Spectacle poignant à l'humour acéré où l'Histoire du XXe siècle se dessine en filigranes. En 2013, ce récit autobiographique a reçu le prix Rossel.

Alain Berenboom, l’auteur, retourne à ses racines sur les pas de son père, cet homme aux facettes contradictoires. Ce « mauvais juif » lecteur de la bible, nostalgique d’une Pologne idéalisée, rêveur de Terre Promise et de kibboutz. Ce réfugié qui aimait tant cette Belgique qui l’avait accueilli.… Ce merveilleux et indéfectible optimiste.

Décalquant l’humour de l’auteur, Christine Delmotte restitue le « Monsieur optimiste » du roman (prix Rossel 2013) avec une loyauté sans faille. Servie par deux comédiens magnifiques qui incarnent Chaïm et Rebecca en orfèvre du jeu. Ils nous relatent l’existence incroyable de ces personnes qui se sont tues, épargnant à leur fils le récit d’une histoire indicible, et espérant faire de lui, un vrai petit « belge ».


Christine Delmotte a eu l’excellente idée de mettre en scène le beau et émouvant livre de souvenirs familiaux d’Alain Berenboom, “Monsieur Optimiste”, publié en 2013. (…) Chez Alain Berenboom, l’émotion est toujours pudeur et mise à distance par l’humour et l’autodérision. Sur scène, Daphné D’Heur et Fabrice Rodriguez incarnent tous les protagonistes de cette saga familiale dans le rire, les pleurs, les espoirs, le rythme, les chansons (superbes voix et chants yiddish de Daphné D’Heur), la manipulation d’objets poétiques et les allusions à Tintin. (…)

Guy DUPLAY - Le Libre Belgique

Monsieur Optimiste est d’une loyauté sans faille au roman d’origine, le roman d’un fils qui part à la découverte de son père, apercevant derrière le pharmacien respectable et tranquille, un résistant, un aventurier, un homme qui détestait les rabbins, mais rêvait d’aller refaire sa vie dans un kibboutz, un athée sur qui on a posé l’étiquette de « juif », mais qui aimait par-dessus tout la Belgique. Un homme surtout, qui voulait croire en un avenir radieux malgré les nuages qui s’amoncelaient. En ces temps troublés, il est si bon de croiser Monsieur Optimiste!

C’est en larmes qu’Alain Berenboom est venu saluer le public, aux côtés de l’équipe artistique, à la fin de Monsieur Optimiste, adapté de son roman (Prix Rossel en 2013). Une émotion qui révèle, plus que tout, la fidélité avec laquelle Christine Delmotte restitue son histoire sur scène. Ou plutôt l’histoire de ses parents, Juifs polonais installés en Belgique où ils se sont mariés en même temps qu’éclatait la guerre.

Catherine MAKEREEL - Le Soir - 19/11/2015

« Monsieur Optimiste » s’apprête aujourd’hui à recevoir une troisième vie, par le biais d’une adaptation au théâtre de Christine Delmotte. Dans cette adaptation, la metteuse en scène s’est essentiellement concentrée sur les passages liés à l’avantguerre et à la guerre, en les traitant avec humour et ironie.
La mise en scène lui permet de mettre en images des documents auxquels le livre fait référence, elle joue avec les sons, mêle ombres chinoises, théâtres d’objets et chants yiddish. Elle mise résolument sur l’interaction avec le public, régulièrement interpellé durant la pièce, à l’image d’une stand-up comedy.
Ce dynamisme fait de la pièce un spectacle destiné à tous les publics, dont les enfants. Christine Delmotte y tient : il est crucial d’éveiller les enfants à l’histoire, et notamment celle des simples gens de Belgique durant la guerre. Celle de tous ces « Messieurs Optimistes » qui sont parvenus à traverser les horreurs du siècle dernier.

Melissa SAYEH - La Conférence - 12/2015