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«Prince Ananias»

En 1894, Herbert composa sa première opérette, Prince Ananias, pour une troupe populaire connue sous le nom de The Bostonians. Le livret de Francis Neilson n’était ni le plus fort ni le plus faible avec lequel Herbert devrait lutter. Neilson montre clairement sa dette envers Gilbert (de Gilbert & Sullivan) et la scène populaire victorienne. Les paroles sont sans détour gilbertiennes, tout comme l'intrigue d’une troupe itinérante d'acteurs en conflit avec la population locale d’une certaine principauté. Gilbert a utilisé ces éléments dans Thespis et The Grand-Duke. C’est une coïncidence étrange que le mois même où Ananias a été produit, Gilbert écrivit son premier projet de scénario pour The Grand-Duke qui, dans sa forme originale, présente des situations similaires à celles développées par Neilson. Quoi qu'il en soit, Neilson n’était pas un Gilbert et son travail était loin d’être parfait.

La pièce fut créée le 20 novembre 1894 au Broadway Theater. Certains des critiques professionnels ont salué la partition d’Herbert comme un succès. Bien qu'on était loin du chef-d’œuvre, le livret a été félicité pour ses "détails astucieux, ses nouvelles blagues et sa belle versification." The World n’était pas impressionné par le travail de Neilson, mais il a salué Herbert comme un musicien "intelligent, particulièrement doué pour les effets orchestraux saisissants. Le truc des blagues musicales - que Sullivan a utilisé si efficacement dans Utopia, Limited - a capté l’imagination des compositeurs d’opéra comiques. M. Herbert a essayé de jouer ce jeu-là et il l'a fait avec beaucoup de succès."

Herbert composa bientôt d'autres opérettes pour Broadway:

  • The Wizard of the Nile (1895, 79 représentations)
  • The Gold Bug (1896) - Flop
  • The Serenade (1897, 79 représentations)
  • The Idol's Eye (1897)
  • The Fortune Teller (1898, 40 représentations)
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Partitions de
«The Wizard of The Nile» (1895)

The Wizard of the Nile (1895, 105 représentations) fut le premier grand succès de Victor Herbert dans le monde des opérettes. Dans The Wizard of the Nile, Herbert a consciemment évité le style musical identifié dans l’esprit du public au modèle européen. Il a atténué les effusions musicales ambitieuses qui caractérisaient Prince Ananias. En d’autres termes, il est resté fidèle à lui-même plutôt qu’à un style européen que par ailleurs il admirait. Il a déterminé que les mesures 2/4 et 4/4 étaient les mesures américaines naturelles et s’est fortement appuyé sur ces éléments dans sa partition.

En même temps, le librettiste Harry B. Smith s’est assuré que chaque numéro musical était intégré à son scénario. De cette façon, Herbert et Smith ont créé un modèle auquel ils allaient revenir à chaque fois qu’ils travailleraient ensemble. Un modèle qui allait marquer le monde du théâtre musical.

Le livret est assez ... «basique». L'Égypte souffre d'un grand malheur. Kibosh, un magicien persan, est en tournée dans tout le pays. Il propose de faire pleuvoir le ciel, et il le fait. Mais la pluie provoque des inondations désastreuses. Le roi Ptolémée décrète que Kibosh sera scellé à l’intérieur d'une tombe, mais des courtisans enthousiastes ont également scellé par inadvertance le roi dans la tombe avec lui. Lorsqu'ils s'échappent, le roi est si heureux qu'il pardonne à Kibosh. Au même moment, Cléopâtre et son professeur de musique, Ptarmigan, vivent une histoire d'amour. Cependant, ils se séparent quand Cléopâtre attend l'arrivée de Marc Antoine.

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Adéle Ritchie dans la production de Londres, 1897

Signalons qu'en fait la première de The Wizard of the Nile a eu lieu le 26 septembre 1895 au Grand Opera House de Wilkes-Barre en Pennsylvanie, immédiatement suiviz par des représentations à Pittsburgh, en Pennsylvanie, à partir du 30 septembre 1895. L’opérette a ensuite été présentée dans des théâtres à Buffalo, New York, Detroit et Chicago avant d’être transférée à Broadway proprement dit. La première new-yorkaise de l’œuvre a eu lieu au Casino Theatre le 4 novembre 1895. Elle a été jouée dans ce théâtre pendant 105 représentations, fermant le 1er février 1896. Après la fin de la série à Broadway, The Wizard of the Nile fait une tournée réussie aux États-Unis au cours de la saison 1896-1897 avec plus de 500 représentations!

L’œuvre a également connu un succès en Europe et a établi la réputation d’Herbert en tant que compositeur d’opérette de renom sur la scène internationale. La première européenne de l’opéra a été présentée dans une traduction en langue allemande intitulée Der Zauberer vom Nil au Carltheater de Vienne, et a été un succès critique et populaire. Par la suite, une production a été montée dans le West End de Londres au Shaftesbury Theatre, où l’opéra a été présenté pour la première fois au Royaume-Uni et a reçu un accueil chaleureux le 6 septembre 1897.

L’opérette d’Herbert, The Gold Bug, a ouvert ses portes au Casino de New York en septembre 1896 et a fermé une semaine plus tard. Son échec a été attribué à une préparation inadéquate et à une intrigue peu excitante: Intrigue : un ancien agent des Indiens a, par tous les moyens, obtenu une nomination comme Secrétaire d'Etat à la Marine. Grâce à une telle ascencion sociale, sa fille devient diplômée de Vassar. Imprégnée des idéaux de suffragette, elle monte à bord du bateau HMS Gold Bug, elle fait chanter son prétentieux papa pour qu’il permette aux jeunes les amoureux à se réunir. On avait parlé d'intrigue peu excitante...

Deux chansons et The Gold Bug March sont tout ce qui reste de l’opérette, qui n’a jamais été publiée. À l’époque, Herbert était occupé à préparer une autre opérette, ainsi qu’une autre saison complète avec sa musique du 22e régiment. En conséquence, il n’était pas vraiment préoccupé par l’échec du spectacle.

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Partitions de «The Serenade» (1897)

Deuxième succès d’Herbert à Broadway, The Serenade est une opérette romantique à propos d'une chanson - d'où le titre - qui balaie la campagne espagnole. L'opérette a une intrigue compliquée impliquant une fille, son tuteur myope qui essaie de la courtiser, et un prétendant qui la subtilise la fille au tuteur.

Le spectacle a été encore produit par les « The Bostonians » et a été présenté pour la première fois à Broadway le 16 mars 1897 au Knickerbocker Theatre où il a été joué 79 fois. L'opérette est restée très populaire jusqu’au début du XXème siècle, se jouant presque sans interruption pendant les sept années suivant la création.

The Serenade a contribué à lancer la carrière d’Alice Nielsen, une jeune soprano de Nashville. Elle a ensuite formé sa propre compagnie de théâtre et a continué à jouer dans d’autres opérettes d’Herbert.

The Idol’s Eye est un deuxième véhicule pour Frank Daniels, le comédien qui avait fait un tel triomphe dans The Wizard of the Nile, qu’une énorme demande était apparue pour une nouvelle opérette avec Daniels en tête d'affiche. Le librettiste Smith et le compositeur Herbert ont rapidement réunis leurs talents pour créer une farce ... qui a occupera la Frank Daniels Opera Company pendant plusieurs années. Se déroulant en Inde, il a fourni à Herbert l’occasion de composer de la musique "exotique" dans laquelle il excellait.

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Alice Nielsen dans le rôle de Fedor
«The Fortune Teller» (1898)

L'intrigue, une fois encore est ... bizarre. Musette, une voyante, a un double, Irma, une ballerine en herbe. (Les deux rôles ont été joués par Alice Nielsen). Un hussard aime la ballerine, un musicien tzigane aime la diseuse de bonne aventure. Le lourd, une sorte de Paderewsky (virtuose, compositeur et politicien) fait des dégâts mais Irma (ou Musette) redresse les choses.

Il s’agit de la sixième opérette d’Herbert, qu’il a écrite pour Alice Nielsen et sa nouvelle Alice Nielsen Opera Company. Nielsen, après avoir reçu de nombreux éloges dans The Serenade, a demandé et obtenu non pas un mais trois rôles dans The Fortune Teller: Irma, son frère jumeau Fedor, et Musette, une diseuse de bonne aventure gitane!!!

The Fortune Teller est la partition la plus importante qu'Herbert a créée au cours de sa première décennie en tant que compositeur scénique. Tout ce qui est venu avant semble une préparation à cette réalisation, et les partitions qui ont immédiatement suivi paraîtront pâles en comparaison.

Après un bref try-out à Toronto, la pièce est présentée pour la première fois à Broadway le 26 septembre 1898 au Wallack’s Theatre et est jouée 40 fois. La star Alice Nielsen et de nombreux membres de la compagnie originale se rendirent à Londres, où la pièce fut présentée pour la première fois au Shaftesbury Theatre le 9 avril 1901, avec une durée de 88 représentations.

B.7.1) «Cyrano de Bergerac» (sept 1899)

En décembre 1897, une des grandes pièces du théâtre français est créée à Paris: Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. La pièce était si bonne qu’il s’est avéré que la musique n’avait rien à ajouter. En effet, elle ne semblait que diminuer la puissance de l’original. Comme l’a fait remarquer plus tard Harry B. Smith, qui a écrit les paroles de la version d’Herbert: «La pièce de Rostand est trop belle pour avoir des interruptions musicales.»

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Partition de « Cyrano de Bergerac » de Victor Herbert
© Photo : Witmark & Sons)

La pièce avait été créée à New York avec beaucoup de succès en octobre 1898. Francis Wilson, une des grandes personnalités de l’opérette de l’époque, y a vu une opportunité pour lui de jouer un rôle majeur. Wilson n’était pas seulement un grand chanteur, il était aussi un maître au maniement de l’épée. Wilson a personnellement approché Herbert et Smith - dont les dernières opérettes avaient été des succès - avec une proposition de produire l'adaptation musicale, à condition d’interpréter le rôle-titre. Smith a accepté de fournir les paroles, mais a refusé de réviser le livret original de Rostand. Ce travail ingrat a été offert à Stuart Reed, un librettiste qui a sauté sur l’occasion de travailler avec Victor Herbert.

Cyrano De Bergerac est une pièce de théâtre à la fois humoristique et romantique. L’original équilibre ces éléments de façon magistrale. Reed, travaillant avec Wilson, n’a pas su trouver cet équilibre dans son livret. Il fallait une décision subtile. Il était assez facile d’alterner des scènes contrastées. Le problème était de savoir comment présenter le caractère de Cyrano: devait-il être une figure de drôle ou de sympathique? Reed et Wilson n'ont jamais pu se décider, et la figure de Cyrano n’a jamais été présentée de manière convaincante. En outre, le reste du casting a été choisi plus pour ses qualités de jeu que de chant, n’a rien fait pour amener au succès une telle production musicale. Herbert, plus inspiré par Rostand que par Reed, a composé une musique stimulante, bien au-delà des capacités de son casting. Le résultat est présenté à Montréal le 11 septembre 1899. Une semaine plus tard, il est présenté en première à New York. La presse a été très dure, sauf pour Herbert:

« L’opéra est un abrégé de la pièce. Plus que cela, c’en est une version burlesque. Peu d’efforts ont été faits pour conserver la beauté ou la grandeur poétique de l’original de M. Rostand, mais M. Wilson et les autres comédiens doivent jouer des gags et un nombre inconsidéré de "damns" ["zut" ou "putain" ou "merde" ... aujourd'hui] sans lesquels les productions de M. Wilson seraient apparemment incomplètes. Dire que ces interpolations sont un choc pour tout admirateur du Cyrano original, c’est le moins qu’on puisse faire. Il est triste de voir une version vulgaire et mutilée d’une si grande œuvre.
M. Wilson semblait hésiter à jouer son rôle à sa manière clownesque habituelle. En fait, il a fait les deux. Il était parfois le Francis Wilson que nous connaissons, gagnant les rires par la bouffonnerie. Et d'autres fois, il semblait s’efforcer de donner une certaine dignité au personnage et là, il était désespérément hors de son élément: on ne vit jamais le vrai Cyrano.
Si la production réussit, ce sera grâce à la musique de M. Herbert. Elle est d’une beauté exquise.»

Journal américain


Tout ce ci est vrai. Et la belle musique ne suffit pas. Après quatre semaines à New York, Wilson a fait la tournée et, d’après tous les rapports, au fur et à mesure que les recettes s’affaiblissaient, il renforçait le côté burlesque de l'œuvre. Pour dire la vérité, l'opérette est tellement imparfaite à bien des égards que l'arrêt de la tournée a dû être un soulagement pour tous les intéressés.

B.7.2) «The Singing Girl» (oct 1899)

Presque à la suite de Cyrano de Bergerac, Herbert a écrit un nouveau spectacle pour Alice Nielsen. Peut-être essayait-il de combler ses dettes: pour la saison théâtrale 1899-1900, il crée quatre opérettes. Trois efforts malheureux, mais The Singing Girl a été un succès, en grande partie grâce à l'engagement de sa star.

Il semble que, à cette époque, Harry B. Smith en avait assez d'écrire des livrets d'opérette. Les flops des spectacles auxquels il a participé avec Herbert étaient souvent liés à la faiblesse du livret, même s'il y a eu des exceptions. Par contre, les paroles des chansons qu'il écrivait ont régulièrement été saluées. Avec The Singing Girl, il choisit de limiter sa contribution au travail de parolier. Le livret est cette fois signé Stanislaus Stange. Stange a établi son histoire en Autriche, empruntant de nombreuses choses à The Mikado (embrasser/flirter en public sans licence est puni de mort/emprisonnement à vie) et La Perichole et The Yeomen of the Guard (musiciens/joueurs errants comme pivots pour l’intrigue).

La partition d'Herbert est une de ses meilleures. Sa chanson préférée était une grande scène pour Alice Nielsen, "The Song of the Danube" qui était totalement hors de propos dans une opérette. Nielsen l’a chantée magnifiquement, mais le public a bâillé. C’était un show-stopper, mais dans le mauvais sens du terme. Le producteur Frank Perley a demandé à Herbert de composer une chanson de remplacement, mais Herbert a hésité et a supplié Nielsen de le soutenir. Elle l’a fait — pendant un certain temps — jusqu’au 23 octobre 1899, la nuit de la première à New York, lorsque le public prestigieux a mal accueilli la chanson.

L’échec de "The Song of the Danube" a forcé Herbert à fournir un substitut. Il a composé rapidement une chanson qu’il dénigrait lui-même. La première nuit où Nielsen l’a chanté, le morceau a reçu huit rappels. La chanson est « The Alpine Horn », la meilleure du spectacle. Malgré ce succès, Herbert a refusé de permettre sa publication dans la partition vocale. Witmark l’a publié sous le titre de « Tyrolean Song and Dance » et l’a vendu pour 50 cents dans le cadre d’une collection de « sélections vocales de The Singing Girl ». Cette chanson est devenue un des plus grands succès d’Herbert ... malgré lui.

B.7.3) «The Ameer» (déc 1899)

Voici l'intrigue: «The Ameer» veut épouser une héritière américaine pour pouvoir payer ses impôts. Elle est cependant amoureuse du percepteur d’impôt britannique local. Un sous-complot implique des habitants qui planifient un coup d’État. La fille américaine et son amie arrangent les choses.

The Ameer a été écrit pour Frank Daniels et est probablement la pire chose qu’Herbert ait jamais écrite. Kirke LaShelle, ancien directeur des The Bostonians, et Fred Ranken, l’homme qu’on soupçonnait de se préparer pour prendre la direction de l’orchestre de Pittsburgh en remplacement d'Hertbert, étaient responsables du livret et des paroles.

Le spectacle a ouvert à New York, a joué pendant deux semaines et a fait une tournée pendant deux ans, uniquement grâce aux fans de Daniels.

« "Le mot "Ameer" vient, je crois, de l’arabe, la langue dont nous dérivons ce beau mot "alcool" et je préférerais beaucoup écrire sur l’Arabie et l’édition de Burton des Mille et une nuits que de discuter de cette nouvelle opérette ... une pièce qui n’est pas une opérette dans le sens légitime du mot. "The Ameer" est une farce avec de la musique... une musique qui demande plus de la force des poumons et de l’endurance pectorale que du contraste, ou de la délicatesse, ou toute nuance que ce soit.
Victor Herbert est un musicien de premier plan. Il a écrit des musiques d’une grande valeur. Il a déjà montré dans des opérettes qu’il pouvait être populaire et, en même temps sauver son estime de soi. Je ne comprends pas comment il a pu oser mettre son nom sur cette partition. Car dans "The Ameer", il est rarement, voire jamais, le musicien accompli. Et il n’y a pas une seule bonne mélodie honnête dans toute la pièce... Ses solos sont superficiels et non mélodieux; son écriture est pour une fois maladroite; l’orchestration est épaisse, comme si elle avait été improvisée à la hâte pour une pièce de la taille du Mechanics' Building. »

Critique à Boston


Dur, dur... Très dur

B.7.4) «The Viceroy» (avr 1900)

À la fin de la saison 1899-1900, The Bostonians ont présenté trois productions à Broadway: la première new-yorkaise de The Viceroy de Victor Herbert et les reprises de Robin Hood de Reginald DeKoven (1891) et de The Serenade (1897) d'Herbert. Les deux reprises ont été jouées huit représentations chacune, et même si The Viceroy a été présenté 28 fois, les critiques tièdes ont relégué l’opérette aux limbes théâtrales, et elle n’a plus jamais été produite à Broadway.

L’histoire se déroule à Palerme au XVIème siècle, et pour que nous sachions que l’action se passe en Italie, quatre personnages ont été nommés Stiletto, Vermicelli, Spaghetti et Macaroni. Deux rivaux, le vilain vice-roi de Sicile (Henry Clay Barnabee) et le virtuose pirate Tivolini (Helen Bertram), veulent contrôler la Sicile et épouser Béatrice (Grace Cameron). Dans une véritable comédie lyrique, le vice-roi et Tivolini découvrent qu’ils sont cousins et acceptent de partager le trône, et le bonheur conjugal est en vue pour Tivolini et Béatrice.

Le livret de Harry B. Smith a été éreinté par les critiques. Le New York Times a dit que Smith avait "l’habitude des livrets d’opérette et les a rendus plus ou moins grossiers." Il n'y avait qu'une "infime apparence d’histoire", et elle était "insensée et stupide". Il n'y avait pas la moindre réplique qui montre "soit de l’esprit ou de l’humour supérieur à celui du coin de la rue", il n’y avait pas "la moindre situation comique", il n’y avait "aucun point dramatique" et ainsi la soirée n'était qu'un "tas de bouffonneries stupides." Le New York Evening World a déclaré que le livret était "terne", et les interprètes n’ont pas pu surmonter les "lacunes du livret."

Victor Herbert s’en est mieux tiré, même si les éloges sont restés plutôt faibles. The Brooklyn Daily Eagle a déclaré que la musique manquait de "brillance et de beauté" et, bien qu’elle démontrait parfois tout le talent d'Herbert en tant que compositeur, l’effet général restait monotone et peu intéressant. Le Times a dit que la musique était « digne », mais qu'on « ne pouvait aller au-delà de ce compliment ». Un autre critique a trouvé la partition « pleine de morceaux brillants mais a jugé que la musique passait la rampe même si elle n’était pas au-dessus d'une respectable médiocrité ». et le monde a indiqué que les "qualités musicales du compositeur sont plus visibles dans son orchestration parce que ses "accompagnements sont extrêmement ingénieux".

Ainsi, dix ans après avoir atteint la notoriété, Herbert était enlisé dans l’univers sous haute-tension de sa carrière avec l'orchestre de Pittsburgh ce dont a fortement souffert son travail théâtral. Non, il ne pouvait pas tout bien faire de front. Tous ses spectacles lui rapportent de l’argent, et certaines de ses créations de cette période, The Serenade, The Wizard of the Nile et The Fortune Teller sont remarquée pour leur qualité. Malgré le succès variable de ses spectacles, alors que le nouveau siècle a commencé, on peut dire qu'Herbert avait développé ses dons comme compositeur théâtral, excellant dans la peinture des mots et l’illumination textuelle, s’étaient développés au point de correspondre aux compétences musicales purement techniques avec lesquelles il avait entamé la décennie.

Il était maintenant prêt pour la grandeur.