L’une fuit sa maison de retraite,
l’autre sa famille.
Louise Rocco et Marie-Hélène Remacle
L’essentiel est de fuir. Ces deux malaimées que tout oppose font du stop au même moment et au même endroit. D’abord concurrentes, elles vont peu à peu devenir des complices. Entre fou rire et tendresse, la bonne humeur contagieuse de ces héroïnes nous emmène sur le chemin de la vie.
Personne ne sait où elle est ma place!
Margot et Claude se la disputent, cette place au bord de la nationale. Il est trois heures du matin: les pouces levés, les deux femmes tentent leur chance. Les amateurs de stop pourront certifier qu’à moins d’avoir une bonne étoile, en cette nuit d’été, les deux rivales n’iront pas bien loin… "Je joue ma vie ! – moi c’est du sérieux"... Elles finissent par avouer la raison de leur présence incongrue: Margot est partie après les 18 ans de sa fille, "20 ans de guerre des nerfs, 20 ans de résistance" ; et Claude fuit la vie moche et ennuyeuse des Glaïeuls, sa maison de retraite "où il ne pousse que des chrysanthèmes".
Est-ce la première fois que vous jouez avec Louise Rocco ?
Non, j’ai déjà joué aux Galeries avec Louise à plusieurs reprises. Dans A chacun sa vérité de Pirandello (Saison 2004-2005), Un vrai bonheur de Didier Caron (Saison 2005-2006), Si c’était à refaire de Laurent Ruquier (Saison 2007-2008),…
L’alchimie passe vraiment très bien entre nous, ce qui est vraiment très important pour cette pièce, étant donné que nous jouons le rôle de deux femmes qui vont devenir extrêmement complices !
Le rôle de Margot est-il un rôle de composition ?
On compose toujours un peu quand on fait un rôle. On prend un personnage et on le fait sien, en se basant sur ce qu’on connaît de la vie pour l’interpréter… Je pense que je pourrais, comme Margot, m’enfuir et tout laisse tomber du jour au lendemain. Mais je ne laisserai jamais mes enfants derrière, ça jamais !
Pourriez-vous définir la relation qui s’installe entre Claude et Margot ?
Je pense que c’est plutôt une relation mère/fille qui s’installe entre elles. Il y a tout un enseignement qui se fait au long du chemin. Ce n’est pas anodin si leurs aventures commencent sur une route déserte et se terminent vers une route qui est, au contraire, une ouverture… C’est d’ailleurs assez amusant car, dans la pièce, Claude et Margot cherchent la liberté et finissent prisonnières, pour de nouveau se libérer.
Quel est le tableau que vous avez le plus de plaisir ou d’émotion à jouer ?
Personnellement, je préfère souvent jouer le tableau final d’une pièce, et c’est aussi le cas pour Fugueuses. Le moment où Margot revient chercher Claude. Je crois que c’est cette scène finale qui me touche le plus.
Pouvez-vous définir le personnage de Claude en quelques mots ?
C’est une femme qui a pris la vie à pleine main, qui en a bien profité… et ce n’est certainement pas une femme qui mérite de finir à l’hospice des Glaïeuls ! Claude est un peu comme Dalida dans Moi je veux mourir sur scène. C’est la vie, quoi ! C’est vraiment ça… C’est un personnage qui est haut en couleur, certes, mais surtout qui aime vivre et qui enseigne cet amour de la vie à Margot
Avez-vous déjà eu une amitié complètement inattendue, comme celle de Margot et Claude ?
Oui évidemment, et c’est souvent les plus belles amitiés d’ailleurs ! C’est souvent quand on rencontre son contraire, quelqu’un qui vous met en face de vous et qui vous secoue, que ça apporte le plus !