Entre humour cinglant, confessions douloureuses et retours sur les petits bonheurs, une vie tracée par la plume explosive de Dennis Kelly

«Et pourtant, je continue à croire que le théâtre peut changer le monde […] et que l’auteur doit, plus que tout, s’acharner à tâtonner vers la vérité.» Denis Kelly

Girls and boys, c’est une expédition dans les méandres de la mémoire mettant peu à peu à jour comment un quotidien s’écaille, se fissure par petits coups d’éclats et finalement, explose. Le texte de Dennis Kelly est construit comme un puzzle, et ce n’est que petit à petit que se construit l’image, faite ici des travers et méfaits d’une société machiste et capitaliste, où se dépose l’histoire intime d’une femme d’aujourd’hui.



«J’ai rencontré mon mari dans la file d’embarquement d’un vol Easyjet…
... et je dois dire que cet homme m’a tout de suite déplu»


Ça s’est passé exactement comme ça : au premier regard, il lui déplaisait, au second, elle était conquise. Il suffit d’une rencontre pour faire basculer une vie et d’un geste pour la faire dérailler complètement. Une femme se fait l’enquêtrice de sa propre vie, égrénant ses réussites professionnelles comme ses souffrances privées, elle se laisse peu à peu rattraper par les instantanés de sa vie de maman… Quand l’ironie s’estompe, le drame se diffuse dans la voix comme de l’encre sur un buvard et l’histoire qui commençait comme un stand-up et s’était poursuivie en thriller, aboutit sans détour possible à la tragédie.

«JJ'ai rencontré mon mari dans la file d'embarquement d'un vol EasyJet et je dois dire que cet homme m'a tout de suite déplu.
C'était en Italie. J'étais partie voyager - sans but particulier ni pour genre «voir le monde» mais parce que je ne savais plus ce que j'étais en train de foutre de ma vie et que j'étais tout simplement incapable d'imaginer me mettre à chercher un boulot de merde de plus. Alors j'ai donné ma démission, j'ai récupéré mon dernier salaire, la caution de l'appartement et une belle carte de crédit toute neuve et j'ai planté une aiguille sur une carte du monde, décidée à partir là où elle tomberait, genre Paris, Calcutta, New York ou Dubaï.
C'est tombé sur Southampton.
Ça aurait pu être n'importe où et c'est tombé sur Southampton. Mais je me suis dit « c'est le destin - suis ton destin. Peut-être que le reste de ta vie commence là » et c'est comme ça que je me suis retrouvée à Southampton.
Pendant trois jours.
Le temps qu'il m'a fallu pour me dire « j'emmerde le destin » et je suis montée dans un train pour Paris.
Paris est un trou.
Désolée mais, c'est vrai, et il serait vraiment temps qu'on le dise.
La France c'est beau, je suis allée un peu partout en France et c'est quelque chose, mais Paris ? Vous appelez ça une mégalopole ? C'est Leeds avec des rues plus larges.» (Girls and Boys - Dennis Kelly)


CREATEURS
AuteurDennis Kelly 
TraductionPhilippe Le Moine 
Mise en scèneJean-Baptiste Delcourt 
ScénographieMathieu Delcourt 
Création sonoreMathieu Delcourt 
LumièreRenaud Ceulemans 
CostumesPauline Miguet 
AVEC
France Bastoen 
Une co-production de "La Servante", "La Coop" & "Shelter Prod"
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles-Direction générale de la Culture, Service général des Arts de la scène, Service Théâtre Tax Shelter.be, ING, du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge.
En partenariat avec le Théâtre des Martyrs

«Je venais de passer quatre ans avec le même mec - six mois de passion suivis de six mois de disputes enflammées suivis de trois ans d'un lent déclin vers un ennui polaire, et quand on s'est enfin décidés à en finir, en mode exécution dans une arrière-cour, là il y a eu du sang, de la merde, des larmes et des récriminations pendant... ben, des mois en fait.
Ça n'a pas été joli.
Et c'est là que j'ai réalisé que j'avais 25 ans et que je n'avais eu en tout et pour tout que trois partenaires sexuels ; le premier juste pour une nuit, le deuxième pendant six mois et le dernier pendant quatre ans.
Alors j'ai rentré tout ça dans un tableur Excel et j'ai eu le choc de découvrir qu'à ce rythme-là j'allais rester avec mon prochain mec pendant 326 ans.
Alors j'ai décidé de changer de cap.» (Girls and Boys - Dennis Kelly)


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Pouvez-vous nous raconter la genèse du spectacle ?
Avec France Bastoen, on avait envie de travailler ensemble depuis un moment. Je la connaissais comme actrice et elle était venue voir mon premier spectacle, Par les villages. J’étais au Festival d’Avignon, je travaillais sur Final cut avec Myriam Saduis, et elle m’a appelé et m’a demandé si j’avais déjà lu le texte de Girls and boys, qu’elle venait de découvrir via Philippe Sireuil. Je connaissais bien évidemment Dennis Kelly, mais pas ce texte, qui est par ailleurs sa dernière pièce. Je cours dans une librairie je l'achète, et je la lis dans un coin de rue d’Avignon d’une traite. Le texte m’a fait l’effet d’un coup de poing dans le ventre. J’ai rappelé France tout de suite en lui faisant part de mon enthousiasme. C’était intéressant que cela parte du désir d’une actrice vers un metteur en scène. Nous sortons en ce sens un peu du schéma traditionnel et c’est une chose qui m’a beaucoup plu. De plus, ce n'est pas forcément le genre de matière que j’ai l’habitude de travailler donc j’ai trouvé que c’était un challenge intéressant.

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