Madame Sans-Gêne...
… une femme du peuple à la cour de Napoléon.

Cette pièce de Victorien Sardou , créée le 27 octobre 1893 au théâtre du Vaudeville de Paris, est considérée comme l'une des œuvres les plus populaires du répertoire théâtral. Le personnage de madame Sans Gêne s'est imposé d'emblée à la création en 1893 grâce à sa créatrice, la grande comédienne Réjane, qui joua le rôle durant toute sa carrière. D'autres actrices célèbres du théâtre s'y illustrèrent par la suite, comme dans des adaptations au cinéma: Gloria Swanson, Arletty et Sophia Loren.
La pièce fut reprise au théâtre Sarah-Bernhardt en 1957 avec un trio d'acteurs fabuleux: Madeleine Renaud, Jean-Louis Barrault et Jean Desailly.


Madame Sans-Gêne, Maréchale Lefèbvre, duchesse de Dantzig, a connu la pauvreté et se souvient du temps où elle était blanchisseuse. À la cour de Napoléon, ses manières et son franc-parler choquent la Reine Caroline, et la Princesse Élisa, qui veulent faire oublier qu’elle vient du peuple. Elle va trouver un allié inattendu en la personne du Ministre de la police Fouché. Sa loyauté et son impertinence vaincront Napoléon.

Résumé complet
CREATEURS
AuteurVictorien Sardou 
Mise en scèneBernard Lefrancq 
CostumesJean de Vuyst 
AVEC
Madame Sans-GênePerrine Delers 
Maréchal LefebvreBernard Lefrancq 
FouchéMarc De Roy 
Napoléon, JasminMichel Poncelet 
NeippergNicolas Dubois 
Julie, Caroline, Marie-LouiseDorothée Hallot 
Toinon, Elisa, Mme de BulowAngélique Leleux 
Un voisin, Despréaux, SavaryJean-Paul Clerbois 
Vabontrain, Leroy, BrigodeRonald Beurms 
Fafa, Une dameFabienne Miessen 
Une production du Théâtre Royal des Galeries, dans le cadre de la Tournée des Châteaux

L'Empereur (à Fouché):
Décidément , vous êtes un habile homme. Fouché : J'ai pourtant trouvé habile plus que moi, Sire.

L'Empereur:
Qui donc ?

Fouché:
La Duchesse !

L'Empereur:
Oui, oui! C'est une rusée Madame Sans-Gêne , que j'aime bien !

Fouché:
Alors , Sire ?

L'Empereur:
Garde-la précieusement! Tu ne trouverais pas la pareille!

Catherine-Mme Sans-Gêne (à son mari, Lefebvre):
Ca t'la coupe!


La révélation du spectacle, c'est incontestablement Perrine Delers dans le rôle titre. A peine sortie des écoles, elle est une Madame Sans-Gêne d'anthologie, une vraie nature: diction faubourienne, gouailleuse, généreuse, truculente et avec cela une grâce mutine bien en chair à rejeter Claudia Shiffer aux oubliettes des canons de la beauté féminine. Rubens contre Giacometti, Hélène Fourment versus Twiggy…

Mais il n'y a pas que le physique. Elle fait preuve de plus que d'abattage: ses reparties sonnent juste et vrai, elle joue avec le cœur, le corps et l'esprit. Le public ne s'y trompe pas, riant sans arrière-pensée de son culot.

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La Libre Belgique - 28/7/2004 - Philip Tirard

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Pour la compagnie des Gale­ries, l'été, c'est sacré. La troupe, elle-même née au grand air du château de Beersel, en 1948, trouve l'occasion de toucher un pu­blic plus éloigné et d'assurer la promotion de sa saison à venir. Pour certains spectateurs, ce sera l'un des seuls spectacles de l'année. Gare à leur plaisir!

Dans la cour, sans décor sinon deux paravents, Perrine Delers as­sure le rôle avec l'efficacité de· l'ouragan. Son tonus comme sa tendresse convainquent, dans une mise en scène pourtant plus prompte à la feinte qu'à l'émo­tion. Petit peuple et gens de la haute prennent les traits de Nico­las Dubois, Marc De Roy, Doro­thée Hallot, Bernard Lefrancq, Angélique Leleux, Jean-Paul Cler­bois, Ronald Beurms, Fabienne Miessen et Michel Poncelet, qui se partagent une trentaine de rô­les. Pas de réservistes : ici, tout le monde mouille sa vareuse.

Laurent ANCION - Le Soir, 27/07/2004

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Fils d'un sous-officier, il est pratiquement orphelin à dix ans. Il est élevé par un oncle curé, n'aime pas les cours mais se montre très doué. Il est d'abord garçon perruquier et à dix-huit ans, s'engage comme simple soldat au régiment des gardes françaises.

En 1783, il se marie avec une blanchisseuse, née Catherine Hubscher, passée à la postérité sous le nom de Madame Sans-Gêne, avec laquelle il aura quatorze enfants dont treize mourront en bas âge.

Sergent en 1788, il sauve la vie de plusieurs de ses officiers, molestés le 14 juillet 1789. Lieutenant de la garde nationale parisienne mais resté fidèle à son roi, il est blessé en protégeant la famille royale durant sa tentative pour se rendre à Saint-Cloud, puis favorise la fuite des tantes de Louis XVI.

Il intègre pourtant les armées de la République et devient capitaine d'infanterie en 1792. Il sert dans l'armée du Centre puis dans celle de Moselle. Il se fait remarqué et devient général de brigade à la fin de 1793, participe à la bataille de Geisberg et devient général de division en janvier 1794. Il participe à la prise d'Arlon et à celle de Dinant, à la victoire de Fleurus, puis passe à l'armée de Sambre-et-Meuse, sert sous Kléber et Hoche. Il est à Altenkirchen et Wetzlar, à Friedberg, au passage du Rhin à Neuwied, passe à l'armée d'Angleterre et revient à l'armée de Mayence qu'il commande par intérim. Blessé à Pfullendorf, il devient gouverneur militaire de Paris en 1799. il est désigné par le Conseil des Cinq-Cents comme candidat au Directoire mais n'est pas élu.

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Il faut dire qu'avec un tel caractère et des manières si peu protocolaires, Madame Sans-Gêne (née Catherine Hubscher), comme l'avait surnommée Napoléon, avait de quoi faire enrager toutes les belles de la Cour! Ses origines modestes et travailleuses, étant fille de bûcheron alsacien puis orpheline, faisaient qu'elle n'était guère intimidée face aux Comtesses ou aux Duchesses.

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Né à Paris, le 5 septembre 1831. Mort le 8 novembre 1908. Auteur dramatique, il dut ses premiers succès à Virginie Déjazet. Il écrivit un grand nombre de pièces de théâtre qui furent jouées au Vaudeville, au Gymnase, à la Porte Saint-Martin, au Palais-Royal, à la Gaieté, à la Comédie-Française. Ses principales œuvres sont : Nos intimes, La Famille Benoiton, Nos bons villageois, Patrie, La Haine,…
Rabagas en 1872, Daniel Rochat en 1880 et Thermidor en 1891 soulevèrent, par les questions politiques qu'elles abordaient, de violentes protestations. Il écrivit en collaboration avec Émile Moreau, Madame Sans-Gêne en 1893, et en collaboration avec de Najac, Divorçons qui fut jouée au Palais-Royal. Il imagina pour Sarah Bernardt, qui en joua le rôle principal, Fédora, Théodora, La Tosca et La Sorcière.
Victorien Sardou fut souvent accusé de copier d'autres auteurs, il défendit les droits de l'auteur dramatique dans une brochure intitulée Mes plagiats. Il écrivit peu en dehors du théâtre. Il fut élu à l'Académie Française le 7 juin 1877.

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