Un hymne à la vie
"Oui, à 60 ans on peut encore être belle et désirante"

La vie, ce sont des cycles. Tu nais l’enfant de tes parents. Tu deviens la mère de tes enfants. Après, la mère de tes parents. Puis, l’enfant de tes enfants. Et tu meurs.


Marie, 64 ans, est nez pour une grande marque de parfum. À quelques mois de prendre sa pension, sa boîte lui demande de réaliser un dernier parfum qui s'adresse aux femmes de son âge. En même temps, elle s’occupe de sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. À travers tout le récit, Marie se regarde vieillir, cartographie son corps qui se ride. Elle a renoncé à la sensualité, se persuadant qu’elle n’a plus l’âge de vivre l’amour.

Jusqu’au jour où…

Après «La Solitude du mammouth» et «Quand tu es revenu», Geneviève Damas explore avec finesse et douceur le rapport au désir d’une femme après 60 ans. Il s’agit d’aborder le temps qui passe comme n’étant pas seulement une fatalité douloureuse qui s’inscrit sur la peau et fatigue le corps, mais comme une période de la vie qui ouvre un champ des possibles.

Un texte jouissif et jubilatoire écrit sur mesure pour Hélène Theunissen.

«On a peu écrit là-dessus, sur l’intégration de ces structures de pensée», rappelle Geneviève Damas. «Or, les murs sont dans nos têtes. Oui, à 60 ans, on peut encore être belle et désirante, même pour un temps déterminé. La valeur d’une rencontre ne se juge pas à l’aune de la durée d’une relation. On n’en parle pas, mais, avec la ménopause, la majorité des femmes prennent des hormones, alors on leurre et on trafique l’existence humaine. Je trouve ça intéressant de faire reculer les préjugés.»

Hélène Theunissen © Photo Dominique Bréda


CREATEURS
AuteurGeneviève Damas 
Mise en scèneLara Ceulemans 
Assistanat mise en scèneMaëlle Rey 
ScénographieZoé Ceulemans 
LumièreNixon Fernandes 
VidéasteVincent Pinckaers 
Assistanat videoEmile Scahaise 
AVEC
MarieHélène Theunissen 
CadreurGaspard Audouin 
Une coproduction Le Vilar, Le Rideau et DC&J Création
Avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge et d’Inver Tax Shelter

«À partir d’un certain âge, nous, les femmes, sommes assignées malgré nous à une place de retrait. Marie s’interdit de répondre à certaines sollicitations, elle a cette précaution de ne pas vouloir déranger, cette peur de prendre trop de place, d’apparaître dans la lumière. Cette sensation qu’on est finie à partir de 50 ans, on la vit aussi sur le marché du travail, qui nous remballe alors que ce serait justement le bon moment pour un second boost de carrière, une fois les enfants devenus grands. Avec les séparations, les carrières s’envisagent autrement, une semaine sur deux... C’est nous qui devons travailler là-dessus pour faire évoluer nos modèles de sociétés.»

Hélène Theunissen © Photo Dominique Bréda


Nous passons de la loge d’Hélène qui revient sur son passé à l’appartement de Marie qui observe le vieillissement de son corps et revit des émotions : joie, désillusion, doute, panique, espoir. Autre rapprochement entre réalité et fiction : le cadreur Gaspard Audouin filmant Hélène suggère la relation qui s’établit entre Alexis et Marie. En éclairant les liens qui unissent l’héroïne à sa mère et à sa fille, Geneviève Damas illustre subtilement les cycles de la vie. Contrairement aux préjugés et aux stéréotypes, l’évolution physique et morale de la femme ne devrait pas la condamner au déclin et au renoncement. Hélène Theunissen maîtrise remarquablement ce texte incisif, sans fioritures, où se mêlent émotions retenues et humour mordant. Marie n’est pas une revendicatrice, mais une femme sincère, qui nous touche par ses doutes et sa difficulté à saisir sa chance.

Demandez le prohgramme - Jean Campion - 19/12/2022

A la mise en scène, Lara Ceulemans pose un acte brillant en convoquant la vidéo live sur scène. Captée, à certains moments, par la caméra de Gaspard Audouin, Hélène Theunisssen soumet ainsi son jeu, son corps, au regard d’un jeune homme qui suit ses déambulations, zoome sur ses gestes, son allure, un bout de peau. La caméra devient ainsi miroir. A la fois, le miroir littéral, celui dans lequel Marie rechigne tant à se voir vieillir. Mais aussi le miroir métaphorique et affligeant que tend la société aux femmes de plus de 60 ans. Des femmes qui, passé un certain âge, ne sont plus regardées comme des femmes mais comme des mères ou des grands-mères, quand elles ne deviennent pas carrément invisibles. La vieillesse serait un naufrage, dit-on. Dans Perfect Day, la vieillesse devient plutôt paysage, un paysage qui, au soleil couchant, révèle d’autres couleurs, d’autres reliefs, d’autres possibles.

Le Soir - Catherine Makereel - 15/12/2022

On ressort de " Perfect Day ", la nouvelle création du Vilar, avec l’énergie de croquer la vie à pleine dent. Quel que soit son âge.
Un texte incisif et sensible de Geneviève Damas magnifiquement porté par Hélène Theunissen.

L'Avenir - Quentin Colette - 16/11/2022

Avec Perfect Day, Geneviève Damas offre un texte émouvant, clairvoyant, parsemé de délicates touches d’humour. Elle voulait parler des femmes de soixante ans et plus qui sont le plus souvent cantonnées à leur rôle de mère et exclues du champ du désir. Le regard que pose la narratrice sur son corps et sur les effets liés à l’âge peut être dur, mais est réaliste et bienveillant malgré tout. Les passages consacrés à la dégénérescence de la mère, ainsi que, et surtout, à l’amour d’une fille, sont poignants, d’une tendresse infinie. Le cerveau de la vieille femme « se troue et se transforme en serpillière ». Elle ressemble de plus en plus à une enfant, mais son sourire reste imperturbable quand ses yeux se posent sur sa fille.

Le cycle de la vie est répété à plusieurs reprises dans le texte, tel une ritournelle :
La vie, ce sont des cycles
tu nais l’enfant de tes parents
tu deviens la mère de tes enfants
après la mère de tes parents
puis l’enfant de tes enfants
et tu meurs.

Le Carnet et les Instants - Émilie Gäbele - novembre 2022

- Les deux femmes se connaissaient depuis vingt ans, la confiance était mutuelle, alors Damas a accepté de relever le challenge: «Écrire ce monologue, c’était un défi, mais je me disais qu’elle avait pleinement sa place parmi mes personnages. On s’est vues régulièrement, on s’est beaucoup appelées. Hélène désirait très fort d’aller jusqu’au bout du projet. J’ai pu travailler ma langue comme je le voulais, lui poser des questions personnelles. Je lui ai demandé de me parler de ses parents, elle m’a raconté un souvenir d’enfance, puis un tout petit détail à propos du désir d’un homme plus jeune qu’elle, qui l’avait terrifiée. Elle s’est enfuie par peur de ne pas se relever de l’échec de cet amour. J’ai eu envie de creuser cette chose-là, parce qu’un homme ne réagirait pas de la même façon.»

L'Echo - Aliénor Debrocq - 7/12/2022

Toute la presse :

Hélène Theunissen © Photo Dominique Bréda


1

Whaaaw, je sors du Blocry, c'était magnifique, j'ai adoré, merci !!!

Caroline Boucquey - jeudi 17 novembre 2022 -

2

Très beau seul en scène. Merveilleux texte antivieillissement. Touche autant les femmes que les hommes.❤️

Alain Marteaux - jeudi 29 décembre 2022 -

3

Un vrai bijou. Bravo.

Clo Reg - dimanche 18 décembre 2022 -

4

Spectacle très touchant. Allez-y!!

Jacqueline Bollen - mercredi 14 décembre 2022 -

5

C'était juste magnifique, de sincérité, de joie, d'empathie, de vérité, d'espoirs. Merci pour cette merveilleuse soirée!

Sophie Henry - mardi 15 novembre 2022 -

Tous vos 5 avis :

« Le défi, avec ce personnage, était d’aborder le temps qui passe comme n’étant pas seulement une fatalité douloureuse inscrite sur la peau et dans le corps, mais comme une période de la vie qui ouvre un nouveau champ des possibles.»




Version pleine page (seule version disponible monde Apple)


Après une licence en Droit, Geneviève Damas suit une formation de comédienne au Conservatoire Royal de Bruxelles, à l'IAD et à la Central School of Speech and Drama de Londres.
Elle se tourne ensuite vers différents métiers du théâtre où elle est comédienne, metteur en scène, adaptatrice puis auteur dramatique en Belgique et en France. Pour mettre en œuvre son projet artistique, elle crée en 1998 à Bruxelles la Compagnie Albertine.
Dès 1999, elle organise à Bruxelles les soirées "Portées-Portraits", événements littéraires et musicaux qui proposent la découverte d'œuvres d'écrivain.e.s contemporain.e.s.
Elle écrit tout d’abord une vingtaine de pièces pour le théâtre, que souvent elle interprète comme Molly à vélo (2004), Prix du Théâtre/meilleur auteur 2004, Coup de Cœur des Lycéens de Loire-Atlantique 2006; Stib (2007), Prix littéraire du Parlement de la Communauté française de Belgique, finaliste du Prix des Metteurs en scène en Belgique; Paix nationale/nationale vrede, commande du Théâtre le Public (2010); La Solitude du mammouth (2017).
Son premier roman, Si tu passes la rivière (éditions Luce Wilquin, 2011, Le Livre de Poche, 2014) a obtenu, entre autres, le Prix Victor Rossel 2011 en Belgique, le Prix des Cinq Continents de la Francophonie 2012, La Plume d’Or du Premier Roman (2012, Cesson-Vert Saint Denis) ainsi que le Prix du Roman de la Ville de Seynod 2013.
En 2017, Patricia, en 2019, Bluebird et en 2021 Jacky paraissent aux éditions Gallimard.
Elle obtient le Prix des Lycéens de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2020 pour Bluebird, ainsi que le Prix d’Honneur Filigranes pour Jacky en 2021, ainsi que le Prix SACD-SCAM.
Elle anime chaque année plusieurs ateliers d’écriture et théâtre (lycées, associations, CPAS, Maisons Maternelles, Prisons, Club Antonin Artaud pour adultes fragilisés), dont certains
pour des publics adultes.
Elle se fait également chroniqueuse occasionnelle pour les quotidiens Le Soir et La Libre.
Depuis la saison 2019-2020, elle est artiste associée au Théâtre Les Tanneurs. En 2023, elle est professeure invitée en Master de Journalisme à l’UCL.