Un grand éclat de rire…
Molière 1995 du meilleur spectacle comique
Une famille. Un soir. Un restaurant.L'anniversaire de Yolande et un chien qui ne chante plus. Cela devait être un dîner comme les autres et pourtant…
Chaque vendredi soir, la famille Ménard se réunit au bar-restau-rant, Au père tranquille, tenu dans une banlieue par l'un des fils, Henri. Ce soir-là est particulier : l'autre fils, Philip-pe, est passé à la télévision régio-nale une heure avant pour parler de l'entreprise dans la hiérarchie de laquelle il est numéro quatre, et son épouse Yolande fête ses trente-cinq ans.
Résumé completUne personne pourtant parvient à pousser Denis hors de sa réserve ironique, c'est Betty, la soeur de son patron. Marie-Hélène Remacle donne à cette jeune femme oscillant entre révolte et déprime des contours contrastés, faisant sourdre de ses répliques acerbes des mondes de frustration et de bleus à l'âme.
Colette Sodoyez est épatante en petite bourgeoise bc-bg, entièrement soumise aux caprices de sa belle-mère et à la carrière de son mari. Pierre Plume endosse le costume rayé de ce «numéro quatre» dans son entreprise, obsédé par sa prestation lors d'une interview télévisée deux minutes.
La merveille, c'est que cela ne vire jamais à la caricature. Leur ambivalence confère aux personnages une profondeur face à laquelle le public ne se trompe pas. Croqués sans complaisance dans leur vie étriquée, ils gardent (presque) tous une part de beauté d'âme. D'où, sans doute, cet inimitable «air de famille» qui fait qu'on a toujours plaisir à les retrouver.
La Libre Belgique - 26/7/2005 - Philip Tirard
Pour orchestrer cette petite musique de chambre bien plus subtile qu'il n'y paraît au premier abord, le metteur en scène Jonathan Fox a choisi le dispositif resserré qui lui avait déjà réussi pour «Les Palmes de Monsieur Schutz» l'an dernier. Et son sextuor d'acteurs est à la hauteur de la partition, traversant avec grâce - et en dépit d'une spectaculaire panne de courant le soir de la première - ces deux heures (entracte compris) de représentation.
A tout seigneur, tout honneur, il y a d'abord le bistrotier Henri, dans une interprétation pleine de sensibilité de Marc De Roy. Résigné à sa propre insignifiance - sa mère, son frère et sa soeur n'ont garde de la lui laisser oublier -, il règne avec magnanimité sur un établissement aussi fréquenté que le désert des Tartares, sur son chien paralytique et sur son employé Denis. Michel Hinderyckx campe magistralement ce flemmard invétéré, planqué congénital qui semble préférer la compagnie des livres à celle de ses congénères.
Bleus à l'âme
Une personne pourtant parvient à pousser Denis hors de sa réserve ironique, c'est Betty, la soeur de son patron. Marie-Hélène Remacle donne à cette jeune femme oscillant entre révolte et déprime des contours contrastés, faisant sourdre de ses répliques acerbes des mondes de frustration et de bleus à l'âme. Il faut encore ranger dans le camp des victimes la blonde écervelée Yolande, «Yoyo» pour les intimes, épouse de Philippe, cadre dans une boîte d'informatique.
Colette Sodoyez est épatante en petite bourgeoise bc-bg, entièrement soumise aux caprices de sa belle-mère et à la carrière de son mari. Pierre Plume endosse le costume rayé de ce «numéro quatre» dans son entreprise, obsédé par sa prestation lors d'une interview télévisée deux minutes. Faussement prévenant et foncièrement dominateur, il tremble de trouille devant l'opinion de ses chefs. Il est évidemment le chou-chou de sa mère, marâtre aux opinions bien arrêtées idéalement incarnée par Louise Rocco.
La merveille, c'est que cela ne vire jamais à la caricature. Leur ambivalence confère aux personnages une profondeur face à laquelle le public ne se trompe pas. Croqués sans complaisance dans leur vie étriquée, ils gardent (presque) tous une part de beauté d'âme. D'où, sans doute, cet inimitable «air de famille» qui fait qu'on a toujours plaisir à les retrouver.
Philip TIRARD - La Libre Belgique, 25/07/2005
Michel Hinderyckx dans le rôle de Denis, le barman. Dès les premières minutes, on est frappé par la ressemblance entre son jeu et celui du fantastique Jean-Pierre Darroussin. On se dit que c'est un peu facile et que l'imitation ne tiendra pas longtemps. Mais au bout d'un moment, l'osmose semble totale et, loin de faire du sous-Darroussin, Michel Hinderyckx se fond si bien dans le personnage que celui-ci devient le vrai pivot de la pièce.
Consulter article completLe Soir - 30/7/2005 - Jean-Marie Wynants
En Betty, Marie-Hélène Remacle trouve le ton juste, proche mais différente d'Agnès Jaoui qui créa le rôle. (…)
Reste enfin Michel Hinderyckx dans le rôle de Denis, le barman. Dès les premières minutes, on est frappé par la ressemblance entre son jeu et celui du fantastique Jean-Pierre Darroussin. On se dit que c'est un peu facile et que l'imitation ne tiendra pas longtemps. Mais au bout d'un moment, l'osmose semble totale et, loin de faire du sous-Darroussin, Michel Hinderyckx se fond si bien dans le personnage que celui-ci devient le vrai pivot de la pièce.
Jean-Marie WYNANTS - Le Soir, 30/07/2005
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