Notre version sous les étoiles
«Après l'incarnation théâtrale très exubérante de Belmondo et surtout la prestation inoubliable de Depardieu au cinéma, quel comédien, Belge de surcroît, allait oser se risquer à mesurer sa verve et son talent, à des géants de la scène et de l'écran qui ont imprégné Cyrano de Bergerac, si récemment, de leur empreinte et de leur prestance. Philippe Résimont a relevé le défi soutenu en cela par ces aventuriers de Bulles Production Théâtre toujours en quête de ce théâtre «populaire» au sens où l'entendait Jean Vilar.» La Libre Belgique
Quand nous avons avons décidé de monter Cyrano de Bergerac, cela ne faisait que deux ans que la commune de Molenbeek nous faisait confiance et nous accueillait durant tout l’été dans ce petit écrin de verdure en plein Bruxelles qu’est le Château du Karreveld dans le but que nous y assurions la création d’un spectacle théâtral de prestige.
Nous y avions déjà créé «Arlequin poli par l’amour» de Marivaux, et le «Songe d’une nuit d’été» de Shakespeare dans une mise en scène de Bruno Bulté.
"Le Songe" avait réuni plus de 20 comédiens et avait été l’énorme succès théâtral de l’été 2000. La presse avait encensé la création et plus de 7.000 personnes – soit trois fois plus que durant l’été 1999 – avaient assisté à l’une des 25 représentations.
Nous voulions créer l'été un autre grand spectacle, un grand spectacle de théâtre populaire, au sens noble du terme, au sens cher à Jean Vilar. Un spectacle intelligent, ambitieux et de qualité qui s’adresse à tous, qui soit abordable par tous. Alors, pourquoi avoir choisi Cyrano de Bergerac?
Pour Cyrano
Cyrano a existé, mais il n’était pas de Bergerac. C’est Rostand qui a inventé cela. Il l’a affublé d’un log nez. Il l’a également rêvé mû par un idéal de noblesse d’âme et de bravoure. Et puis, surtout il nous a inventé ce magnifique quartet amoureux, une femme Roxane aimée de trois hommes: Cyrano, Christian, De Guiche. Et quelles histoires d’amour! La scène du balcon! Le siège d’Arras! La mort sous l’arbre! Et puis aussi quelles histoires d’amitié! C’est impossible de parler de Cyrano. Cyrano est en nous. En chacun de nous. Cyrano, c’est trop intime que pour en parler.
Pour le génie de Rostand
Oui Rostand a du génie. Il a signé le plus grand succès de l’histoire du théâtre. Oui, je sais le succès n’est pas signe de qualité … Et si nous oublions un peu de nous ériger en censeurs de la versification facile, il nous faut bien avouer qu’à chaque fois Cyrano rime avec plaisir. Le génie de Rostand est d’avoir pensé à notre plaisir … Qui d’autre a réussi aussi bien à la fois une tragédie, une comédie, un drame romantico-héroïque et un conte de capes et d’épées? Qui d’autre? Offrons-nous un peu de plaisir …
Pour notre Cyrano, Philippe Résimont
Cyrano, c’est l’un des rôles les plus écrasant du répertoire. Pour jouer Cyrano, il faut être un coureur de fond mais en même temps un sprinter. Il faut de la force et de la grâce. De la beauté et de la laideur. Du masculin et du féminin. Du métier, beaucoup de métier. Mais surtout du talent. Philippe Résimont. Notre évidence…