Un tourbillon de rire pour sublimer la femme!...
Dans Nina, tout est à l’envers!

Pas évident, en 1949, de célébrer via Nina le droit des femmes à l'adultère. Pire: d'y voir une source de rayonnement, d'affirmation de sa liberté, de sa sensibilité, de sa sensualité. C'est pourtant ce qu'ose André Roussin (1911-1987), auteur adulé du boulevard d'après guerre. En renversant finement les codes du vaudeville, l’auteur revisite les classiques avec une vivifiante modernité… Le triangle habituel pose les pions dans une configuration inattendue. L’intrigue n’en est que plus ambigüe.


Critique - André Roussin sort progressivement du purgatoire, et ce n’est que justice que lui rend le Volter.

Pièce jouée déjà à plusieurs reprises au Volter – en 1974 avec Jacqueline Bir dans le rôle-titre, puis en 1991 – “Nina” avait encore été montée en 2016 dans une mise en scène de Danielle Fire. C’est à cette dernière qu’on doit la nouvelle présentation de cette pièce. “C’est d’autant plus amusant à reprendre que les mentalités ont évolué à toute vitesse en sept ans. On peut donc proposer un regard neuf sur ce texte remarquable de subtilité, d’intelligence et de modernité”, explique la metteuse en scène.

“Je pense sincèrement que des spectateurs qui ont vu la pièce voici sept ans découvriront de nouvelles choses et auront un point de vue différent cette fois sur cette femme libre et ô combien moderne”, pointe pour sa part Bernard d’Oultremont, qui campe le commissaire venu constater le crime. “Or, le texte est rigoureusement le même dans les deux mises en scène de Danielle. N’oublions pas qu’il y a 154 manières différentes d’éprouver ses sentiments…”

Jean Bernard - La Libre Belgique - 13/12/2023

Critique - Le tandem du mari (Michel de Warzée) et de l’amant (Laurent Renard) fonctionne impeccablement donnant son rythme à une grande partie de la pièce.

Écrite en 1949 par André Roussin, "Nina" bouscule les codes du Vaudeville en donnant à la femme une personnalité très affirmée, voire dominatrice, loin des échevelées sans grande jugeote qui pullulent dans le genre. Passionnée, fantasque, autoritaire et égocentrique, Nina (Stéphanie Moriau) se sent libre et s’affirme, assumant cette vie partagée entre mari et amant, celui-ci reconnaissant que Nina s’est imposée à lui.

Didier Béclard - L'Echo - 12/12/2016