Voici une bien poétique façon de raconter l’Histoire.
Et de poésie nous avons tant besoin. Jean-Claude Grumberg est un immense conteur! Il livre ici l’un de ses plus beaux récits, d’une force et d’une densité sans égal, qui laissera une trace durable dans les mémoires. Grumberg à travers l’horreur et la folie meurtrière, la déportation, raconte l’amour d’une mère et d’un père, la force de sauver, la plus précieuse des marchandises.
Il n’y a aucune morale à tirer de cette fable d’une centaine de pages, juste un peu d’espoir dans l’humanité même dans les pires moments de l’Histoire.
Sa présence est forte et sa voix ne cesse de s’adapter aux personnages qu’elle incarne. À l’image des contes de notre enfance, l’histoire fait place à des monstres et des êtres malveillants. L’ennemi est clairement désigné et sa présence fait monter un certain suspens. Le public s’accroche alors aux paroles de la comédienne pour savoir si le Bien finira par triompher.
Connu pour son humour et son habilité à choisir les mots essentiels sans tomber dans le pathos, Jean-Claude Grumberg livre un récit empreint de merveilleux pour raconter l’une des plus tristes histoires.
Ségolène Misselyn - RTBF - 20/1/2022
Jeanne Kacenelenbogen habite, avec aplomb et humanité, chaque mot, chaque phrase, glissant sans accroc d’une scène à l’autre. Un regard, quelques pas, des bras qui se serrent, les feux d’un train dans la nuit…, la mise en scène épurée et suggestive de Janine Godinas soutient adroitement l’interprétation de ce récit qui se suffit à lui-même.
Superbe et raffinée, la scénographie de Renata Gorka suscite l’imaginaire en distillant ça et là sur le plateau quelques éléments constitutifs de l’histoire (un tas de bois, un châle, une chèvre…). Forme toute particulière de récit, le conte de Grumberg est, ici, façonné en un… précieux petit bijou, à découvrir sans tarder.
Stéphanie Brocart - La Libre Belgique - 19/1/2022
On pourrait résumer le spectacle en évoquant un conte, une forêt, une pauvre bûcheronne et son mari, tous deux affamés. Autour des bois, la guerre, la Shoah. On pourrait parler des convois de marchandises qui transportaient des milliers de Juifs dans les camps. On pourrait conclure en se disant qu’il s’agit d’une nième histoire qui se passe pendant la guerre 40-45. Tout ça est vrai mais ce spectacle, c’est bien plus que cela. Jeanne Kacenelenbogen, seule en scène, captive. Changeant de personnage à la vitesse de l’éclair, elle est impressionnante de justesse et de sensibilité. Une interprétation qui magnifie le chef d’œuvre de Jean-Claude Grumberg. N’hésitez pas.
L’amour est au centre du récit, la guerre et ses drames servent de toile de fond. Attendrissant et sobre, le conte mis en scène par Janine Godinas, s’adresse à tous.
Catherine Sokolowski - Demandez le programme - 25/1/2022