L'histoire des quatre âges de la vie,
avec un irrésistible humour
Dominique Bréda a voulu raconter l’histoire d’un personnage qui décide de ne pas lire Flaubert parce qu’elle pense qu’il est l’ennemi. Elle s’appelle Emma (pas Bovary, mais... ). Emma, elle nous ressemble.
Autour de la Bovary de Flaubert, la pièce retrace le parcours d’une femme moderne entre premiers pas, adolescence, quarantaine et fin de vie. D’un simple geste pour remonter son pantalon et ses longs cheveux roux, la comédienne Julie Duroisin se métamorphose avec une palette de jeu époustouflante en bébé grimaçant, en ado rebelle, en adulte alcoolo ou en vieillarde coquine.
Petit à petit, l'idée que cette courte pièce puisse se transformer en seul en scène a mûri dans
mon esprit.
Il y a quelques mois, j'ai relu madame Bovary, ce roman de Flaubert que tant de personnes, dont moi-même, considèrent comme responsable d'avoir gâché leur jeunesse, du moins durant les quelques heures de sa lecture.
Je l'ai lu. Ce fut le choc.
De toute évidence, Flaubert n'est pas cet ennemi à abattre. Il n'a pas écrit pour pourrir la vie des adolescents. Il devait même aimer profondément ses futurs lecteurs pour vouloir leur offrir un style si pur, une écriture si limpide au service d'un propos si visionnaire. A croire qu'il avait des antennes dirigées vers le futur.
En un mot, Flaubert, ça déchire bien ! Il faut le lire, c'est probablement un bon moyen de devenir moins bête en s'offrant le grand luxe du génie littéraire.
J'ai voulu raconter l'histoire d'un personnage qui décide de ne pas lire Flaubert parce qu'elle pense qu'il est l'ennemi. Elle s'appelle Emma (oui oui, il y a un rapport). Emma, elle me ressemble, elle vous ressemble. De près ou de loin, nous sommes tous un peu madame Bovary. Nous sommes tous un peu Emma.
J'ai pensé, puisque l'aventure avait commencé avec elle, et qu'elle déchirait assez bien aussi, que Julie Duroisin pourrait être, à l'occasion de ce spectacle, encore un peu plus près d'Emma.