Michael Kunze est né le 9 novembre 1943 à Prague, en Tchécoslovaquie. Son père était journaliste sur le légendaire Prager Tagblatt, sa mère actrice. Tous deux étaient d’origine autrichienne.
Michael passa son enfance et sa petite enfance à l’orée de la Forêt-Noire dans la ville ouest-allemande de Fribourg-en-Brisgau. En 1954, la famille déménage à Stuttgart et en 1959 à Munich. Michael fréquente les écoles secondaires de ces deux villes.
À l’âge de huit ans, il a commencé à écrire un journal pour ses contemporains, «l’éditant» avec du papier carbone. Plus tard, à Stuttgart, cette envie s’est transformée en un magazine mensuel pour les jeunes, avec une édition polycopiée à une centaine d’exemplaires. En plus de cette activité, Michael a mis en scène plusieurs de ses propres pièces de théâtre pour des représentations scolaires.
Âgé de quatorze ans, il a été victime de la fièvre Rock’n Roll. Il a appris à jouer de la guitare et est devenu un fan d’Elvis Presley.
Mais ses activités au lycée sont principalement centrées sur l’étude du latin, de l’histoire et de la littérature allemande (ses matières préférées). Pourtant, il réussit à trouver le temps pour fonder et diriger un trio vocal qui se produisit dans le style de ses idoles de l’époque, le Kingston Trio. Il a également organisé des concerts-bénéfices. C’est à ce moment de sa vie qu’il a commencé à écrire des paroles de chansons, dont certaines en latin!
Dans le bus scolaire, il a rencontré Roswitha Wussow, dix-sept ans. Cinq ans plus tard, cette romance d’adolescents est devenue à la fois un mariage et un partenariat professionnel, qui a continué à prospérer sur tous les fronts en dépit de toutes les coutumes habituelles des couples du show-business.
À cette époque, Michael Kunze voulait devenir «homme politique, moine ou professeur de philosophie», peut-être même journaliste comme son père. Ses brillantes notes à l’école secondaire indiquaient qu’il n’y avait pas de direction définie. Il semblait être brillant dans tout ce qu’il faisait. En raison de son diplôme «A-grade» - il a obtenu le plus haut degré de tous les diplômés bavarois de 1964 - il a reçu des bourses à la fois de la Educational Foundation of the German People et de la The Maximilianeum Foundation. Il a finalement décidé d’étudier le droit.
De 1964 à 1968, il a fréquenté la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich et a terminé ses études de droit en passant l’examen du barreau. Il a commencé à travailler comme clerc au tribunal pour mineurs, mais, découvrant qu’il n’avait pas ce qu’il fallait pour pratiquer le droit, il a interrompu sa période de clerc. Par pur intérêt, il étudia pendant trois ans de plus la philosophie et l’histoire sous la direction, entre autres, de Dieter Henrich et de Thomas Nipperdey.
Pendant ce temps, ses premières paroles ont commencé à être enregistrées. Le groupe de folklore de Hambourg, City Preachers, a enregistré un LP avec des chansons que Michael avait écrites pendant ses études. Le disque fut tout sauf un succès commercial, mais il fit connaître Michael Kunze au monde de la musique. L’éditeur de musique berlinois Peter Meisel et un jeune compositeur de Munich, Ralph Siegel, voulaient collaborer avec lui.
Mais le vrai succès ne se produisit pas avant que Kunze ne décide de produire ses propres chansons. Lui et sa femme sont partis à la recherche d’un chanteur pop prometteur, et ont finalement découvert Peter Maffay dans un club folk à l’automne 1969. La première chanson produite par Kunze avec le nouveau venu âgé de 17 ans s’appelait Du (Toi) et se plaça en tête des charts allemands à l’été 1970.
Kunze commença à ajouter d’autres sommités à son écurie de solistes. Il produit des disques avec Michael Schanze, Marion Maerz, Caterina Valente, Lulu et Mary Roos. Plusieurs albums concept qui sont sortis à cette époque démontrent l’attachement de Kunze pour l’utilisation de formes théâtrales de musique dans les paroles de chansons pop.
Parmi les chansons de Kunze qui sont devenues des succès en Allemagne pendant les années 1970 on retrouve Griechischer Wein (chantée par Udo Jürgens), Die kleine Kneipe (Peter Alexander), Ein Bett im Kornfeld (Jürgen Drews) et beaucoup d’autres.
La prédominance croissante des chansons anglo-américaines dans les hit-parades allemands a incité Michaël Kunze à s’aventurer dans une expérience destinée à démontrer le caractère «éprouvette» de ce que l’on appelait la «musique disco». Pour cela, il a inventé un groupe imaginaire qu’il a baptisé Silver Convention et a produit un album avec de la musique composée en grande partie de riffs de basse, des phrases de cordes et des paroles anglaises simples et répétées. L’album, intitulé Save me dont le single Fly, Robin, Fly est devenu un succès international. Aux États-Unis, l’album et le single ont tous deux atteint le sommet des Billboard Charts et Cashbox Charts.
Le groupe imaginaire, représenté par le compositeur Sylvester Levay et le producteur/parolier Michael Kunze, fut la première agrégation allemande à remporter le très convoité Grammy. Kunze a dit à un reporter à l’époque, qu’il avait l’impression de «vendre du Coca-Cola aux Américains».
Grâce à son succès spectaculaire aux États-Unis - après Fly, Robin, Fly sont venu d’autres ‘tubes’ tels que Lady Bump et Get up and Boogie - Kunze a travaillé avec un certain nombre d’artistes américains.
Il produit des albums avec un large éventail d’artistes, dont Herbie Mann, Julio Iglesias et Sister Sledge. En Allemagne, le premier Golden Europe Jury l’a élu «homme de l’année 1976». Mais l’industrie du disque s’attendait à ce qu’il continue à proposer des spin-offs de sa recette à succès, étiquetée Munich Sound. Pendant un certain temps, Michaël Kunze a fait la navette entre l’Allemagne et les États-Unis, essayant de répondre à ces attentes. Puis, une nuit, à la fin des années ’70, il décida de mettre l’industrie du disque au frigo et cessa de produire des disques.
Pendant un an, il a pris une pause du loin du show-business et a terminé sa thèse d’histoire juridique qu’il avait commencée comme étudiant. Il traitait d’un certain nombre de documents concernant un procès de sorcières tenu en 1600. Sa thèse, intitulée «Le procès Pappenheimer», a été largement consacrée à une analyse jurisprudentielle - qu’il a rejetée - cherchant à invoquer la raison et l’autorité pour justifier la commission d’atrocités. Fondant son travail sur l’argumentation d’avocats autopersuadés de la persécution d’un prétendu crime de sorcellerie, il fit la lumière sur la nature douteuse de cette démarche jurisprudentielle présumée. Sa thèse a attiré une attention considérable des milieux juridiques de l’époque et a reçu en 1981 le Prix de la Faculté de droit de l’Université de Munich avec une citation «summa cum laude».
Professionnellement, Michael Kunze a travaillé exclusivement comme parolier, travaillant pour des célébrités internationales telles que la Grecque Nana Mouskouri, l’Autrichien Udo Jürgens, l’Américaine Sister Sledge, l’Allemande Penny McLean et les maîtres français Gilbert Becaud et Charles Aznavour. Au début des années 80, il a développé un concept à succès pour Gitte Haenning, une «chanteuse danoise pour adolescents», en changeant complètement son image, faisant d’elle une interprète grave et mature avec des chansons comme Ich alles, Freu Dich nicht zu früh! et Etwas ist geschehen mit mir à son répertoire. Michael Kunze a aidé le groupe pop Münchner Freiheit à se faire entendre quelques années plus tard avec un morceau appelé Ohne dich schlaf ich heut Nacht nichtein. Il a écrit une chaîne ininterrompue de tubes pour la chanteuse Juliane Werding à partir de 1985, parmi lesquels Stimmen im Wind et Sehnsucht ist unheilbar.
Dans les années ‘80, les musicals ont commencé à faire leur chemin dans l’activité musicale de Michael Kunze. En 1979, il a traduit les paroles de Tim Rice pour le musical Evita d’Andrew Lloyd Webber joué au Theater an der Wien de Vienne, un théâtre qui avait déjà vu les premières de chefs-d’œuvre tels que Fidelio de Beethoven. Sa collaboration lors de cette production avec le légendaire producteur et metteur en scène Harold Prince lui permet de re-découvrir l’amour du théâtre qui remonte à son enfance. Le succès de cette première traduction a donné le ton à un certain nombre d’autres adaptations. Sa version allemande de Cats s’est jouée pendant sept ans à Vienne, ce qui en fait l’un des plus grands succès de tous les temps dans cette ville. Les nombreux autres musicals que Kunze a adaptés en Allemand comprennent The Phantom of the Opera, A Chorus Line, Song and Dance, Into the Woods, Follies, Assassins, Side by Side, Dorian Gray, Little Shop of Horrors, Aspects Of Love, Sunset Boulevard, Kiss Of The Spider Woman, The Hunchback Of Notre Dame, The Lion King, Mamma Mia! et Aida.
En 1982, Michael Kunze a adapté sa thèse en un récit historique, intitulé Strasse ins Feuer, se déroulant donc en Allemagne en 1600. Il s’agit d’une dénonciation profonde des certitudes en nous montrant la façon dont les gens de l’époque croyaient VRAIMENT et SINCÈREMENT en la culpabilité d’une famille de vagabonds, justifiant ainsi le prononcé de leur procès et l’exécution des membres de cette famille. Le livre est devenu un best-seller en Allemagne et a été traduit en plusieurs langues. Après sept ans de recherches, Michael Kunze publia un autre roman historique en 1990, intitulé Der Freiheit eine Gasse utilisant l’exemple du révolutionnaire allemand Gustav Struve pour illustrer l’histoire de la lutte pour la démocratie en Allemagne en 1848.
Quand il a arrêté de produire des disques, Michael Kunze a aussi commencé à travailler pour la télévision allemande et autrichienne. En 1991, il a conçu le International Peter Ustinov Gala à Paris, célébrant le 70ème anniversaire de Sir Peter Ustinov avec Sir Yehudin Menuhin, Klaus Maria Brandauer, Petula Clark, Tony Curtis et Monserrat Caballe.
Au fil des ans, Michael a écrit un certain nombre d’articles et donné des interviews explorant ses vues sur la fonction du divertissement dans la société et les questions médiatiques de la course à l’identité. Michael Kunze consacre les années 1990 à l’écriture de musicals originaux. Le premier, HEXEN, HEXEN a été joué pendant l’été 1991 à Heilbronn commémorant le 800ème anniversaire de la ville. La musique était de Sylvester Levay. Il a reçu d’excellentes critiques et a été un grand succès, attirant un public de soixante mille personnes pendant sa série limitée.
En septembre 1992, le musical ELISABETH, s’intéressant à la vie de l’impératrice Élisabeth d’Autriche, a ouvert à Vienne dans le prestigieux Theater an der Wien , toujours avec une musique de Sylvester Levay. Le spectacle a été présenté à Vienne pendant près de six ans et est considéré comme la renaissance du théâtre musical continental contemporain en Europe. Une production japonaise d’ELISABETH est présente à Toky et Tagarazuka depuis plus de 20 ans.
En collaboration avec Roman Polanski (metteur en scène) et Jim Steinman (compositeur), Michael rédige son premier livret et ses premières paroles en anglais pour le musical DANCE OF THE VAMPIRES. Une version allemande a ouvert ses portes en octobre 1997 au Raimund Theatre de Vienne avec des critiques dithyrambiques. Il a ensuite été créé à Stuttgart en Allemagne le 3 mars 2000, où il est devenu un phénomène de box-office puis «culte». En 2002-2003, une DANCE OF THE VAMPIRES totalement «américanisée» s’est jouée à Broadway, avec Michael Crawford. La version originale a été transférée à Hambourg en Allemagne en novembre 2003 au Neue Flora Theater.
Le spectacle suivant de Michael, MOZART!, avec une musique de Sylvester Levay a été créé en octobre 1999 à Vienne toujours au prestigieux Theater an der Wien. TIME Magazine s’est réjoui du «livret touchant» et de cette «forme théâtrale inventive», le spectacle étant sa «troisième production consécutive à triompher». MOZART! est devenu un autre succès international, avec des productions dans des villes telles que Hambourg en Allemagne, Karlstad en Suède, Tokyo au Japon, Séoul en Corée et beaucoup plus.
Son premier opéra, RAOUL, à propos de Raoul Wallenberg qui sauva plus de cent mille juifs de l’holocauste (musique de Gershon Kingsley), ouvrit à Brême en Allemagne et fut également joué à Szeged en Hongrie.
REBECCA, une comédie musicale basée sur le roman de Daphne Du Maurier, avec un musique de Sylvester Levay est devenu un succès instantané en Europe, joué en Hongrie, Suède, Japon, et est un succès fracassant en Corée. Ses musicals suivants, MARIE ANTOINETTE et LADY BESS (tous deux écrits avec Sylvester Levay) s’ouvrent d’abord au Japon, d’où ils voyagent en Corée puis en Europe. Dernièrement, il a créé un musical basé sur les nouvelles italiennes DON CAMILLO & PEPPONE et un spectacle sur la conquête du CERVIN qui vient d’ouvrir en Suisse. Il prépare actuellement un musical sur BEETHOVEN en utilisant les musiques originales du compositeur.
Michael a également écrit trois oratorios pour chœurs qui ont été interprétés par plus de 2000 voix dans d’immenses salles de concert en Allemagne.
Michael et Roswitha Kunze ont un fils, Stephan, et un petit-fils.