Musical (1998)


Musique: Elton John
Paroles: Tim Rice
Livret: David Henry Hwrang • Linda Woolverton • Robert Falls

La comédie musicale d'Elton John et de Tim Rice a triomphé à Broadway. Trouver des places a longtemps tenu du miracle tant le succès populaire a été important.
Elle a même remporté 4 Tony Awards, celui de la meilleure musique originale, des meilleurs décors, des meilleures lumières et son interprète, Heather Headley, celui de la meilleure actrice.
Mais quel parcours semé d'embûches pour en arriver là. Rarement un musical de cette envergure a eu un accouchement aussi long et difficile.
D'écritures en réécritures, de décors chamboulés en acteurs remplacés, elle aura fait couler beaucoup d'encre. Sans parler de la fameuse colère publique d'Elton qui s'était levé et avait quitté la salle lors de la première car l'on avait pas respecté son désir de retirer une partie qu'il jugeait trop "techno" et qu'il n'avait jamais écrite.
Après Broadway, Aida a fait un triomphe en Hollande et en Allemagne, sans parler du Japon.
Un musical a découvrir de toute urgence…

Ce musical a été très complexe à metre en œuvre, surtout dans ses premier moments.

Soyons clairs... Aïda d'Elton John et Tim Rice n'est pas un opéra! Malgré le titre et le le scénario, qui sont bien les mêmes que ceux de l'opéra de Verdi, Aïda est bien une comédie musicale traditionnelle avec de nombreuses parties parlées et des numéros de danse... La musique s'inspire de nombreux styles: rhythm and blues, gospel, de ballades traditionnelles et bien sûr, Elton John oblige, du rock 'n roll...

Auguste Edouard Mariette (Bey Mariette)

Verdi a écrit Aida sur commande. Mariette Bey, un professeur renommé et directeur des monuments égyptiens, lui avait commandé cet opéra à l'occasion des fêtes devant célébrer l'inauguration du Canal de Suez en 1870.

Mariette lui-même a écrit un plan du livret, se basant sur une ancienne légende d'un triangle amoureux tragique: Aïda, une princesse nubienne réduite en esclavage par les égyptiens; Radames, un guerrier égyptien qui tombe amoureux d'elle; et Amneris, la fille du pharaon et la fiancée de Radames.

L'opéra a été un grand succès, tant artistiquement que commercialement. Il reste l'un de ceux les plus fréquemment interprété et sa "Marche triomphale" est un des airs que le grand public connaît assurément.

Au départ, Disney ne pensait pas à faire d'Aïda un musical. Cela devait être un dessin animé avec des lyrics de Tim Rice - qui avait participé à Beauty and the Beast - et une musique d'Elton John. Tous deux étaient enthousiastes à l'idée de participer à ce film, dont devait découler, en cas de succès, un musical. Ce qu'ils aimaient par-dessus tout était de raconter cette grande histoire tragique.

Disney choisit de baser son livret sur les directives du Bey plutôt que directement sur le livret de l'opéra de Verdi. Il faut dire que les livrets d'opéra sont traditionnellement plus menus. En plus, de nombreuses parties parlées étaient prévues ce qui permettait de développer plus profondément l'histoire et les caractères...

Dans la version de Verdi, Aida est dès le départ esclave d'Amnesis et amoureuse de Radames. Dans la version du musical, l'action débute plus tôt: on assiste à la capture d'Aïda par Radames et surtout à la décision qu'il prend d'envoyer Aïda servir Amneris plutôt que travailler dans les mines de cuivre. Le public voit les relation entre les deux êtres évoluer petit à petit: Radames et Aïda tombent lentement amoureux. En outre, en même temps, Aïda devient la confidente et l'amie d'Amneris.

La vie d'Aïda est dès lors beaucoup plus complexe: déchirée entre l'amour qu'elle ressent pour Radames, l'affection qu'elle a pour sa maîtresse Amneris et la loyauté qu'elle se doit d'exprimer vis-à-vis de son peuple opprimé.

Ils voulaient au départ écrire un "mega-musical" qui pourraient rivaliser avec ce qu'il y avait de plus élaboré techniquement sur scène: une sorte de croisement entre un musical traditionnel de Broadway et un concert rock. Pour éviter toute confusion avec l'opéra, un premier titre est choisi: Elaborate Lives: The Legend of Aida (d'après le titre d'une des chansons du musical).

Disney a mis deux ans et dépensé des millions de dollars sur Elaborate Lives, pour en arriver enfin à une série de représentations à Atlanta - "pre-broadway" donc - à l'Alliance Theatre à l'automne 1998. Mais à cette époque, Aida - Elaborate lives avait déjà un long trajet…


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