Pièce sensible et délicate pour un sujet sensible et délicat,
qui évoque la tradition, la loi, les rites, les cultures, les peurs…

Le cœur de la pièce, c'est le corps des femmes: sa sensualité, son mystère, sa jouissance, son érotisme, son plaisir ainsi que les violences qu’on peut pratiquer sur sa fragilité.

"A toutes celles qui souffrent dans leur chair pour concilier tradition et droits humains" Pietro Pizzuti


De nos jours, une femme blanche découvre, dans un appartement vide dont elle a les clés, une jeune femme noire qui squatte.
Elle est la fille de Nura, jadis sa femme d’ouvrage.
Nura a été condamnée pour avoir pratiqué l’excision en Belgique. Elle a purgé sa peine et est repartie dans son pays.
La femme blanche n’a jamais pu s’expliquer avec Nura, elle ne l’a pas dénoncée et ne sait pas comment elle a été arrêtée.
Impressionnante et fondamentale confrontation entre Adama, la jeune femme noire et fille de Nura, et la femme blanche, face à une pratique d’un autre âge, encore appelée “rite“ dans certains pays.

Un uppercut en plein cœur à recevoir de toute urgence et à … méditer.

Résumé complet
CREATEURS
AuteurPietro Pizzuti 
Mise en scèneSimon Paco 
Création musicaleIan-Elfinn Rosiu 
AVEC
AdamaBabetida Sadjo 
La femme blancheCaroline Chisogne 
MusicienIan-Elfinn Rosiu 
Une co-production de Mekeskidi et Pustiu

B : Tu n’as pas le droit.
A : Non. Je ne l’ai pas le droit. Ma mère l’a pris, le droit, comme tant d’autres. Tout comme elle le prenait ici. Les ancêtres le lui donnent, c’est ça ?
B : J’ai fait tout ce que j’ai pu. Ta mère et moi, nous avons fait tout ce que nous avons pu
A : En la protégeant comme une femme blanche protège sa nounou noire ?
B : Ne juge pas.
A : Tu as eu des scrupules à la « civiliser » ? Dommage ! Pour une fois ça aurait sauvé des vies, tu...
B : Tais-toi ! Tu ne sais rien.
A : Tu as raison. Je ne sais rien et toi non plus de ce qu’endurent mes sœurs charcutées à qui on a amputé la femme. Rien de ce qui reste d’un corps à qui on a déraciné la volupté. Trésor des trésors dont nous jouissons toi et moi et auquel elles avaient droit. Rien, sauf que je mourrais si je ne faisais rien.
B : Ta mère obéit à ...
A : Tant pis pour elle.


Les comédiennes sont remarquables toutes les deux, se donnant totalement à leur personnage avec une force éclatante, avec leurs tripes, leur cœur. Elles jouent «vrai ». Plutôt, elles ne jouent pas, ELLES SONT! Deux grandes comédiennes que je veux féliciter et que j’espère revoir bientôt !

LA MISE EN SCENE!
Excellente! Discrète! Réalisée par Simon Paco.
Un jeune metteur en scène que l’on doit aussi applaudir. Il a dirigé ses deux actrices avec doigté, virtuosité, intelligence, délicatesse.
Sa mise en action est pleine de recherches, d’un tas de petites choses qui donnent vie à la pièce.
Il a eu aussi l’idée d’engager un violoncelliste que l’on ne voit pas sur le plateau mais que l’on entend jouer avec enchantement! C’est merveilleux et poétique! Sa tonalité est proche du corps féminin, de la voix humaine. Son nom : Ian-Elfinn Rosiu.

Roger Simons - Les Feux de la Rampe - 16 mai 2015

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Plus de 130 millions de femmes dans le monde! Voilà le chiffre (OMS) de cette atroce pratique subie en Afrique, mais également dans les pays occidentaux. Et 30 millions de jeunes filles risquent encore d'être victimes de mutilations génitales dans les dix prochaines années, selon l'Unicef.

Pour frapper fort et sensibiliser au fait que ce fléau mondial n'a pas de frontières, 28 Too Many, appuyé par l'agence Ogilvy & Mather London, a lancé une campagne choc fin avril mettant en scène des drapeaux européens (britannique, allemand, italien, suédois, néerlandais et écossais) atrocement et salement raccommodés.

"Les mutilations génitales féminines n'ont pas uniquement lieu dans des endroits reculés", peut-on lire sur le slogan de la campagne qui rappelle les terribles conditions d'hygiène dans lesquels l'excision a lieu. 28 Too Many, l'organisation britannique a choisi ce nom en rapport avec les 28 pays africains dans lesquels se pratiquent encore les mutilations génitales. Sur son site internet, elle invite les citoyens à prévenir la police ou saisir la justice au moindre soupçon.

 

Les femmes ayant subi une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes sont au nombre de 13.112 sur le territoire belge, estime une étude financée par le SPF Santé publique et présentée mercredi à la presse. L'étude, réalisée par deux chercheuses de l'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers, conclut également que 4.084 filles ou femmes habitant en Belgique sont "potentiellement à risque d'excision" de par leurs origines. Par rapport à une étude similaire réalisée en 2008, le nombre de femmes "très probablement excisées" a plus que doublé (6.260 en 2008).

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§1 er. Quiconque aura pratiqué, facilité ou favorisé toute forme de mutilation des organes génitaux d’une personne de sexe féminin, avec ou sans consentement de cette dernière, sera puni d’un emprisonnement de 3 ans à 5 ans. La tentative sera punie d’un emprisonnement de 8 jours à un an.
§ 2. Si la mutilation est pratiquée sur une personne mineure ou dans un but de lucre, la peine sera la réclusion de 5 ans à 7 ans.

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