Avec l’humour grinçant de Jean-Michel Ribes, « Musée haut, musée bas » met en scène une douzaine de personnages, artistes, visiteurs, conservateurs et guides, qui s’éparpillent dans le grand bazar de la culture d’aujourd’hui. Jean-Michel Ribes met l'univers muséal sens dessus dessous. Désopilant, léger, subversif.
Dans cette histoire de musée, l’auteur ne veux ni donner de leçons, ni faire de commentaires, seulement explorer ce lieu où se rencontrent les muses, où se mêlent l’art et la vie, les mortels et les immortels, dans un ballet émouvant et absurde. Il a voulu que le public traverse le spectacle comme il visite un musée, sautant de la Peinture Hollandaise aux Dadaïstes, des Antiquités grecques aux Impressionnistes…c’est à dire en traitant chaque scène dans un style de théâtre aussi différent que l’est celui des salles de musée.
Le Musée est-il chaud, est-il froid? Est-il haut, est-il bas? Y a-t-il des veaux, y a-t-il des rats?
Et que viennent y faire tous ces gens? Visiter, mais visiter qui? Quoi? Chercher quelqu’un? Se sécher, se montrer, s’aimer, chuchoter, s’extasier, roupiller, copier? Le musée, espace de liberté ou prison pour dingues? que trouve-t-on dans les musées? Le passé, le présent, ma tante, des oeuvres, des chefs-d’oeuvres, des voleurs, des saintes Vierges, Mickey, Gorgio de Chirico, la lumière, l’ombre, l’obscurité ou personne?
Et l’art dans tout ça?
Jean-Michel Ribes
Un spectacle qui nous renvoie à nos propres contradictions et idées reçues, maniant l'humour, la dérision et un zest d'auto-dérision nécessaire aujourd’hui.
Une comédie au pas de charge, désinvolte et dévastatrice, terriblement exacte, drôle, affreusement drôle.
- Tu vois, Max, ce qui compte ce n’est pas ce qu’on ressent pendant une exposition.
- Non ?
- Non. C’est comment on se comporte après. Il y a trois ans, en sortant de l’exposition Picabia, j’étais content, mais tellement content, quand je suis rentré à la maison, j’ai quitté ma femme.
- C’est un grand peintre, Picabia.
- Un génie, Max, un génie.
- On aurait dû prendre un guide, Jean-Louis.
- Un guide ? Pour quoi faire ?
- Pour expliquer, je comprends rien.
- Y a pas à comprendre, Pauline, y a à ressentir
- Je ressens pas, ça fait une heure que je ressens pas, c’est long
- Parce que tu crois qu’un guide, ça ressent ? …
Si on laissait traîner une oreille dans les musées, il y aurait souvent de quoi bien s'amuser. Le public, échauffé ou refroidi par l'art exposé, est la source de réflexions de haut vol ou au ras des pâquerettes. Avec « Musée haut, musée bas », le Français Jean-Michel Ribes a imaginé une salve de saynètes où les goûts et les couleurs s'expriment dans toute leur splendeur. Ce qui s'expose ici, c'est la palette des sentiments humains, par le truchement du commentaire sur l'art. Et sur le cochon : « Simone, dit un mari à sa femme, il faut qu'on parle plus de sexe à la maison. Si on ne veut pas dégoûter les enfants de toute la période gréco-romaine, je dois même leur montrer le mien. » Et ainsi de suite, jusqu'à cette déprime des gardiens : « Vous n'imaginez pas la douleur d'être confrontés au Beau toute la journée. Comment voulez-vous acheter normalement un pain après ça ? » Voici un spectacle qui agit directement sur nos zygomatiques. Tour à tour caissiers, esthètes, néophytes ou pauvres hères perdus dans le labyrinthe de l'histoire de l'art, la troupe développe une technique ludique, privilégiant la feinte, le jeu physique et l'ironie plutôt que le profil psychologique des personnages. Ça, c'est de l'art !
Laurent Ancion - Le Soir
C'est d'une verve, d'une richesse d'inventions drôles incroyables. Ce n'est pas du tout une critique des musées, c'est une avalanche de situations burlesques situées dans un musée imaginaire et de paroles bouffonnes qui les accompagne. (Michel Cournot - Le Monde)
Farce grotesque qui réapprend à penser, à rire librement, à supporter avec panache l'infinie absurdité d'être de ce monde. (Fabienne Pascaud – Télérama)
Ce qui est formidable chez Ribes, c'est qu'il fait tout passer par le rire, la verve ou l'ironie. C'est notre Rabelais, la lucidité, plus la gaîté, plus l'extravagance. (Philippe Tesson - Figaro Magazine)
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« Quand je sens qu’il y a dans ma démarche une volonté de démontrer, j’arrête tout.
Le commentaire analytique terrorise les auteurs, qui se retrouvent pétrifiés comme des lapins devant des phares ! Le raisonnement tue la pensée. Au musée, c’est pareil. Si on nous explique ce que représente La naissance de Vénus de Botticelli, on ne peut plus se retrouver face à elle dans un état créatif. Le vrai danger est là : ce qui est expliqué est plus petit que ce qui est. Il faut aller ailleurs, il faut sauter dans le vide. On nous dit ce qu’il faut bouffer, ce qu’il faut penser et quel temps il va faire. Il y a un trop-plein de réalité.
Lâchons-nous! »
Jean-Michel Ribes