En cette fin de XIXe siècle, le mois de mai s'installe doucement en Russie dans la propriété de Lioubov Andréïevna, tout juste revenue de Paris après cinq ans d'absence. En compagnie de son frère et de quelques parents et amis, elle contemple les délicates fleurs des innombrables cerisiers de la propriété onduler doucement dans la brise, en pensant au passé. Rien ne semble avoir changé depuis l'âge d'or de son enfance. Pourtant, rien n'est plus comme avant. Lioubov a dilapidé son héritage au profit d'un amant français et la propriété ne rapporte plus autant de revenus que du temps de ses parents. Aveuglés par la nostalgie, le frère et la sœur refusent pourtant d'adapter leur chère Cerisaie aux nouvelles contraintes de cette Russie moderne en pleine émergence. « Chacun d'entre nous a sa Cerisaie intérieure », remarquait Rouslan Kats, le directeur de production de La Cerisaie - en 2004 au Canada - en faisant référence à notre attachement aux lieux évoquant des moments heureux.
Ermolaï Alexéïevitch Lopakhine est le personnage principal de cette pièce et est au centre de l’action. C’est lui qui tente tout pour convaincre les propriétaires de la nécessité d’agir et d’acheter la Cerisaie. Tchekhov fait très attention à ne pas faire passer Lopakhine pour une brute antipathique ou un parvenu insupportable. Il représente, à lui seul, la classe des « marchands » et celle des hommes d’affaires, en clamant être le petit-fils d’un serf afin d’obtenir la Cerisaie en reniant ses origines. Mais son manque d'élégance est présent aussi bien dans ses manières que dans ses vêtements, il reste le moujik qu'il a toujours été.
Lioubov Andréïevna Ranevskaïa est beaucoup plus importante et complexe que l’idée reçue de son rôle dans la faillite de la Cerisaie. Elle est présentée avec une grande tendresse. Elle apparaît comme très attachante et aimable, bonne et généreuse, spontanée et sincère. Elle n’hésite pas à s’engager ou à aller jusqu’au bout de son amour, elle ne craint pas de « vivre sa vie », malgré l’homme qui la rappelle, après l’avoir quittée. Tchekhov nous dit de Lioubov que seule la mort pourrait calmer une telle femme. Elle aime dépenser et a accumulé les dettes, son seul espoir de les apurer étant de vendre la Cerisaie. Mais ses souvenirs d'enfance sous les cerisiers en fleur l'empêchent de mettre la propriété aux enchères, avant d'y être réellement contrainte (selon ses critères).
Léonid Andréïevitch Gaïev est le frère de Lioubov. Il partage la même passion et le même amour pour la Cerisaie, amour lié à leurs souvenirs d’enfance et à leur conscience d’appartenir à une vielle famille de la noblesse. Gaïev reste loin d’avoir le charme de sa sœur car ses défauts ne sont rachetés par aucune qualité remarquable dans cette pièce. Il est son contrepoint ridicule et comique. Personne ne le prend au sérieux, même les domestiques se moquent de lui. Cet homme de 51 ans se comporte comme un enfant ; il se fait habiller, materner et gronder. Il passe son temps à dire des termes techniques de billard, c'est sa façon à lui de s'excuser.
Varia est la fille adoptive de Lioubov, ce qui explique ses rapports ambigus avec sa famille. Si Lioubov la considère comme sa propre fille, les domestiques ne manquent pas de lui rappeler sa véritable origine. Âgée de 24 ans, Varia est toujours en porte-à-faux, elle a du mal à se confier à sa mamotchka, dont la conduite la choque tout en la ravissant secrètement. Elle pense plusieurs fois, en vain, pouvoir se marier avec Lopakhine, mais celui-ci est toujours amoureux de Lioubov de façon nostalgique.
Les domestiques sont particulièrement représentés, avec au moins cinq variantes (Firs, Yacha, Douniacha, Epikhodov, Charlotta). Ce ne sont pas, ici, des personnages secondaires car, même s’ils ne participent pas directement à l’action principale, ils sont beaucoup plus finement caractérisés que des domestiques ordinaires. Quelques histoires amoureuses, parmi eux, donnent effectivement une dimension sentimentale propre à ces personnages.
Piotr Serguéïevitch Trofimov est un étudiant d'une trentaine d'années, révolutionnaire, amoureux d'Ania. Il est pour que l'on vende la Cerisaie.
Ania est la fille de Lioubov. Âgée de 17 ans, elle est amoureuse de l'idéaliste Trofimov ; elle est romantique et caractérisée par son aspect à la fois jeune et mature.
Yacha est un jeune domestique. Profondément nihiliste, il ne pense qu'à une chose : retourner à Paris. C'est le valet de Lioubov.
Sémion Pantéléïevitch Epikhodov est le comptable du domaine, son surnom est « mille malheurs », il est amoureux d'une servante : Douniacha, mais il est devancé. Il est engagé par Lopakhine, à la fin, pour veiller sur les travaux.
Aucun dossier informatif complémentaire concernant Cerisaie (La)
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Version 1
Cherry Orchard (The) (1973-05-Old Vic-NT-London)
Type de série: RevivalThéâtre: Old Vic (Londres - Angleterre) Durée : 7 mois 4 semaines Nombre : 44 représentationsPremière Preview : Inconnu
Première: 24 May 1973
Dernière: 17 January 1974Mise en scène : Michael Blakemore • Chorégraphie : Producteur : Star(s) : Avec: Constance Cummings, Anna Carteret, Gillian Barge, Michael Hordern, Denis Quilley, David Bradley, Kenneth Mackintosh, Maggie Riley, Richard Howard, Louise Purnell, Harry Lomax, David Firth, Clive MerrisonCommentaires : Présentée dans une nouvelle adaptation anglaise de Ronald Hingley.
Version 2
Cherry Orchard (The) (2014-10-Main Stage-Young Vic-London)
Type de série: RevivalThéâtre: Young Vic Theatre (Londres - Angleterre) Salle : Main StageDurée : 1 mois 2 semaines Nombre : Première Preview : 10 October 2014
Première: 16 October 2014
Dernière: 29 November 2014Mise en scène : Katie Mitchell • Chorégraphie : Producteur : Star(s) : Commentaires : Trailblazing director Katie Mitchell returns to the Young Vic with her signature lyricism to direct Anton Chekhov’s last and greatest play The Cherry Orchard.
Vigorous and profound, this new version by Olivier Award winner Simon Stephens (A Doll’s House, The Curious Incident of the Dog in the Night-time), is an anguished and heartbreaking love letter to a society in violent transition.
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