Il était une fois Marianne, une jeune fille
qui rêvait d'une autre vie…

"Rien ne donne autant le sentiment de l'infini que la bêtise"

Des gens simples qui rêvent, qui s'aiment, qui souffrent, qui se trahissent …
La vie, tout simplement


von Horvath, auteur dramatique austro-hongrois, né à Rijeka en 1901, décédé à Paris en 1938, est peut-être considéré comme un intrus au milieu de Shakespeare, Rostand, Marivaux et Molière. Sa pièce s’insère dans les soirées d’été du Karreveld avec une complémentarité étonnante de par sa vocation de parler du peuple et au peuple et de lui transmettre un message d’une brûlante actualité. La pièce a aujourd’hui 71 ans ! L’auteur dénonce la montée du fascisme , ou plus exactement les dangers que font peser sur l’Autriche , l’Allemagne et l’Europe une certaine bêtise nationaliste et un certain esprit petit-bourgeois.

Odon von Horvath n’est pas un auteur militant , mais on sent en lui une nette tendance pacifiste , et un refus viscéral de la bêtise intolérante du conservatisme , du chauvinisme et des courants de droite allemands et autrichiens. Il a voulu provoquer chez le spectateur le choc et la prise de conscience nécessaires à la sauvegarde des idées de tolérance : la bêtise, l’égoïsme, la négation des différences , toutes ces tares de la société se trouvent dans chaque personnage.
Je voudrais encore ajouter qu’il n’y a pas de discours politique , pas de mouvement de masse , simplement une confrontation de personnages aveuglés par leurs conceptions simplistes ou leur morale rigide, et la démonstration quasi-mathématique de ce à quoi mènent ces comportements. Pas d’idées brandies ou de drapeaux défendus , mais une leçon humaine de tolérance au quotidien , une leçon de citoyenneté simple…

La Seconde Guerre mondiale a presque fait oublier l’œuvre immense de cet auteur dramatique. Malgré sa courte vie, il a écrit 18 pièces de théâtre , mais aussi de nombreux récits , contes et nouvelles.
Pour « Légendes de la Forêt viennoise », il s’est transformé en véritable chroniqueur et décrit en l’occurrence la société austro-hongroise prise dans les filets d’une compromission latente et ce, à la veille de la deuxième guerre mondiale.

La pièce s’articule autour d’une action fictive, d’un schéma de jeu assez conventionnel et introduit des héros du peuple.

Cette pièce a le pouvoir - pour autant que le théâtre ait gardé quelque pouvoir sur notre société - de nous éloigner de la haine , de nous éclairer sur la stupidité de tous ces jugements à l’emporte-pièce qui inondent notre quotidien , de nous pousser à voter au premier tour quand il en est encore temps.

Avec humour , sans vouloir nous donner de leçon, von Horvath nous montre combien 1930 et 2002 sont proches . Je n’ai pas voulu souligner la dimension historique ( l’Autriche en 1930 avec l’avenir qu’on lui connaît). Je me suis attelé à établir une passerelle entre l’actualité de ces personnages et la nôtre et à souligner leur humanité qui les rend si semblables à nos contemporains en me basant essentiellement sur le jeu des comédiens. Je pense que la scénographie, les images de mise en scène , la musique , sont des outils supplémentaires pour renforcer l’essence de la pièce : les rapports entre individus…

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