La boxe comme art et comme guérison
Il y a mille chemins pour naître à soi. Nous voulions parler de celui d’une jeune femme qui au lendemain d’une séparation va trouver au cœur d’une petite salle de boxe une force nouvelle de vie. Quand le corps est en mouvement, les pensées deviennent précises comme des frappes, moins chaotiques, elles font mouche, s’inscrivent autrement mieux. Les mots prennent un sens nouveau. Dans cette danse du boxeur, tout se concentre, devient plus tranquille. Et au bout du souffle et des forces, on écoute les dictées du cœur. Alors, le temps d’un entraînement, sur le plateau-ring du théâtre-boxe, baisser la garde et retrouver la vie.
Elle. Sans lui. La boxe. La vie. Un corps qui s’arrête. Un corps qui s’épuise. Un corps qui renaît… C’est à l’arrière d’un petit immeuble au fond d’une cour qu’elle a un jour franchi la porte d’une salle de boxe. Poussée par une nécessité alors indicible. Elle a chaussé ses gants et laissé faire le geste. Elle a frappé pour sentir la vibration de la vie jusqu’au bout de ses doigts. Elle a parlé une langue nouvelle, « direct », « jab », « uppercut », a appris à ne pas baisser les yeux, à appris à parer et à recevoir les coups, a appris à les rendre. Elle a écouté et reconnu son instinct. Elle a rencontré et repoussé ses limites. Elle appris à vivre sans lui. Nettoyer. La trace de son corps, la trace de ses mots, l’empreinte de ses mains.
Dès les premières minutes de Je suis un poids plume, Stéphanie Blanchoud, son auteur et interprète, se plante sur un ring. Une paire de gants rouges est suspendue au-dessus du plateau. Le sol est délimité par des bandes autocollantes qu’elle arrache une par une, mettant l’espace à nu comme on le fait d’un appartement que l’on quitte lorsque son couple vole en éclats.
Le sien est KO mais, dans un premier temps, chacun des deux partenaires lance encore quelques coups. Petites piques anodines qui, dans le contexte d’une séparation, prennent soudain une dimension dramatique, chaque mot pouvant faire mal, chaque geste, chaque silence étant surinterprété par l’autre.
Jean-Marie Wynants - Le Soir
On en sort heureux d’avoir vécu ce " mélo " classique mais dégraissé de tous les " clichés " de la rupture par un langage sec, une précision du corps et une beauté sobre de l’ensemble. Toutes les femmes s’y retrouveront, tous les hommes aussi.
Stéphanie Blanchoud fait partie de cette génération d’actrices curieuses de tout, théâtre, chanson… boxe et cinéma. Il semble peu vraisemblable que vous l’ayez ratée dans la série " L’Ennemi public "
Christian Jade - RTBF
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Comme on crée pour donner du sens au monde qui nous entoure,
Stéphanie Blanchoud a un jour franchi la porte d'une salle d'entraînement de boxe.
Poussée par une nécessité alors indicible.
Elle a chaussé ses gants et laissé faire le geste, la danse du boxeur.
Elle a frappé pour sentir la vibration de la vie jusqu'au bout de ses doigts.
Elle a parlé une langue nouvelle, « direct », « jab », « swing ».
Elle s'est rencontrée, a salué son propre corps.
Elle a appris à parer et recevoir les coups, à accueillir la douleur.
Elle a appris à les rendre aussi. Elle a écouté et reconnu son instinct.
Elle a rencontré et repoussé ses limites.
Elle a appris la foi. Elle a trouvé son centre. A rencontré sa puissance.
Stéphanie est mon amie, elle aussi une artiste dont j'aime la démarche et la ténacité et plus encore, une actrice dont j'aime la singularité, le souffle, le concret, la bouleversante sincérité.
Nous rêvions depuis longtemps de travailler ensemble.
Lorsqu'elle a commencé à boxer, nous avons pressenti que nous puiserions dans cet événement le point de départ de notre création.
DAPHNE D'HEUR - Metteur en scène
D'abord il y a eu l'envie de parler de la boxe. Il y a eu l’envie de parler de cette discipline que je pratique depuis quelques années. Comment ? Par quel angle l'aborder ?
Que raconter ?
Il y a eu ensuite des heures d'atelier commun avec Daphné, des heures à laisser nos imaginaires voguer au travers des envies, des discussions, des témoignages et des films visionnés. Il y a eu des tentatives et des essais plateau, des bribes de récit qui peu à peu au fil des mois sont apparues.
Il y a mille chemins pour naître à soi.
Nous voulions parler de celui d'une jeune femme, qui, après blessures, errances, désillusions, va trouver au coeur d'une petite salle de boxe une force nouvelle de vie.
Quand le corps est en mouvement, les pensées deviennent précises comme des frappes, moins chaotiques, elles font mouche, s'inscrivent autrement, mieux.
Les mots prennent un sens nouveau.
Dans cette danse du boxeur, tout se concentre, devient plus tranquille.
Et au bout du souffle et des forces, on écoute les dictées du cœur.