Il était une fois Marianne, une jeune fille
qui rêvait d'une autre vie…
"Rien ne donne autant le sentiment de l'infini que la bêtise"
Des gens simples qui rêvent, qui s'aiment, qui souffrent, qui se trahissent …
La vie, tout simplement
Marianne est le personnage central de la pièce. Elle est entourée par des groupes très différents qui la traitent très diversement. On voit rapidement, lors d'une répartition des hommes et femmes, que la pièce est fortement dominée par les hommes. Cependant, on ne peut pas dire que les femmes ou les hommes soient plus brutaux ou plus insensibles les uns que les autres. En fait, tous se rendent service mutuellement.
Par contre, s'il s'agit de trouver un ou une coupable du drame, les hommes se serrent les coudes et tiennent ensem-ble. Ils rejettent la faute totalement sur Marianne. Même Oscar et Alfred, les amants ennemis de Marianne, finiront par conspirer ensemble contre elle. Elle est pour les hommes une enfant stupide qui doit payer pour ses erreurs. Valérie est le seul personnage qui exprime un peu de compassion pour Marianne et qui peut un tant soit peu comprendre sa situation.
C’est dans la génération plus âgée que l’on peut remarquer de la manière la plus frappante l’image concrète que les hommes imputent aux femmes. Roimage peut rudoyer sa fille sous les yeux du major et la considérer pour ainsi dire comme sa servante sans que celui-ci tressaille le moins du monde. Il peut décider d’un mariage que Marianne refuse. Elle est en fait une personne mineure, une enfant presque, dont aucune décision personnelle ne peut être crédible. On attend de Marianne une obéissance absolue à l'égard de son père, le patriarche. Le confesseur est aussi un archétype de ce pouvoir masculin.
L'enfant illégitime de Marianne est son unique faute. Elle ne pourra revenir dans le «monde» qu’une fois cette fausse effacée, une fois l’enfant de la honte éliminé.