Ils veulent s'aimer,
mais le destin les sépare obstinément…
«Que feront les enfants de cette avalanche d’impossibilités amoureuses? Comme nous, ils rêveront de faire mieux et se régaleront d’une technique théâtrale qui flatte l’art éternel du clown.» (Le Soir)
Sur scène, les deux acteurs principaux, Eric de Staercke et Sandrine Hooge font un travail formidable. Leurs folles acrobaties et leurs mimiques incroyables donnent à cette pièce une dimension cinématographique. La petite touche du metteur en scène, Jaco Van Dormael est bien présente. La musique jouée par le pianiste, Serge Bodart, ajoute une superbe intensité aux scènes.
C'est l'histoire d'une série de personnages dont les destins n'arrivent pas à se croiser. Tout ça sous les yeux d'un pianiste, silencieux et impuissant, qui va pendant une heure être le témoin de mille incidents, aventures, rencontres, disputes ou courses poursuite. Une quête de l'inaccessible amour de l'autre qui n'a pas de fin, les personnages ne renoncent jamais.
Ce spectacle musical et burlesque ne s'inscrit dans aucun genre connu, plus proche du cinéma muet d'avant-guerre et du théâtre absurde d'après-guerre – comme si la guerre n'avait pas été absurde. Est-ce qu'on ne pourrait pas s'aimer un peu? utilise la musique, le clown, la cascade, le texte, le mime, la grimace et le silence pour exprimer la quête d'amour avec fougue et humour.
Jaco van Dormael: C'est le trio qui est à l'origine du projet. Le fait qu'ils soient à la fois auteurs et acteurs rend le point de vue du metteur en scène très différent. Partis d'improvisations, ils ont écrit les premières pistes. Une fois le matériel dégrossi, ils m'ont appelé, sachant que je faisais du travail de clown depuis longtemps et que j'avais mis en scène du théâtre pour enfants.
Pour rappel, Jaco a cofondé le Théâtre de la Galafronie, troupe de théâtre jeunes publics. A l'époque, il alterne ce travail avec la réalisation de courts métrages. Plus tard, les films s'allongent et ne laissent plus beaucoup de place au théâtre. Par contre, il n'abandonnera pas son clown et, même rare, son duo avec Didier De Neck Riri et Fifi, les rois du rire perdure.
La Libre Belgique — 30 mai 2001 — Entretien de Sarah Colasse avec Jaco van Dormael
Elle a des cheveux roux en pétard et une merveilleuse mobilité des traits, il a une bonne bouille madrée et ronde, rousse et bouclée, et tous deux ont le bout du nez un peu plus rouge que la normale: clowns, certes, mais si ressemblant aux humains que nous sommes! Sandrine Hooge et Eric De Staercke ont décidé de mettre à vif les multiples facettes de l'amour avorté, de ses blessures camouflées. Et les choses les plus terribles se disent, se jouent, se tapent dessus, les corps réveillant les mots, révélant ce qu'ils taisent sans que se tarisse le joyeux entêtement à reformer "le couple". Emerveillement cassé de la première rencontre où usure conduisant à la haine: les meilleures intentions dérapent dans une multitude de séquences très contrastées depuis la naissance de l'infidélité jusqu'au machisme total.
Consulter article completLe Soir — Michèle Friche — 17 mai 2001
Rien encore sur ce spectacle
Pas encore de galerie de photo sur ce spectacle
Depuis sa création en 1985, par 5 comédiens fraîchement sortis de l'IAD, le grotesque du sublime, le sublime du grotesque est le style de toutes les créations du Théâtre Loyal du Trac.
L'absurde, le burlesque et le non-sens nous permettent d'accentuer les travers du caractère de l'homme. Dans nos spectacles, les gens ne sont pas fous, c'est leur réalité qui dérape, leurs habitudes qui grossissent, "leurs gestes" qui sont détour nés, leurs univers qui sont bousculés Tous ces petits déphasages nous permettent de mettre en valeur leurs comportements avec leurs qualités et leurs défauts.
Drame burlesque en plusieurs tableaux évoquant la solitude et les actes désespérés qu'elle engendre Est-ce qu'on ne pourrait pas s'aimer un peu? raconte l'histoire d'une série de personnages dont les destins n'arrivent pas à se croiser.
C'est une course poursuite éreintée et haletante entre des êtres meurtris et renfermés ...
Ils traversent la scène, devant un pianiste , lui-même seul et abandonné, ébahi, témoin silencieux et impuissant de notre vie quotidienne devant la détresse des autres. Cette quête de l'inaccessible amour de l'autre n'a pas de fin, les personnages de cette comédie hautement burlesque ne renoncent jamais, ils courent toujours, même après le baisser de rideau, leur vie n'est qu'une lutte déchirée et hurlante...
Ils veulent s'aimer, se toucher, se rencontrer envers et contre tout, mais un destin ou une adversité sombre et irrémédiable les sépare obstinément!