Triomphe en Avignon cet été
«Le soir à la nuit close quand le genre humain repose, je travaille à mon Palais. De mes peines nul ne saura jamais.»

Né au siècle dernier Ferdinand Cheval, surnommé « Le facteur Cheval » a passé plus de trente ans de sa vie à construire une sorte de palais extraordinaire, tout seul, avec ses petites mains, ses outils et sa brouette. La plupart des gens le qualifient encore de fou aujourd’hui. Mais c’était un fou génial ! Oscar Wilde a écrit que : « Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais ».
Chacun sur cette terre a sa part de bonheur et de malheur. Certains trinquent plus que d’autres. Et le facteur Cheval ne sera pas épargné par les ronces de la vie. Il va perdre son jeune fils, puis Alice sa fille chérie s’en ira au pays d’à l’envers. Elle avait à peine quinze ans. Comment survivre à la mort de ses enfants ? C’est bien la pire des douleurs. Son épouse suivra un peu plus tard. Ferdinand Cheval, fou de chagrin, aura pourtant la force de construire un palais inouï, né d’un songe. C’est sans doute ça qui lui a maintenu la tête hors de l’eau. La passion, quelle qu’elle soit, nous sauve de tout.


Quand la fiction rejoint la réalité… Le facteur Cheval va se lier d’amitié avec un peintre, blessé lui aussi par la vie, et qui sera le déclencheur d’une histoire d’amour très singulière. Cheval aurait pu le rencontrer lors de ses tournées…
Lorsqu’ on découvre le Palais Idéal du facteur Cheval à Hauterives, dans la Drôme provençale, on prend une sacrée claque et on sait qu’après, rien ne sera plus jamais pareil. Savoir que c’est le travail dément d’un seul homme, facteur de son état, qui en plus, n’avait pas fait d’études et n’avait aucune notion d’architecture, est bouleversant ! Comme quoi, tout est possible si on le désire profondément.
Ferdinand Cheval avait réussi à atteindre l’inaccessible étoile. Parce qu’il y a cru.

Ce que Nadine Monfils écrit à propos de «Le Rêve d’un Fou»
«C’est l’histoire d’un homme qui ne savait pas dire je t’aime…et qui l’a dit avec des pierres. Il a construit un Palais qui est la plus belle lettre d’amour que l’on puisse faire à son enfant. Parce que les mots, sculptés dans le silence de la nuit sont les plus puissants.
On le disait fou.
Il ne l’était pas.
C’est le monde qui l’est.
Un monde qui n’a rien appris de l’histoire et de ses horreurs, et qui continue à ignorer ou pire, à éliminer ceux qui ne marchent pas dans les rangs.
Vive la folie créatrice, vive la différence et vive la liberté! Ce Palais est un hymne à l’Amour, et la preuve qu’on peut réaliser ses rêves, même les plus fous.»

Photos prises lors du Festival d'Avignon 2022 - Philippe Anula


CREATEURS
AuteurNadine Monfils 
Mise en scèneAlain Leempoel 
Assistanat mise en scèneMathilde Bourguet 
ScénographieNoémie Vanheste 
CostumesVirginie Delvaux de Fenffe 
AVEC
ComédienElliot Jenicot 
PlasticienPhilippe Doutrelepont 
Une production de Panache Diffusion sprl

Ce que Alain Leempoel écrit à propos de «Le Rêve d’un Fou»
«Comment ne pas tomber amoureux de cette histoire vraie, teintée de fiction baignant dans l’univers atypique de Nadine Monfils. Elle nous embarque dans la brouette du Facteur Cheval, emplie d’abnégation, de passion, de rêve, bref de tout ce qui construit un homme qui tente de rester debout face à l’âpreté de la vie.
Comme le Facteur Cheval, nous avons nous-aussi notre quête ; un lieu qui magnifiera le texte, le théâtre et ce personnage singulier, d’une humanité salutaire.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’espoir et Ferdinand Cheval nous montre qu’un rêve, quel qu’il soit, nous aide à traverser les pires orages.
Aux côtés du comédien, un plasticien évoluera dans l’espace tel son double, son partenaire, son image et travaillera tout au long du récit, les matières utilisées dans l’évolution du Palais Idéal : La chaux, la pierre, la terre , le bois etc…..
A la fois pour illustrer l’âpreté du travail mais aussi la beauté de la création.»

Photos prises lors du Festival d'Avignon 2022 - Philippe Anula


Cet homme était plus que lui-même, il est une idée de l'inaccessible étoile que chantait un Jacques Bre! qu'a écouté sans doute l'autrice Nadine Monfils, belge elle aussi, tout comme le metteur en scène Alain Leempoel qui tire profit du décor minéral et poussiéreux du jardin des Halles pour camper le chantier du palais. Au-delà du fascinant monument qui dépasse tous les critères esthétiques, c'est avant tout la beauté intérieure du personnage dont on voit la construction ici, son lent édifice, puisqu'à l’évidence ce facteur Cheval était un homme de l'être.

L'art-vues - juillet 2022

Adaptant le roman de Nadine Monfils inspiré par la vie du Facteur Cheval, Alain Leempoel donne la parole à ce dernier dans un spectacle conçu pour être joué en plein air. On y découvre tout le parcours du génial concepteur du Palais Idéal, cette œuvre d’art totale construite en 33 ans par un seul homme. Seul à porter ce texte (mais accompagné de temps à autre par le plasticien Philippe Doutrelepont), Elliot Jenicot « est » véritablement Ferdinand Cheval, dans son physique rugueux, sa voix caillouteuse, son parler sans fioritures, ses maladresses touchantes… Une impressionnante performance à l’image de son personnage.

Le Soir - juillet 2022

Le jardin du Théâtre des Halles est pour le coup particulièrement intéressant dans sa minéralité teintée de couleurs provençales qu’il offre au metteur en scène Alain Leempoel. Difficile de ne pas avoir d'empathie pour cet homme toujours debout dans ses rêves, les pieds dans le mortier et la tête dans les étoiles. Le comédien Elliot Jenicot éblouit tant il a su en peu de temps se glisser dans la peau de cet homme hors nonnes qui travailla 33 ans à la construction de son idéal. Il parvient à nous faire toucher l’âme de cet homme traité de fou à son époque, qui ne se disait pas artiste mais simplement artisan.

Le Bruit du Off - Pierre Salles - 11 juillet 2022

Une histoire vraie où la fiction se mêle par touches délicates entre tragédie et beauté, un mélange qui paraît si réel et où l'émotion est toujours palpable
Là. la justesse des sentiments mais aussi leur violence trouvent crédibilité et force dans la sobriété élégante de la mise en scène d’Alain Leempoel.
Eliott Jenicot tel un passeur d'histoire nous transmet ce récit de façon grandiose. Son jeu est authentique, d’une rare finesse, d une grande précision et surtout distille une puissante émotion.
Entre sensibilité et pudeur, sa performance d'acteur est bouleversante. En pointillé, le plasticien comme un effet miroir se déplace et illustre le travail réalisé en utilisant la chaux, le bois, la pierre. Une ode à l’art et à la matière.
Une très jolie pièce qu'il faut aller voir

RegArts - Fanny Inesta - juillet 2022

Un comédien exceptionnel s’est emparé de ce texte pour en exprimer les rugosités, les tournures poétiques, les réflexions issues du vécu le plus intime, les contradictions entre une sorte de brutalité spontanée et une sensibilité envers les gens et les matériaux minéraux. Grâce à un travail vocal particulier et une recherche corporelle qui inscrit dans l’espace une silhouette typique, il nous transmet combien son personnage s’épanouit en pratiquant sans le savoir ce qu’on baptisera plus tard « art brut ». Combien l’utopie qui le sous-tend de réunir des cultures hétéroclites en vue d’une société meilleure en fait quelqu’un d’une humanité singulière et idéale.

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WebTheatre - Michel Voiturier - 21 juillet 2022

L’incarnation d’Elliot Jenicot dépasse toutes mes attentes. Il est d’abord un merveilleux conteur. Cette histoire, qui par ailleurs ne changera pas ma vie outre-mesure, il parvient à nous l’imposer comme centre de notre univers pendant 1h30. C’est comme si on avait toujours connu cet homme, comme si son projet nous était familier. Il fait tout passer : cette légère folie, évidemment, qui s’approche plutôt de la passion et qui brille dans ses yeux lorsqu’il parle de son palais ou de ses enfants, mais également une grande humanité dans l’évocation des plaisirs simples de la vie. Il fait exister l’âme rêveuse du personnage par-dessus cet extérieur un peu rustique qu’il lui dessine. Car on est tout autant touché par l’aspect physique de son Facteur, par la force brute qui émane de lui. Cette robustesse impressionne et permet une incarnation totale du personnage, qui rend la puissance de vie et de création du Facteur Cheval.

(…) C’est l’incarnation ultime, le théâtre immersif par excellence. On parle de construction, de force, de fatigue, d’un homme qui a donné ses nuits pour construire ses rêves, pour aller au bout, pour se dépasser, et on voit ce même homme devant nous, suant ce qui lui reste d’eau pour refaire vivre, l’espace d’un instant, celui à qui il prête son corps. Mais qu’est-ce que c’est beau.

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MDT - 20 juillet 2022

Grâce à l'interprétation du comédien endossant comme une seconde peau les postures et les mouvements de pensée du Facteur Cheval autant dans la rudesse de son être que dans sa dimension éthérée. après l’avoir côtoyé une heure et demie de si près, on a la curieuse sensation qu'il fait partie de nos proches Et peut-être plus troublant encore ce sentiment d'inquiétante étrangeté flottant autour de lui, un peu comme si quelque part en nous il existait.

La revue du spectacle - juillet 2022

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Photos prises lors du Festival d'Avignon 2022 - Philippe Anula


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Un jour d’avril 1879, au retour de sa tournée quotidienne de facteur rural, Ferdinand Cheval, alors âgé de 43 ans, bute sur une pierre si bizarre qu’elle lui rappelle un rêve qui sombrait peu à peu dans l’oubli : un palais féérique dépassant son imagination.
Il va consacrer trente trois années de son existence à modeler, nuit après nuit, dans ce qui était à l’origine son potager, un monument d’obstination. Inspiré par la nature qu’il traverse chaque jour, par les magazines illustrés qu’il distribue durant ses tournées de facteur, et enfin, par les cartes postales qui commencent à apparaître en 1890, il va bâtir un Palais unique au monde.

Moqué par les uns, critiqué par les autres, il consacre 33 ans, 10 000 journées, 93 000 heures à son Palais, sur lequel il grave « Travail d’un seul homme ». Il achève son Palais à l’âge de 76 ans et se trouve assez courageux pour bâtir ensuite son tombeau, tout aussi singulier, au cimetière du village de Hauterives durant 8 ans. Il décède à 88 ans et y est enterré. Avant sa mort, il fait certifier «sincère et véritable» sa biographie attestant que seul, il a construit son Palais.
Indépendant de tous courants artistiques, ne relevant d’aucune technique architecturale, le Palais idéal est aujourd’hui considéré comme une référence mondiale de l’art brut. Ardemment défendu par André Malraux, le Palais fut classé monument historique en 1969 au titre de l’art naïf. Ferdinand Cheval a été la source d’inspiration et d’hommages de nombreux artistes tels André Breton, Pablo Picasso, Tinguely, Max Ernst, Niki de Saint-Phalle…

 

Son époque, le XIXe siècle est une époque de grande misère, où la famine et la maladie font des ravages. C’est aussi l’époque des grandes révolutions dans de nombreux domaines : fin de la monarchie et prémices de la république, progrès des sciences, de la médecine, découvertes de Freud sur l’inconscient et les rêves, révolution industrielle, arrivée du chemin de fer, colonisations par la France des terres d’Afrique et d’Asie, naissance de l’école publique et laïque, présentation des premières expositions universelles…

Une époque foisonnante racontée et illustrée dans les gazettes très lues à l’époque comme le Magasin Pittoresque ou La revue illustrée (des gazettes distribuées par tout facteur rural), à laquelle s’ajoute la naissance de la photographie et l’apparition des premières cartes postales. Ces supports d’information vont ouvrir le monde rural vers la ville, les autres régions et même la planète. Ils vont nourrir de façon extraordinaire l’imaginaire du Facteur Cheval.

Suite

 

Avril 1879. Ferdinand Cheval, facteur rural âgé alors de 43 ans, butte sur une pierre si bizarre lors de sa tournée qu’elle réveille un rêve. Véritable autodidacte, il va consacrer 33 ans de sa vie à bâtir seul, un palais de rêve dans son potager, inspiré par la nature, les cartes postales et les premiers magazines illustrés qu’il distribue.

Parcourant chaque jour une trentaine de kilomètres pour ses tournées en pleine campagne, il va ramasser des pierres, aidé de sa fidèle brouette. En solitaire, incompris, il inscrit sur son monument “travail d’un seul homme”. Son palais de rêve est achevé en 1912.

« Mon pied avait accroché une pierre qui faillit me faire tomber; j'ai voulu savoir ce que c'était. C'était une pierre d'achoppement de forme si bizarre que je l'ai mise dans ma poche pour l'admirer à mon aise. Le lendemain, je suis repassé au même endroit; j'en ai encore retrouvé de plus belles. Je me suis dit: puisque la nature veut faire la scultpure, je ferai la maçonnerie et l'architecture.»

Au cœur d’un jardin luxuriant, il imagine un palais inhabitable, peuplé d’un incroyable bestiaire – pieuvre, biche, caïman, éléphant, pélican, ours, oiseaux… Mais aussi des géants, des fées, des personnages mythologiques ou encore des cascades, des architectures de tous les continents. Une œuvre architecturale aussi inclassable qu’universelle.

Unique au monde, le Palais Idéal a inspiré les artistes durant plus d’un siècle. Indépendant de tout courant artistique, construit sans aucune règle d’architecture, le Palais idéal a fait l’admiration des surréalistes. Il a été classé en 1969 Monument Historique par André Malraux, alors Ministre de la Culture, au titre de l’art naïf.
© Palais idéal du Facteur Cheval - www.facteurcheval.com