Un amour naissant en pleine guerre des gangs
Soixante-cinq ans après sa création, West Side Story n’a rien perdu de sa modernité et de son actualité. Nous sommes très fiers de vous présenter au Festival Bruxellons! ce chef d'œuvre immortel de la comédie musicale qui, emporté par la musique de Leonard Bernstein et les mots de Stephen Sondheim, célèbre le choc des corps.
Définitivement les responsables du Festival « Bruxellons ! » ont la main heureuse quand ils décident de produire une comédie musicale connue dans une version française. Déjà le plus fervent fan du musical avait des doutes quand il est allé voir « Sunset Boulevard » en 2018. Mais il y a été surpris, non seulement par une Anne Mie Gils sublime en Norma Desmond, mais aussi par la traduction parfaite des textes originaux. Rebelote avec « My Fair Lady » un an plus tard et une adorable Eliza Doolittle jouée par Marina Pangos. Puis « Elisabeth » arrive l’année passée et surprend à nouveau.
Cette année on annonce « West Side Story », jamais joué sur scène en français. Quoique rassuré par la qualité des spectacles passés, il reste cependant la question, si on peut produire ce classique de Leonard Bernstein autrement qu’en anglais ? Après un peu plus de deux heures de spectacle, on a la réponse : Oui, « West Side Story » ne perd rien de sa force initiale, même dans cette traduction à nouveau sans faute de Stéphane Laporte.
Et on retrouve les chouchous des années passées : Marina Pangos joue et chante une Anita énergique, Kaplyn échange son rôle de la mort dans « Elisabeth » contre un Tony tombé follement amoureux et Romina Palmeri a su enchanter comme impératrice Elisabeth après seulement quelques jours de répétitions en 2022 et maintenant donne vie à Maria, tourmentée entre son amour pour Tony et celui pour son frère Bernardo tué par ce dernier. Des voix superbes, des nouvelles chorégraphies qui n’ont rien à envier à celles de Jerome Robbins, un simple décor et une mise en scène efficace font de « West Side Story » une comédie musicale à ne pas rater.
Christian Spielmann - Lëtzebuerger Revue (Luxembourg) - 19/7/2023