Il était une fois Marianne, une jeune fille
qui rêvait d'une autre vie…

"Rien ne donne autant le sentiment de l'infini que la bêtise"

Des gens simples qui rêvent, qui s'aiment, qui souffrent, qui se trahissent …
La vie, tout simplement


Marianne est la fille d’un marchand de jouets auto-ritaire qui lui interdit toute émancipation professionnel-le: «Papa a toujours dit qu’ une femme financièrement indépendante d’un homme, ça mène au bolchévisme».

Son père l’a promise à Oscar, leur voisin boucher, un bon parti. Mais lors de ses fian-çailles, elle tombe amoureuse d’Alfred, un «bon à rien», qui va lui permettre de rêver à un autre avenir, à une autre vie. Cette émancipation qui ne sera que momentanée… Mais de ce rêve passager naîtra un fils.

Quand Alfred la quitte, chas-sée depuis bien longtemps par son père et par une société bien-pensante, elle n’a d’autre moyen pour survivre que de sombrer dans les cercles de la pègre Viennoise et de devenir strip-teaseuse. Parallèlement à cette descente sociale aux enfers, Marianne voit naître en elle une conscience intellectuelle. Elle continue à croire que dans ce monde, l’amour honnête peut exister. Et pourtant, elle n’est pas au bout de ses désillusions. L’étape suivante, c’est la prison, pour vol. Or ce n’est pas par cupidité mais par besoin qu’elle vole.

Mais c’est la mort de son fils qui la mène à l'écroulement intellectuel. Elle n'a plus aucune force à opposer à Oscar, qui peut l’épouser, l’enfant de la honte n’étant plus!

Le monde se révèle dans sa réalité cruelle.

Extrait
MARIANNE - Un jour, j'ai demandé à Dieu ce qu'il voulait faire de moi... Il ne me l'a pas dit, autrement je ne serais plus là... Il ne m'a d'ailleurs rien dit du tout... Il voulait me faire une surprise... Pouah !

OSCAR - Marianne ! Ne t'en prends jamais à Dieu!

MARIANNE - Pouah! Pouah!

Elle crache par terre.

OSCAR - Marianne. Dieu sait ce qu'il fait, tu peux me croire.

MARIANNE - Mon enfant! Où es-tu, maintenant? Où es-tu?

OSCAR - Au paradis.

MARIANNE - Arrête de me torturer

OSCAR - Je ne suis pas un sadique! J'essaye de te consoler... Tu as encore la vie devant toi. Tu n'en es qu'au début... Dieu a donné. Dieu a repris.

MARIANNE - Chez moi, il n'a fait que prendre, prendre.

OSCAR - Dieu est amour... et qui aime bien châtie bien.

MARIANNE - Moi, il m'a battue comme un chien!

OSCAR - Eh oui ! Quand il le faut.

OSCAR - Marianne. Un jour, je t'ai dit que je te souhaitais de ne jamais passer par où tu m'as fait passer... et pourtant, Dieu t'a laissé des gens qui, pourtant, t'aiment... Et maintenant que tout s'est arrangé de cette façon... Je te l'ai dit un jour, Marianne, tu n'échapperas pas à mon amour

MARIANNE - Je n'en peux plus. Je n'en peux plus, maintenant.
OSCAR - Alors viens ...

Il la soutient, l'embrasse sur la bouche et sort lentement avec elle... Et l'air est plein d'harmo-nies comme si un orchestre céleste jouait Légendes de la Forêt Viennoise de Johann Strauss.

Fin de la pièce

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