" Michel Kacenelenbogen fait palpiter cette histoire simple et belle "
La libre Belgique - Philip Tirard
Ce spectacle est l'un de nos plus beaux coups de cœur. Il s'agit bien sûr de l'un des textes les plus poignants d'Eric-Emmanuel Schmitt mais ce qui nous semble fantastique, c'est que, malgré l'émotion omniprésente, l'on passe son temps à rire. On doit cette alchimie réussie à deux artistes: Michel Kacenelenbogen, le comédien, et Olivier Massart, le metteur en scène.
Un grand maître Soufi disait: "Parler du Soufisme, c’est trahir le Secret, la vérité de l’expérience... mais ne pas en parler, c’est garder le Secret pour soi... et donc trahir le secret de l’Amour !" à quoi cet autre maître répondait "Ce que tu donnes est à toi pour toujours, ce que tu gardes est perdu à jamais !". Alors essayons...
Le Soufisme est la voie ésotérique de l’Islam, une voie initiatique, une voie parallèle, dont l’ensemble des confréries "forment les branches de fleuves qui se jettent dans une mer unique …"
C’est aussi une tradition populaire, antérieure à la religion islamique. C’est la voie des gens simples, des pauvres, des derviches errants qui sont juste couverts d’un manteau de laine rapiécé, le SOUF.
Avec pour guide Monsieur Ibrahim, nous tenterons d’approcher l’univers de ces chercheurs de Vérité, comme les “Halevi”, une confrérie qui recommande de chanter les plaisirs de la vie pour honorer Dieu, qui souhaite séparer le culte et la gestion de l’État, qui associe les femmes à la réjouissance divine et même le vin à certains rituels... ! Peut-être alors, découvrirons nous un autre visage de l’Islam !
Nous suivrons Momo dans son voyage initiatique sur la route du croissant d’Or, à travers l’Anatolie, la Perse et le Sind à la recherche des “Mevlavi” - dont Mr Ibrahim fait partie - cette confrérie mystique créée par Rumi, grand poète mystique persan du 13ème siècle, dont la vie symbolise toute entière ce chemin de l’Amour.
Si le soufisme est la Voie du dévoilement, le chemin que propose Rumi est celui de l’Amour dévoilé. Rumi est au-delà des dogmes et des religions, il est le poète de la Voie, l’Amoureux par excellence. C’est lui qui fonda ce cérémonial, le Sema, que nous connaissons sous le nom folklorique de Derviches tourneurs : ces hommes “qui foulent avec leurs pieds le raisin de la vie pour en extraire le vin de l’esprit”. Sans relâche, ils tournent autour de leur cœur, lieu de la présence divine, car tels des grains de poussière les derviches tournent autour de Dieu, à la recherche de la fusion, de l’Unité.
Comme le papillon le vrai Soufi veut faire l’expérience de la Lumière, il veut la connaître. Pour cela un seul moyen, il vole sans peur vers le centre de la flamme et en disparaissant s’unit à elle.