Une histoire belle, parce qu'impossible, à vivre par effraction.
Vous connaissez déjà Thomas Gunzig, son humour piquant et sa plume acérée. Auteur de romans, nouvelles, ouvrages pour la jeunesse, scénarios – pour Jaco Van Dormael notamment -, il est l’un des écrivains francophones les plus lus et les plus polyvalents de Belgique. Trois fois par semaine, il signe la chronique « Café serré » sur la Première.
Un homme et une jeune femme viennent de faire l’amour. Ils sont serrés l’un contre l’autre. Manifestement, ils sont amoureux. Mais dans une heure, l’homme va partir. Il doit rentrer chez lui, retrouver sa femme. Durant cette heure qui s’écoule, ils vont parler d’amour, de désir, de sexe, de fidélité et d’infidélité, des normes sociales et de la puissance des sentiments.
C’est une histoire sans salauds, sans méchantes, où tous les personnages sont des gens bien.
C’est une histoire triste parce qu’on sait qu’elle est impossible.
C’est une histoire gaie parce que c’est gai quand les gens s’aiment.
Alex - Tu sais, parfois je me demande à quel moment, à quel moment dans toute l’histoire de l’humanité, ça a pu mal tourner? A quel moment quelqu’un s’est dit : “Tu ne pourras tomber amoureux que d’une seule personne à la fois parce que sinon ta vie deviendra un labyrinthe compliqué, un nid de mensonges, un trou de culpabilité au fond duquel tu ne trouveras que la douleur, le malheur et le désespoir?"
Alex – Est-ce que t’imaginais tout ça, il y a un an?
Anne – Quoi ?
Alex – Que cette histoire ça allait devenir une histoire?
Anne – Encore une histoire d’amour ? Je ne sais pas.
Alex – Qu’est-ce que tu imaginais ?
Anne – Je n’imaginais rien : il y avait dans mon lit un homme qui me plaisait, il n’avait l’air ni trop tordu, ni trop malsain. Il avait un sourire que j’adorais, il m’avait fait rire en me racontant la première fois où il avait fait l’amour, il avait une ride qui le faisait ressembler à Alain Delon. J’étais heureuse, j’aimais ses mains... C’était l’hiver, comme ce soir il commençait à neiger, et en hiver quand il neige, c’est bien d’avoir des mains sur soi. Et toi... Qu’est-ce que tu imaginais ?
On retrouve l’immense talent d’Alexandre Trocki, ce comédien capable de vous faire rire et pleurer en l’espace d’une seconde. Face à lui, Anne-Pascale Clairembourg impose sa présence et sa grâce.
RTBS Culture - 11/10/2017
L’auteur décrit cette liaison amoureuse avec beaucoup de justesse et de réalisme. Tout est beau sur scène, même les sentiments. Alors, bien sûr, il n’y a pas de suspense insupportable ou de décor grandiose. Il y a juste un texte profond, une mise en scène tout en sobriété et deux acteurs doués. Cela suffit amplement!
Demandez le programme - Catherine Sokolowski - 5/10/2017
Dans la salle, les rires fusent, l’émotion est palpable. Comment ne pas reconnaître des sensations, des sentiments, des situations? “Encore une histoire d’amour” interroge la réalité de l’amour, sa légitimité, sa clandestinité, la force et la fragilité du désir, la fugacité des instants choisis, la spontanéité et le calcul, la durée et l’usure.
La Libre Belgique - Marie Baudet - 9/10/2017
Dans son dernier texte pour le théâtre, Thomas Gunzig dévie quelque peu de son humeur/humour noire habituelle pour parler d’amour. Et ses mots sont servis avec tant de grâce par Anne-Pascale Clairembourg et Alexandre Trocki qu’on les croirait seuls au monde, ignorants qu’un public les regarde et se projette en eux.
Eric Russon - Moustique - 3/12/2018
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Anne – Peut-être que notre histoire, c’est juste un truc de cul...
Alex – Au début, c’était un truc de cul. Et puis, c’est devenu un truc de cul avec autre chose.
Anne – Comment tu peux en être sûr ?
Alex – Parce que, par exemple, quand j’imagine ce qu’on pourrait faire ensemble, je te vois dans une voiture de location. J’ai pris un cabriolet, tu portes une robe rouge, tu as les bras nus, tes cheveux sont agités par le vent comme la crinière d’un cheval au galop, ils fouettent ton visage, on roule sur une petite route de Toscane, quand je te regarde, je vois que tu souris.
Anne – Pas de cul.
Alex – Non.... Enfin si... Mais après... le soir, dans la petite chambre d’hôtel...
Anne – (regardant par la fenêtre) Ça y est... Il commence à neiger... C’est joli... Tout est blanc…
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