Irrésistible Nuit des Rois:
du rythme, des chants, du rire
le théâtre élisabéthain en Commedia.
La preuve du pudding, disent les Anglais, c'est de le manger. Et cette Nuit des Rois à l'italienne est des plus gouleyantes. C'est un vrai feu d'artifice d'effets et de surprises, sans que l'on tombe jamais dans la vulgarité ou le tapage gratuit.
(Philip Tirard - La Libre Belgique)
Stefano PEROCCO a construit nos premiers masques. Ces masques sont magnifiques et ont eu une influence majeure sur l’élaboration de notre premier projet. Mais ce sont des masques traditionnels, particulièrement appropriés au travail de canevas pur, et lorsque nous lui avons parlé de notre « projet Shakespeare », il a directement réagi de la sorte : Les masques ne seront pas des masques « purs » de Commedia, c’est à dire des masques pleins, car lorsque le texte est un minimum écrit, le masque de Commedia ne le supporte pas, il est trop sauvage, trop brutal : il a besoin de l’improvisation et du langage de « la rue ». Par contre nous rapprocherons les personnages de Shakespeare des archétypes de la Commedia, en utilisant des masques qui nous rappelleront tel ou tel personnage. Ce seront des masques en cuir mais ils occuperont seulement une partie du visage, par exemple un sourcil relié à un nez ou une joue reliée à un menton, un front relié aux mâchoires… Stefano PEROCCO créera les masques pendant les répétitions. Il viendra donc pendant une semaine assister au travail afin de saisir exactement les lignes dramaturgiques du metteur en scène et les différentes options prises au cours du travail.
D’autre part, la création de masques s’opère également en fonction de la personnalité des comédiens : un masque créé pour un comédien en particulier ne ressemblera pas au même masque créé pour un autre comédien. La personnalité du comédien est une donnée primordiale tout comme la manière dont bouge ce comédien ainsi que l’option de la scène et l’imaginaire dans lesquels il travaille. Il est donc impensable de créer un masque d’après une photo et un texte. Parce que nous avons affaire à un véritable canevas de Commedia dell’Arte, nous avons la chance de pouvoir avoir recours à l’utilisation de masques pour aboutir à une exacte définition des personnages. Ces masques qui représentent un mélange entre l’homme et l’animal ramènent le public à un instinct primitif, à une réaction physique et non mentale et donc à une compréhension immédiate du discours. Le travail du masque, directement associé à une parfaite maîtrise du corps, permet d’emporter les spectateurs dans un univers magique et féerique, de l’ordre de l’imaginaire du conte. Lorsque l’on commence à maîtriser un masque, l’efficacité sur les places publiques est redoutable ! En effet, le langage du masque est universel : il permet de se faire comprendre dans le monde entier car il parle aux gens par l’imaginaire et non par la parole. Avec un masque, on doit aller à une telle vitesse pour passer d’un état émotionnel à un autre, comme les animaux, que ces ruptures provoquent le rire et l’étonnement et donnent aux comédiens la possibilité d’interpréter une palette de couleurs invraisemblable lors d’une seule scène. L’acteur peut donc faire passer son personnage par 5 à 7 couleurs différentes émotionnelles au cours d’une scène d’environ 1 minute 30.