Un huis clos sur fond de collaboration et des dialogues en forme d’hommage à Audiard
Dans le Paris occupé, un bistrot voit passer occupants et occupés, des résistants aux collabos en passant par les gens simples qui tentent simplement de s’en sortir. La fin de la guerre approchant, la tension monte, les situations s’emballent et les masques tombent.
Mai 1944. La guerre touche à sa fin mais Paris est toujours occupé.
L’hôtel de la dernière chance, repaire de canailles en tous genres et de filles perdues, a traversé cette sinistre période sans ennuis grâce à la protection du général Heinrich Von Ludwig , aristocrate teuton. Au cours d’une rafle, il est tombé amoureux de Gigi, une des filles qui y fait commerce de son corps pour survivre. Le jour de la délivrance approche et les masques tombent.
Il est temps de choisir son camp, et le bon, car on sent déjà poindre les premiers règlements de compte. Qui sortira vivant de ce huis clos, le collabo proxénète, le résistant planqué à la cave ou le patron qui mange à tous les râteliers parce qu’il ne faut jamais mettre les deux pieds dans la même pantoufle ?
L’écriture de la pièce révèle encore plus de profondeur scénaristique qu’à l’accoutumée (…) Comme Xa, Bénédicte Phillipon joue plusieurs rôles dans cette pièce. Si on l’aime en rat des champs, son rôle de chienne des villes lui va à merveille. La bergère allemande qui sommeille en elle arrive à captiver le public et à faire rire toute la salle avec un simple battement de langue. Son accent allemand et ses grands yeux de labrador ont probablement fait craquer tous les chiens errants du quartier à n’en pas douter. Mais n’oublions pas non plus la superbe performance de Manon Hanseeuw, dont la voix résonnera dans la salle avec passion tous les soirs jusqu’à la fin des représentations.
Consulter article completCulture remains - 3 mai 2017
Comme d’habitude, le rire est au programme du Magic Land. Cette fois cependant, la troupe se dirige également un peu plus vers une émotion qui n’est pas sans risque pour le rythme de la pièce. Difficulté habilement surpassée, puisque le soufflé ne retombe pas. L’énergie des comédiens soutient habilement le texte et ses nombreuses extravagances. Citons à ce titre deux perles du spectacle, à mourir de rire : Bénédicte Phillipon en soldat allemand, et Philippe Drecq préparant l’attentat.
Consulter article completYuri Didion - 2 mai 2017 - Demandez le programme
Cette réussite est due au risque pris par Patrick Chaboud et ses acteurs qui, en plus d’une écriture bien plus fine que d’habitude, se permettent d’aller loin dans l’imagerie et la gravité de l’époque tout en prenant le parti d’en rire. Les nazis en uniformes sont présents, les résistants préparent un attentat, les collaborateurs dénoncent et/ou changent de camps, des personnes sont maltraitées ou mêmes torturées, etc. Tout en réussisant à garder la folie, l’absurdité et l’hilarité propres aux précédentes créations. Chapeau!
Consulter article completLe Surricate Magazine - 5 mai 2017 - Loïc Smars
Le Magic Land propose un huis clos très bien maîtrisé avec des personnages haut en couleur. Au cours des deux heures, les comédiens ne lâchent rien et jouent allégrement avec les mots et le public. Une fois de plus, la mise en scène rend le spectacle à la fois dynamique et particulièrement original pour les néophytes.
Cette marque de fabrique, le Magic Land la cultive depuis longtemps, entrêmelant ses spectacles de burlesque, numéros de chant, de danse et autres effets spéciaux. Porté par un public conquis, les moindres maladresses sont d’ores et déjà pardonnées. Un fou rire mémorable des acteurs sur scène a plongé la salle, ce mercredi soir, dans une hilarité générale.
4 Mai 2017 - La Capitale
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L’histoire du Magic Land Théâtre ressemble à celle des oiseaux migrateurs….
Créée en France en 1974, la compagnie a connu diverses errances avant de s’établir en Belgique en 1976. Si les comédiens du Magic Land Théâtre ont fait leurs premières armes dans le théâtre de marionnettes, ils ont aussi acquis, depuis, une longue expérience professionnelle en matière de théâtre de rue, de café-théâtre et de théâtre « intervention».
La presse les a souvent comparés aux Monty Python ou au grand Magic Circus. Il est vrai qu’au fil du temps, leur humour décapant, leur goût certain pour l’absurde en ont fait des proches parents de Tex Avery et de Groucho Marx. Virtuoses de l’improvisation, incluant le public dans presque tous leurs spectacles, les comédiens du Magic Land Théâtre se sont forgé un style bien éloigné des sentiers battus et du théâtre classique. Cet éclectisme, cette perpétuelle évolution n’ont jamais facilité leur intégration dans un paysage culturel qui semble encore avoir besoin de repères. C’est sans doute pour cela qu’aujourd’hui encore, le Magic Land reste un parent éloigné dans la grande famille du théâtre, mais peut-être aussi parce qu’il ne s’est jamais décidé à puiser dans le grand répertoire. En changeant perpétuellement de forme, il est toujours resté insaisissable et dérangeant. Fidèle à un parcours, il a toujours été une aventure humaine avant d’être une histoire de théâtre.