Une pièce miroir du sport et du monde.

Les sportifs sont médiatisés à outrance.
Mais que se passe-t-il donc dans la tête de ces athlètes qui parviennent, ô sublime exploit, à dépasser les limites du corps et de l’esprit? Voici, pris dans le texte de Fournel, dix portraits de sportifs (coureur de fonds, cycliste, footballeur, rugbyman, skieur, boxeur, etc.). Dix humains face à leur douleurs, à la vieillesse, à la puissance.


Le sport est une langue. Il existe des mots que l’on ne prononce que dans le peloton ou sur la cendrée, des répliques de vestiaire, des tirades de banc de touche, des silences d’escalade. Ce sont autant de langues techniques mais aussi d’argots secrets qui scellent l’appartenance de l’athlète à son monde. Mais le sport est aussi une langue qui ne se parle pas. Regardez l’athlète à la télévision, après l’effort, après la victoire, après la défaite : il parle un langage de masque fait de phrases automatiques, apprises par coeur et répétées à loisir pour cacher l’essentiel, pour garder au secret cette langue du corps qui est son vrai langage et qui est frappée d’interdit. Les jambes oui, la tête non.

Les athlètes dans leur tête brise ce silence. Les sportifs y parlent de choses simples : l’échec, le vieillissement, les limites de soi, le plaisir de l’effort, le bonheur d’un coup de vent, l’inacceptable puissance de l’autre. Ce qu’ils disent est singulier car les athlètes sont des gens singuliers ; dans un monde où personne ne veut être jugé ou pesé, ils demandent à être classés, battus, archibattus et ils demandent cela au nom d’une minute de gloire qui ne viendra le plus souvent jamais et qui, si elle vient, sera la plus terrible machine à fabriquer de l’angoisse que l’homme puisse imaginer.


CREATEURS
AuteurPaul Fournel 
Mise en scèneMichel Kartchevsky 
AVEC
Laurent Renard 
Une production de la Comédie Claude Volter

Selon Brecht, «tout le monde connait les règles autour de cette scène magnifique qui est le stade mais personne ne sait comment la pièce va finir, il y a toujours des coups de théâtre jusqu'au dernier moment».
Rappelez-vous Zidane et son coup de tête. Qui oserait dire, après cela, que le sport n'est pas un art dramatique? Michel Kartchevsky l'a bien compris, qui met en scène Les Athlètes dana leur tête à la Comédie Claude Volter. Neuf saynètes pour neuf sportifs, incarnés par un comédien, Laurent Renard. Avec son physique qui rappelle un Richard Virenque croisé de Zidane, ce Renardinho des scènes se donne sans compter, mouillant son survêt' pour nous emmener dans l'intimité des vestiaires de la boxe, du cyclisme ou du 400m haies.
Slalomant, joggant, uppercutant, il est le descendeur (en ski) arrogant qui finit par se casser la gueule, le lanceur de poids solitaire et déprimé ou le joueur de tennis terrassé par la peur de gagner. Comme un IJ!bleau humain d'un art devenu surhumain, les textes évoquent les doutes, l'échec, la compétition, les sacrifices pour une seconde de gloire, les amphétamines, l'insupporlable vieillissement.

Catherine MAKEREEL - Le Soir, 13/11/2006

Toute la presse :


Rien encore sur ce spectacle



Version pleine page (seule version disponible monde Apple)


Pas encore de dossier sur ce spectacle