Elisabeth, impératrice d’Autriche (1837-1898) apparaît dans ce drame musical comme une femme en lutte pour obtenir sa propre liberté. Parce qu'elle est issue d’un monde dont le déclin est évident, la "modernité" d’Elisabeth la contraint à une isolation désespérée. Et pourtant, elle porte sur elle l’image obsolète du pouvoir des Habsbourg. Son assassinat par l'anarchiste italien Luigi Lucheni était en fait un crime symbolique qui a anticipé la fin d'une époque qui a duré mille ans....
Au cours des années, les morts successives de ...
• sa fille aînée Sophie (alors âgée de deux ans)
• son beau-frère et empereur Maximilien Ier du Mexique (exécuté sommairement)
• son beau-frère Maximilien, prince de Tours-et-Taxis (mari d'Hélène)
• son cousin le roi Louis II de Bavière, retrouvé noyé dans le lac de Starnberg,
• son père le duc Max,
• son fils unique l'archiduc Rodolphe à Mayerling,
• son ami le comte Gyula Andrássy,
• sa sœur Sophie-Charlotte, duchesse d'Alençon brûlée vive dans le tristement célèbre incendie du Bazar de la Charité,
• sa mère la duchesse Ludovica de Bavière,
… et la folie dont est atteinte sa belle-sœur (bien que détestée) Charlotte (qui est devenue folle après l'assassinat de son mari Maximilien Ier du Mexique et que la famille royale belge enfermera dans le château de Laeken à Bruxelles), plongent Élisabeth dans une douleur et une mélancolie indescriptibles.
Elle décide ne plus porter que du noir, et n'ayant plus de liens avec la cour de Vienne (sa fille Valérie s'est mariée en 1890), accentue ses voyages à travers l'Europe. Passionnée par la Grèce Antique et les héros homériques, elle apprécie particulièrement Corfou, où elle fait construire un magnifique palais de style antique: l'Achilléon (v. ci-dessus).