Unique comme tout le monde, différent comme personne!

Normal! est un spectacle sur la différence, le courage, la tolérance et ce qui fait de nous des humains. Karen De Paduwa nous y raconte avec humour et émotion, certaines histoires de sa vie de «première comédienne handicapée de Belgique.».
Ce spectacle mordant, délirant et sensible se veut lever les barrières entre les gens dits «normaux» et les «mutants» (nains, géants, porteurs de trisomie 21...) qui peuvent devenir les « Super-Héros » de nos vies à tous.


Dans Normal, Karen de Paduwa, naine comédienne (et non pas comédienne naine), flanque une solide dégelée à nos préjugés. Se proclamant fièrement première comédienne handicapée professionnelle du pays, elle titille son public : « Handicap… Vous n’aimez pas ce mot-là, hein ? » Et voilà qu’elle se lance dans une étonnante explication de la genèse du mot.

Si elle évoque à maintes reprises son parcours et ses expériences passées (familiales, scolaires, professionnelles…), elle élargit considérablement le débat grâce au texte que Thierry Janssen lui a écrit sur mesure. « On est tous différents, comme tout le monde », proclame-t-elle. Avec Stany Mannaert qui déborde largement de son rôle de musicien pour devenir un vrai partenaire de jeu, elle dézingue Mimie Mathy et les nains qui « jouent au nain », raconte ses coups de boule dans la cour de récré, chante Aznavour à sa sauce et met en évidence certaines aberrations comme ces films où des nains apparaissent systématiquement dans des cauchemars. « Vous avez déjà fait un rêve avec un nain, vous ? », interroge-t-elle. « Même moi ça ne m’est jamais arrivé. »

« La seule limite, c’est l’imagination »
À la fois hilarante et touchante, elle évite tout pathos, préférant les faits qui parlent d’eux-mêmes, comme lorsqu’elle s’étonne qu’on ne lui ait jamais proposé le rôle de Juliette face à Roméo. « Pourtant, énonce-t-elle, Shakespeare n’a jamais écrit que Juliette devait faire entre 1m50 et 1m90. Les personnages de fiction n’ont pas de limite. La seule limite, c’est l’imagination. »

Le Soir - 12/8/2021