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Compositeur Musique additionelle Librettiste Parolier Metteur en scène Chorégraphe Producteur création Producteur version
Musical
Musique: Michel Legrand • Paroles: Livret: Charles Burr • Jacques Demy • Sheldon Harnick • Production originale: 7 versions mentionnées
Dispo: Résumé Génèse Isnpiration
Genèse: Un projet difficile à produire Le projet a déjà une longue histoire quand commence le tournage, à l'été 1963. En 1961, Demy avait déjà rédigé la continuité des séquences d'un film qui s'appelait alors La Belle Amour. Dans les premiers brouillons, le cadre est un magasin de disques ou de gants8. Le titre définitif est trouvé en novembre 1961, alors que le réalisateur et Michel Legrand travaillent à élaborer la musique. L'essentiel du dialogue et de la musique est déjà rédigé en mai 1962 quand Demy se rend au festival de Cannes pour tenter, en vain, de trouver un financeur. Il se consacre en 1962 au tournage de La Baie des Anges, qui lui prend peu de temps, mais n'en oublie pas moins son drame musical. Camille Taboulay reproduit des documents qui témoignent d'au moins quatre étapes d'écriture des Parapluies entre 1961 et 1963 : continuité des séquences, récit romancé, scénario dialogué et enfin construction du film, qui s'inscrit « dans un temps précis», témoignage du travail de plus en plus pointilleux de Demy pour assurer le tournage. Si le projet est si long à mettre en place, c'est qu'« il n'y a pas, dans les structures du cinéma français, de place » pour lui. Sur la base du succès médiocre des comédies musicales hollywoodiennes dans l'Hexagone, les producteurs sont convaincus que ce genre n'est pas fait pour le public français, à l'exception des films à chanson portés par une vedette. Les Parapluies leur semblent donc voués à un échec commercial. Demy et Legrand font des démarches pendant de longs mois, sans succès. Sur les conseils d'un ami metteur en scène de théâtre, Demy se tourne alors vers le patron du quotidien France Soir, Pierre Lazareff. Il lui présente Mag Bodard, nouvelle productrice, qui est vite convaincue de l'intérêt du projet de Demy, et ce, malgré l'échec commercial du film qu'elle vient de produire. Elle témoigne avoir été fascinée par l'histoire et « par l'idée de faire quelque chose de très neuf». Elle trouvera les financements nécessaires, 1 300 000 francs, grâce à Pierre Lazareff qui convaincra la Fox d'apporter les premiers fonds. En échange, Lazareff leur produit un reportage sur le tournage du Jour le plus long dans son émission Cinq colonnes à la une. L'argent manquant est trouvé grâce à l'avance sur recettes, des financements de l'Allemagne (qui demanderont en échange que l'actrice Ellen Farner joue le rôle de Madeleine) et des emprunts de la société de Mag Bodard. Jusqu'à la fin du tournage, la situation financière restera fragile. La productrice projette régulièrement des extraits de séquence tournés afin de trouver de nouveaux fonds15. Les dirigeants de la Fox, convaincus que le film ne va connaître aucun succès commercial, veulent qu'il soit d'abord diffusé en province. Mag Bodard devra se battre et convaincre le réseau Publicis de programmer Les Parapluies à Paris. Composition et édition de la musique Demy rencontre Michel Legrand en 1960 et arrive, avec l'aide d'Agnès Varda, à le convaincre de participer au projet d'un film musical. Il devient selon l'expression du musicien « le frère de création16 » du réalisateur. Tout en participant à la bande son de La Baie des Anges et La Luxure, Legrand travaille, en étroite collaboration avec Demy, au projet des Parapluies. Dans la première moitié de 1961, l'inspiration ne vient pas, et Demy doute de la viabilité du projet. C'est en novembre de cette année que le déclic se produit. Dans la résidence du réalisateur à Noirmoutiers, Legrand joue ses compositions au piano et Demy chante. Le premier air qu'ils définissent ainsi est celui que chante Madame Emery à la bijouterie : « nous sommes dans une situation difficile». Michel Legrand estime que le travail de composition s'est avéré plus facile que pour Les Demoiselles de Rochefort, alors qu'il est d'un naturel plus joyeux. Le travail en collaboration durera huit mois, Demy reformule les paroles en fonction des mélodies, évalue le temps de déplacement des acteurs, Legrand modifie une mesure : la symbiose est parfaite. Avec l'aide de la sœur du musicien, Camille, ils enregistrent une première version sur cassette, destinée aux producteurs. Même si la production du film est assurée, il leur faut trouver parallèlement un éditeur de musique qui assure la prise en charge de la bande musicale, ce qui représentait entre vingt-cinq et trente millions d'anciens francs19. Legrand embauche des musiciens et commence l'enregistrement sans certitude qu'il pourra les payer. C'est avec l'aide de Francis Lemarque, ami du compositeur, que celui-ci et Mag Bodard pourront co-produire la production de la bande musicale14,19. Choix de la distribution Le choix de Catherine Deneuve s'est imposé à Demy dès 1961, date à laquelle il lui propose déjà le rôle. Il l'avait découverte au début de cette année dans L'Homme à femmes de Jacques-Gérard Cornu, où elle jouait aux côtés de Danielle Darrieux, idole du réalisateur. Même si le film ne se fait que deux ans plus tard, Deneuve accepte, sensible à la confiance que lui témoigne le metteur en scène et au fait que ce projet lui permettra d'orienter sa carrière. Pour Mme Emery, le réalisateur songe à Micheline Presle, avec qui il a travaillé sur le sketch des Sept Péchés capitaux et à Danielle Darrieux. Mais la première refuse de jouer le rôle d'une mère et Demy n'a pas le budget pour une célébrité comme Darrieux. Il se tourne alors vers Anne Vernon, qu'il a vue dans des films de Jacques Becker. Marc Michel reprend le rôle de Roland Cassart qu'il avait dans Lola et Guy sera joué par un Italien qui parle à peine le français, et qui jouait un rôle secondaire dans Rocco et ses frères : Nino Castelnuovo. La population tout entière de Cherbourg est invitée au tournage de la scène du carnaval. Comme le film est entièrement chanté, la contrainte de trouver des voix de doublage proche de celle des acteurs n'existe pas. Cela donne une grande liberté à Demy et Michel Legrand dans le choix des chanteurs qui vont doubler. Il leur fallait éviter le côté opératique, donc trouver des « voix simples, qui s'accordent au texte, à la musique […], des gens de jazz parce qu'il y avait beaucoup de moments rythmés». Pressentie pour le rôle principal du film, la chanteuse Isabelle Aubret est victime d'un très grave accident de voiture. Du jour au lendemain, elle doit cesser toute activité. Préparation Il reste peu de documents concernant la préparation du tournage, d'une part à cause des pertes d'archives, mais aussi parce que beaucoup d'éléments furent bricolés dans le feu de l'action et l'euphorie collective. On sait cependant que le choix de la ville de Cherbourg a lieu en novembre 1961. Auparavant, Demy n'avait aucune idée du cadre de l'action. Il s'y rend après avoir visité Le Havre pour un repérage. Cette ville le déçoit alors qu'il est conquis par la lumière de Cherbourg. Dès cette première visite, il repère la rue où il situera le magasin de parapluies - dans la réalité une quincaillerie. Le décorateur Bernard Evein va y faire des repérages et se met à l'ouvrage. Son travail commence bien avant que le film et la musique soient définitivement écrits. Et de même que la musique a été composée par un travail de va-et-vient permanent entre Michel Legrand et Jacques Demy, de même les décors, les couleurs, les costumes ont été choisis en interaction avec le processus d'écriture du film, durant cinq mois25. C'est ainsi que le réalisateur et le décorateur travaillent ensemble sur le script, en y collant les bouts de tissu correspondants à chaque scène et en se constituant une « charte générale des costumes et des décors». Preuve du soin apporté à la spécificité des couleurs, les papiers muraux ont, pour 90 % d'entre eux été créés par Évein lui-même et non achetés dans le commerce. Ces papiers ont coûté 15 000 francs sur un budget total de décoration de 120 000 francs, une proportion insensée pour la production. Le soin apporté à la préparation n'empêchera pas l'équipe de recourir au bricolage notamment à cause des contraintes financières qui obligent chacun à recourir au système D. Les comédiens assistent à l'enregistrement de la partie chantée, ce qui permet d'améliorer le lien entre les acteurs et leur voix. Un tel préparatif, indispensable à la vraisemblance du film permet par exemple à Catherine Deneuve de faire des suggestions à Danielle Licari, la « voix chantée » de Geneviève. Une fois les playbacks enregistrés, les comédiens ont dû s'entrainer au synchronisme sous le contrôle, tyranique selon Legrand, du réalisateur et du compositeur, pour éviter de perdre du temps pendant le tournage et assurer la fluidité du résultat. Ambiance du tournage Le film est tourné en huit semaines, à Cherbourg, en juillet-août selon Camille Taboulay, du 17 août au 20 octobre 1963 selon Jean-Pierre Berthomé!!! Tous les témoignages évoquent un tournage euphorique, porté par un enthousiasme collectif. Jacques Demy le qualifie de « joyeux », « sublissimme » ; Catherine Deneuve parle d'un «état de grâce». Les horaires sont « fous », comme la première semaine où, l'équipe tourne de nuit et prend, à 6 heures du matin, des fruits de mer au petit-déjeuner. Les difficultés dues aux contraintes du projet musical et au manque de moyens obligent à l'invention15 et soudent l'équipe, notamment en ce qui concerne l'harmonisation des costumes et des décors. Catherine Deneuve apporte une robe Chanel de sa propre garde-robe. En fonction des occasions, c'est le choix d'un costume acheté qui dicte au dernier moment la création du papier peint ; ou inversement, l'orange de la terrasse de café choisie à Cherbourg qui impose de dénicher les tenues adaptées. Le tournage a donc cherché à créer un puzzle entre le Cherbourg réel et les désirs de Demy. A posteriori, Michel Legrand estime cependant que cette période ne doit pas être un « mythe » et que la précarité financière était très lourde.
Résumé: Le film se divise en trois parties. Cherbourg, novembre 1957. Madame Emery et sa fille, Geneviève, tiennent une boutique appelée "Les parapluies de Cherbourg". Geneviève est amoureuse de Guy, mécanicien dans un garage. Sa mère désapprouve la relation quand elle l'apprend. Le jeune homme est élevé par sa tante, gravement malade. Il est appelé pour faire son service militaire en Algérie. Les deux amoureux doivent se quitter. Enceinte, désemparée parce qu'elle a peu de nouvelles de Guy, Geneviève, sur l'insistance de sa mère, épouse Roland Cassard, un riche négociant en pierres précieuses. Elle quitte Cherbourg avec sa mère. Blessé, Guy est démobilisé en mars 1959 après un long séjour à l'hôpital. Il passe par une phase d'accablement puis se reprend. Il devient gérant d'une station-service grâce à l'héritage de sa tante Élise et épouse Madeleine, qui s'occupait de celle-ci depuis plusieurs années. La veille de Noël 1963, Geneviève, de passage à Cherbourg avec Françoise, l'enfant de Guy, s'arrête par hasard dans cette station-service. Guy refuse de renouer quelque lien que ce soit, repoussant même l'offre de parler à Françoise ; pendant que Geneviève repart, il joue avec son fils dans la neige.
Création: 19/2/1964 - *** Film (***) - représ.