des erreurs commises par les premiers colons de Virginie, plutôt que de chercher de l’or, les colons du Maryland ont fait la paix avec les Amérindiens locaux et ont établi des fermes et des postes de traite, d’abord sur les rives et les îles de la baie Chesapeake. Les ouvriers agricoles comprenaient des travailleurs sous contrat – travaillant dans un premier temps pour rembourser leur traversée de l’Atlantique – et, après 1639 environ, des esclaves africains. La culture la plus importante était le tabac. Les routes et les villes étaient peu nombreuses, et le contact avec les manoirs de modèle anglais se faisait en grande partie par voie d’eau.

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Leonard Calvert
© Florence MacKubin

La famille Calvert a assuré la liberté religieuse dans la colonie, ce qui a été officialisé par l’Assemblée générale par l'Édit de tolérance du 21 avril 1649 (Act concerning Religion). Il accordait la liberté de culte, mais seulement dans les limites du christianisme. Une rébellion protestante en 1689 renversa les officiers propriétaires, ce qui entraîna un intervalle de règne de la couronne dans la colonie royale du Maryland (1692-1715). Au cours de cette période, l’Église d’Angleterre a été officiellement établie.

En 1715, le Maryland redevint une colonie propriétaire des Calvert, qui s’étaient convertis au protestantisme. Le Maryland restait néanmoins un refuge pour les dissidents contre la rigidité sectaire des autres colonies. En 1729, la ville de Baltimore a été fondée. Son nom est évidemment un hommage à la petite ville Irlandaise dont la famille Calvert était baron.

B.6) Le New Hampshire

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La région du New Hampshire a été l'objet d'une série de concessions accordées par la couronne anglaise au capitaine John Mason et à de nombreux autres anglais au cours des années 1620. C'est John Mason qui lui a attribué son nom actuel, en se basant sur le comté anglais de Hampshire. Mais cette région n’était pas unifiée et a été longtemps formée de différentes colonies de pêche et de commerce. Les villes de Douvres, Portsmouth, Exeter et Hampton étaient les principales colonies.

Le New Hampshire n'a été reconnu comme une colonie autonome à part entière qu'en 1692, même si jusqu'en 1741, il est gouverné par le même gouverneur que le Massachusetts voisin.

Au commencement, les Indiens Pequots et les colons britanniques ont cohabité dans une entraide mutuelle et un commerce pacifique.

Progressivement, le ressentiment des Pequots a augmenté à mesure qu'un nombre croissant de colons empiétaient sur le territoire coutumier de la tribu. Ces intrusions préoccupaient les Pequots, car leur territoire avait déjà été réduit à la région entre la baie de Narragansett et la rivière Connecticut.

Les Pequots ont fini par promettre l'intégralité du commerce tribal aux Hollandais, une décision très mal reçue par les Britanniques.

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«Destruction des Pequots et de leur fort près de Stonington, Connecticut par les colons anglais sous le commandement du capitaine John Mason en mai 1637.»
© Gravure sur bois, 19ème siècle

Pendant l'été 1636, il y a eu plusieurs incidents entre les Pequots et les colonisateurs britanniques. Un commerçant de Boston est assassiné, probablement par un Pequot, sur Block Island, ce qui marque un point de rupture. Les autorités du Massachusetts ont envoyé une expédition punitive pour détruire les villages et les récoltes indigènes, mais cela n'a fait qu'encourager la tribu à défendre plus fermement sa patrie. Les ecclésiastiques puritains poussent à la violence contre les Pequots, qu'ils considèrent comme des infidèles, et les colons britanniques sont prêts à se battre.

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Wigwams

Le 26 mai 1637, le capitaine John Mason, entouré de nombreux soldats, a attaqué par surprise et a détruit le principal village fortifié Pequot sur le site de l'actuelle Mystic, dans le Connecticut. Les Pequots ont été pris au dépourvu, mais ont rapidement développé une défense vigoureuse qui a presque abouti à une défaite anglaise. Mason a pris conscience qu'il ne pourrait pas vaincre les Pequots et a ordonné l'incendie de leurs wigwams, des maisons en forme de dôme ou de cône utilisées historiquement par les Indiens. Pendant leur tentative de s'échapper, environ 400 hommes, femmes et enfants Pequots ont été brûlés vifs ou massacrés. Après la défaite des Pequots, la plupart des communautés ont décidé de quitter leur pays et de ne pas poursuivre la guerre contre les Anglais. Beaucoup de ceux qui ont réussi à s'échapper ont été tués ou capturés par d'autres tribus ou par les Anglais. Certains ont été vendus comme esclaves en Nouvelle-Angleterre ou aux Antilles. Le reste a été réparti entre d’autres tribus, où ils ont été traités si durement qu’en 1655, ils ont été placés sous le contrôle direct du gouvernement colonial et réinstallés sur la rivière Mystic. Les Anglais revendiquent la totalité du territoire des Pequots par le biais du «droit de conquête».