Grave, intense, fougueux, percutant. Et quel texte ! - La Libre Belgique
Lauréat du Prix Maeterlinck de la Critique 2022 "Meilleure interpretation"
Prix de la meilleure pièce en 2015 aux Theatre Awards

Attention, cette fille est une bombe ! Accompagnée de trois musiciens, Gwendoline Gauthier dégoupille le personnage d’Effie dans le texte choc de l’auteur gallois Gary Owen, mis en scène par Georges Lini. Aussi bouleversante qu’haletante, on ne ressort pas indemne de cette puissante tragédie sociale.


Effie habite à Splott, un quartier de Cardiff – capitale du Pays de Galles – miné par la fermeture des usines, le chômage et la précarité. Effie, c’est le genre de fille qu’on évite de regarder dans les yeux quand on la croise dans la rue car on a l’impression qu’elle va nous exploser au visage. Effie, on croit la connaître, alors on la juge l’air de rien, mais on n’en connaît pas la moitié. Tous les lundis, elle picole comme une sauvage, se came à fond et émerge au bout de trois jours « d’une gueule de bois pire que la mort », pour mieux recommencer. Un personnage de démesure, jusqu’au-boutiste et qu’on croirait sorti d’une tragédie grecque. Et puis, un soir, l’occasion lui est offerte d’être autre chose que ça…


CREATEURS
AuteurGary Owen 
Kelly RivièreBlandine Pélissier 
Mise en scèneGeorges Lini 
Collaboration artistiqueSébastien Fernandez 
Direction musicaleFrançois Sauveur 
LumièreJérôme Dejean 
CostumesCharly Kleinermann 
CostumesThibaut De Coster 
AVEC
Gwendoline Gauthier 
MusicienPierre Constant 
MusicienJulien Lemonnier 
MusicienFrançois Sauveur 
Une coproduction du Théâtre de Poche et de la Cie Belle de Nuit

Critique - UNE TUERIE ! (…) Gwendoline Gauthier dévore le phrasé enfiévré de Gary Owen avec une fureur presque effrayante. Véritable boule de feu, elle est cette zoneuse banlieusarde en roue libre sans que, jamais, ce ne soit cliché (…) trois musiciens cadencent son monologue, scandent les coups qu’Effie encaisse pour nous tous, ou adoucissent les cloques que laisse cette fille-comète sur notre peau à force d’avoir piloté sa brûlante trajectoire tout près de nous.

Le Soir - Catherine Makereel - 2021 09 17

Critique - Grave, intense, fougueux, percutant. (…) Si les mises en scène de Georges Lini sont souvent très audacieuses, son travail, ici, tranche radicalement par une extrême sobriété entièrement mise au service du texte. Et quel texte ! (…) il en faut une carrure et un mental d’acier pour interpréter autant de rage, de fougue et d’abnégation.

La Libre - Stéphanie Bocart - 2021 09 16

Construit sur une suite de rebondissements dignes d'une série télé addictive et écrit dans une langue hyperréaliste à l'humour acide, Iphigénie à Splott est porté dans cette mise en scène de l'infatigable Georges Lini par Gwendoline Gauthier, qui assure dans tous les registres de ce monologue-montagne russe. Un monologue, mais pas vraiment un seul en scène puisqu'elle est accompagnée, dans ce décor sobre où un Chesterfield est simplement encadré par un filet de leds, par trois musiciens. Couvant l'héroïne du regard et parfois confidents, François Sauveur, Pierre Constant et Julien Lemonnier distillent en live une bande-son post-rock bien balancée. Percus frappées sur les coups du sort, violon languissant quand l'amour survient, beat électro pour rebondir: un cocon musical idoine pour parvenir au bout du chemin de croix. Un must.

Le Vif - Estelle Spoto - 2021 09 15

Critique - Effie est le genre de meuf que vous n’avez pas envie de croiser dans la rue. Reloue,
aguicheuse, provocante, décanillant des bières comme un mec, survet’rose et string apparent.
Elle vit à Splott dans la banlieue de Cardiff en coloc et sort avec Kevin un mec pas très malin, mais qui la supporte. C’est déjà ça… Et puis un soir d’énième beuverie, Effie rencontre Yann, un ancien soldat.
Ça y est : le grand amour frappe à sa porte. Elle va tout quitter pour lui, se jeter enfin dans l’inconnu et, qui sait, se mettre dans le droit chemin ? Seule en scène, Gwendoline Gauthier déroute d’abord en hurlant sur les spectateurs, se battant pour dire son texte en même temps que les trois musiciens qui déroulent la bande-son du spectacle. Mais peu à peu, Gwendoline Gauthier brise la carapace d’Effie.

Paris Match - Benjamin Locoge - 2023 07 09

Critique - On va au théâtre pour écouter et voir des histoires de gens, des histoires touchantes, tristes, joyeuses. Un jour, alors que l’on ne s’y attend pas, une pièce nous déchire le cœur et nous arrache des larmes, les pédales du cœur, les vraies, celles que le cœur ne peut pas exprimer. Celles que Gwendoline Gauthier, incarnant une Iphigénie d’aujourd’hui, combative, drôle et furieuse, parvient à faire couler au terme d’une performance harassante, mise en scène de manière magistrale par Georges Lini.

La Voix du Nord (France) - Serge Carpentier - 2024 03 07

Critique - Gwendoline Gauthier a le don de la métamorphose […]. Cette première expérience en France signe sans doute une étape décisive, tant Iphigénie à Splott (nommé meilleur spectacle et meilleure interprétation pour la comédienne aux Prix Maeterlinck de la Critique Belge en 2022) fait applaudir à tout rompre le public devant cette performance à la fois captivante et brillante

Le Monde (France) - Sandrine Blanchard - 2023 07 17

Critique - Le metteur en scène bruxellois Georges Lini a pris le texte choc du Gallois comme il le fallait : de front, avec simplicité, un rythme sans faille et un parti pris judicieux: la comédienne seule en scène est entourée de trois excellents musiciens qui distillent un rock tour à tour mélodique et âpre, au gré de ses coups de gueule et de ses brisures.
Le public ne fait pas la fine bouche et applaudit à tout rompre ce conte pour adulte aussi grinçant qu'émouvant, ode à la solidarité et à l'humanisme. Gwendoline / Iphigénie n'a même pas l'air épuisé à la fin. Le théâtre de combat est une sacrée vitamine.

Les Echos (France) - Philippe Chevilley - 2023 07 12

 S’il y a une pièce que vous devez voir cette année c’est celle-ci. (Le Suricate - Sarah Cernero - 2021 09 21)

 C’est un appel à se rassembler, à lutter ensemble, à « ne plus être tout seul ». (KAROO - Alyssa Martini - 2021 09 28)

 Une véritable performance d’une heure trente qui nous tient aux tripes. (RTBF - Françoise Dubois - 2022 08 13)

 Une tragédie rock, un monologue coup de poing, une comédienne victime et assassine, antihéroïne et héroïne. (TTT - TÉLÉRAMA)

 Iphigénie à Splott est un cri de colère, une déflagration. (...) Et si l’on ne sort pas indemne du spectacle, le soutien du public souligne combien il a tapé juste et fort. (L'Humanité)

 Digne d'une série télé addictive. Un must ! (Le Vif)

Toute la presse :


Rien encore sur ce spectacle




Version pleine page (seule version disponible monde Apple)


Lorsqu'on a entre les mains une pièce comme Iphigénie a Splott et que l'on décide de la monter, il est primordial de garder en mémoire le raz de marée émotionnel qu'a suscité la première lecture. Car la pièce de Gary Owen est de celle qui vous bouleverse, qui ne vous laisse pas indemne. Et notre boulot est de restituer cette émotion. Iphigénie à Splott est un cri de détresse poussé par une jeunesse en colère et révoltée et dont nous, les ainées, avons saccagé les illusions. C'est une piqure de rappel pour une société en voie de déshumanisation. Car, oui, il faut bien l'avouer, notre responsabilité est plus qu'engagée : quel monde leur laissons-nous en héritage ? N'avons-nous pas tout cochonné ici-bas ?
Alors oui, la jeunesse gueule. Elle se fait matraquer ou/et piétiner par des chevaux, mais ne baisse pas le ton. Car il ne lui reste plus que ça.
Notre héroïne, qui ne s'appelle pas Iphigénie - il faudra faire travailler vos méninges pour comprendre l'astuce - fait partie de ces naufragé(e)s de l'existence, qui usent de leur « fighting-spirit » pour tenter de garder la tête hors de 'eau. Pour elle la vie est un combat de tous les instants.
Dans une région en crise, voire sinistrée, difficile, voire impossible d'envisager l'avenir. De trouver un sens a tout ça. Alors, pour oublier, pour masquer la détresse, on boit, on fume, on fait la fête, on cherche des échappatoires à sa propre misère.
Mais ce qui lui reste, tout ce qui lui reste à notre héroïne, c'est sa dignité. Et elle ne laissera personne la lui prendre.
Gardez pour vous vos préjugés et vos sarcasmes. Les apparences peuvent être trompeuses.
Il y a 21 ans de cela, sur ce même plateau du Poche, dans Trainspotting, je gueulais dans la peau de Francis Begbie « Sur quelle putain de planète on vit ?! ».
Les choses ne se sont pas arrangées. La colère est toujours là.
Et ici encore, nous la partageons avec vous.

 

Ce texte ne m’a plus quitté depuis la première fois où je l’ai lu. Dès les premières lignes, j’ai été passionnée par Effie, son verbe, son humour, sa puissance vitale. Effie ne connait que la précarité et les rues de Splott, et pourtant c’est une guerrière moderne comme on en croise peu au théâtre.
Voilà pourquoi j’ai été extrêmement heureuse quand j’ai su que j’allais pouvoir l’incarner !
Je suis partie à Cardiff, ai dormi dans le quartier de Splott pour m’imprégner du lieu du récit. Dans les rues longeant les usines désaffectées, dans les pubs pleins et les parcs vides, je répétais mon texte, mettant des images sur des mots.
C’est à la fois un drame privé et un drame politique. Parce que c’est aux gens comme Effie qu’on demande de se sacrifier, de « faire des efforts ». Et c’est ce qu’elle va devoir faire après avoir vécu le plus grand drame de sa vie, causé par le manque de personnel et l’ingérence des hôpitaux dû aux coupes budgétaires.
Ce qui est très beau dans cette pièce, et c’est pour ça qu’il faut la jouer, c’est qu’elle montre à quel point la politique ce n’est pas une question philosophique ou un exercice de débat. La politique a des conséquences directes sur l’existence des gens, sur leurs conditions physiques et mentales, sur leur durée de vie.
Ma rencontre avec Georges a été d’une simplicité saisissante. Sa passion pour les tréfonds de la culture britannique ainsi que pour les personnages hauts en couleur nous a amenés au travail avec beaucoup d’enthousiasme et d’obstination à la fois.

 

En ré-écoutant la matière, nous avons sélectionné des mélodies, des sons, des idées à développer en fonction du récit, des émotions brutes, de l'atmosphère et du contexte qui traversent et entourent le personnage d'Effie.
Sur scène, nous préparons en général un maximum de matière en amont des répétitions afin de pouvoir dès le départ incorporer la musique au travail des scènes, car elle agit directement sur les acteurs, impacte le rythme, et crée aussi des liens dramaturgiques.
Georges Lini nous propose une grande liberté d'action. Il construit sa mise en scène en lien étroit avec la musique. Nous envisageons la création musicale comme un acteur à part entière, on réfléchit à son rôle, a son statut, et nous essayons de lui donner chaque fois une couleur singulière, une cohérence dramaturgique propre et d'en faire un « récit en soi », comme s'il s'agissait de composer un album.