Musical (1875)


Musique: Arthur Sullivan
Paroles:
Livret: W.S. Gilbert

La deuxième collaboration de Gilbert et Sullivan, qui est aussi leur premier "triomphe" et leur seul opéra-comique en un acte.

Le rideau se lève sur la Cour de l'Echiquier, où un jury et le public sont rassemblés pour assister à un projet de rupture de promesse de mariage.
L'huissier commence la procédure en exhortant le jury à bien écouter le cas de la plaignante au cœur brisé, leur disant qu'ils «ne doivent pas imaginer» ce que doit le rude accusé va leur dire. Il ajoute toutefois que «Ce procès doit être jugé en toute impartialité!» Edwin, l’accusé, arrive, et les jurés l’accueillent avec hostilité, même si, comme il le souligne, ils n'ont encore aucune idée du bien-fondé de sa cause. Il leur affirme, avec une candeur surprenante, qu'il a abandonné la plaignante parce qu'elle est devenue terriblement ennuyeuse, et qu’il s’est alors rapidement lié à une autre femme. Les jurés se rappellent leurs propres caprices de jeunesse mais, étant maintenant devenus des Messieurs respectables, ils n'ont aucune sympathie pour l’accusé.
Le juge entre en grande pompe et décrit comment il a obtenu un tel poste – en courtisant la vieille et laide fille d’un riche procureur. Ce riche procureur a alors aidé sa carrière juridique jusqu'à ce qu’il soit devenu aussi riche que lui et puisse se débarrasser de la fille. Le jury et le public sont enchantés par le juge et mais ignorent qu'il a commis un acte similaire à celui qu’ils vont être amenés à juger.
Le jury est alors assermenté et, Angelina, la plaignante, est appelée à la barre. Elle est précédée dans la salle d'audience par ses demoiselles d'honneur, dont l'une attire l'attention du juge. Toutefois, lorsqu’Angelina paraît finalement, en robe de mariée complète, elle capture instantanément le cœur du juge et du jury. Son avocat fait un discours émouvant, détaillant la trahison d'Edwin. Angelina feint la détresse et titube, tout d'abord dans les bras du président du Jury, puis du juge. Edwin réplique, expliquant que son changement d'attitude est naturel:

Oh, gentlemen, listen, I pray,
Though I own that my heart has been ranging,
Of nature the laws I obey,
For nature is constantly changing.
The moon in her phases is found,
The time and the wind and the weather,
The months in succession come round,
And you don't find two Mondays together.

Il propose d’épouser à la fois la plaignante et son nouvel amour, si cela satisfait tout le monde. Le juge trouve cela dans un premier temps trouve «une proposition raisonnable», mais le Conseil fait valoir que depuis l'époque du roi James II, c’est «un crime assez grave / d'épouser deux femmes à la fois» (avec humour, il nomme ce crime en question «burglary» plutôt que de «bigamy»). Perplexes, tous les membres de la Cour s'interrogent sur cet intéressant dilemme dans une parodie des chœurs de l'opéra italien.
Angelina embrasse désespérément Edwin, montrant la profondeur de son amour, et se lamente sur sa perte – tentant d’influencer le jury à augmenter les dommages-intérêts auxquels Edwin doit être condamné. Edwin, à son tour, annonce qu’il est fumeur, mais aussi un ivrogne et un tyran (quand il est ivre), et que la plaignante ne l’aurait pas supporté plus d’une journée; voilà pourquoi les dommages-intérêts doivent être faible. Le juge propose de saouler Edwin pompette pour voir s’il se comporterait alors mal avec Angelina, mais tout le monde (sauf Edwin lui-même) s'oppose à cette expérience. Lassé par le manque de progrès des débats, le juge résout l’affaire en proposant d'épouser Angelina lui-même. Ceci est trouvé tout à fait satisfaisant, et l'opéra-comique se termine dans une «joie débordante».

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