The Merry Widow de Franz Lehar, opérette européenne (Allemagne), est l’un des plus grands succès des années 1900 à Londres et à Broadway où elle est la cinquième plus longue série du théâtre musical de la décennie. Sa production à Broadway est la plus influente de son époque et a profondément modifié l'évolution du théâtre musical américain.
Acte I
A l’ambassade du Pontévédro à Paris, le Vicomte de Cascada rend hommage à l’hôte de la soirée, l’Ambassadeur, le Baron Mirko Zeta : ce dernier dédie la fête qu’il a organisée à son Prince, dont c’est l’anniversaire (« Verehrteste Damen und Herren »). Alors que le jaloux Conseiller Kromow surveille sa femme Olga, la jeune femme de l’Ambassadeur, Valencienne, est assidument courtisée par le fringant Camille de Rosillon, qu’elle repousse sans conviction : celui-ci inscrit même « Je t’aime » sur l’éventail de son amante. Pendant ce temps, Zeta confie au Consul Bogdanowitsch son intention d’empêcher Hanna Glawari, veuve d’un riche banquier Pontévédrin, d’épouser un parisien. Sans ses 20 millions, l’Etat Pontévédrin risquerait en effet la faillite. Pendant ce temps, Valencienne et Camille se tournent autour (« Ich bin eine anständ’ge Frau »).Le Chancelier Njegus annonce à Zeta avoir retrouvé le Comte Danilo Danilowitch chez Maxim’s, au milieu des grisettes. C’est alors qu’Hanna Glawari fait son apparition, courtisée par le tout Paris. Le Vicomte de Cascada et Raoul de Saint-Brioche sont au premier rang de ses prétendants (« Empfangen Sie die Huldigung »). Après avoir élégamment écarté ses nombreux amants, elle annonce qu’elle donnera une fête le lendemain, à laquelle tous les Pontévédrins sont conviés. Valencienne cherche à convaincre Rosillon qu’il doit épouser Glawari. Ce dernier finit par accepter, ce que Valencienne lui reproche.Le Comte Danilo Danilowitsch arrive enfin, ivre, la tête toujours au Maxim’s avec ses grisettes (« O Vaterland, du machst bei Tag »). Alors qu’il s’endort dans un coin, Valencienne et Rousillon paraissent : la première a égaré son éventail compromettant. Hanna tombe à son tour sur Danilo et le réveille : elle lui reproche d’avoir jadis refusé de l’épouser, lorsqu’elle n’était que fille de paysanne. Danilo invoque le refus de son oncle. Hanna sous-entend qu’il pourrait l’épouser à présent qu’elle est riche : Danilo, refusant de laisser penser qu’il puisse être intéressé par son argent, jure de ne jamais l’épouser. Cependant, Valencienne et Rosillon continuent de papillonner (« Ja was ? Ein trautes Zimmerlein »).Le Conseiller Kromow a retrouvé l’éventail de Valencienne et son inscription compromettante qu’il soupçonne de viser sa femme Olga. Afin d’éviter un incident, Zeta lui fait croire qu’il appartient à sa femme Valencienne et qu’il a lui-même inscrit les mots d’amour dessus. Puis, Zeta s’enquiert de Danilo auquel il demande d’épouser Hanna pour le bien de la patrie. Danilo s’y refuse mais promet d’écarter tout prétendant, afin que l’argent de Glawari reste Pontévédrin.Dans la salle de balle, les hommes se pressent autour d’Hanna Glawari afin d’en obtenir une danse. Danilo fait entrer les femmes de ces messieurs pour écarter les prétendants. Valencienne recommande Rosillon comme cavalier à la Veuve, non sans interdire à ce dernier de danser. Glawari choisit finalement le seul cavalier qui ne la courtise pas : Danilo (« Damenwahl ! Hört man rufen »).
Acte II
Les invités se pressent à la fête Pontévédrine organisée par Hanna Glawari, où l’on chante des airs traditionnels (« Ah ! Mi velimo dase dase veslimo »). Hanna chante à son tour : elle choisit la chanson de la Fée Vilja (« Es lbt’eine Vilja, ein Waldmägdelein »). De son côté, Zeta indique à Danilo que le courtisant le plus dangereux est Rosillon, mais que celui-ci a un point faible : une aventure avec une femme mariée. Il lui fournit l’éventail et lui recommande de trouver la femme en question (qu’il pense être Olga Kromow) afin de forcer Rosillon à l’épouser. Mais Hanna interrompt Danilo, lui avouant à demi-mots l’amour qu’elle lui porte (« Heia, Mädel, aufgeschaut »). Danilo va finalement trouver Olga Kromow, puis Sylviane Bogdanowitsch (la femme du Consul) et les fait parler : elles avouent avoir pour amants respectivement le Vicomte de Cascada et Raoul de Saint-Brioche, ce qui lui permet d’écarter définitivement ces deux prétendants d’Hanna (« Wie die Weiber. Wie die Weiber ? »).Hanna retrouve finalement Danilo et lui annonce vouloir se marier et adopter la vie parisienne : Danilo lui décrit l’ambiance du cabaret Maxim’s et pose l’éventail pour l’inviter à danser (« Er führt Sie zu Maxim’s »). Rosillon et Valencienne paraissent à leur tour et retrouvent l’éventail. La jeune femme l’offre à son amant en guise de souvenir, après avoir inscrit dessus « Je suis une femme comme il faut ». Cela ne décourage pas Rosillon qui lui chante une romance (« Wie eine Rosenknospe »). Charmée, Valencienne accepte de le suivre dans un petit pavillon isolé (« Sieh dort den kleinen Pavillon »). Njegus et Zeta, arrivent à cet instant. Le premier reconnait les deux amants et laisse échapper le nom de Rosillon. Persuadé de pouvoir mettre le jeune homme hors-jeu, Zeta décide de surprendre le couple et demande à Njegus d’aller surveiller la porte de derrière. Alors que Danilo arrive, Zeta observe l’intérieur du pavillon et croit y reconnaitre sa femme. Il exige alors à grands cris que les amants sortent : Rosillon sort finalement, accompagné d’Hanna que Njegus a appelé au secours afin d’éviter un esclandre. Pour protéger le secret, la Veuve annonce son mariage prochain avec Rosillon, ce qui provoque la surprise de Zeta et la jalousie de Danilo et de Valencienne (« Ah ! Ah ! Ah ? Wir fragen, was man von uns will ? »). Danilo feint pourtant de n’y rien trouver à redire, mais prévient Hanna des dangers du mariage (« Verlib dich oft »). Cette dernière se moque de lui et déclare vouloir un ménage très libre (« Ein flotter Ehestand soll’s sein »). Danilo laisse transparaître sa jalousie (« Es waren zwei Königskinder ») : Hanna sait à présent qu’il l’aime.
« Tombe amoureux souvent, fiance-toi rarement, ne te marie jamais ! »
Acte II
Njegus annonce au Baron Zeta qu’Hanna a reconstitué le cabaret Chez Maxim’s dans son hôtel particulier afin de faire une surprise à Danilo. Justement, lorsque ce dernier paraît, le cabaret se dévoile et des grisettes, accompagnées de Valencienne, entament une chanson (« Ja, wir sind es, die Grisetten »). Une dépêche du ministère du Pontévédro arrive alors : sans les millions de Glawari, la banqueroute sera inévitable. Zeta charge Danilo de parler à Hanna : ce dernier interdit à la Veuve d’épouser Rosillon, faisant appel à sa fibre patriotique. Il peine de plus en plus à cacher ses propres sentiments (« Lippen schweigen » ou « Heure exquise » en français).Njugus vient trouver le Baron Zeta pour lui indiquer qu’un éventail a été trouvé dans le pavillon : Zeta y reconnait l’écriture de sa femme et comprend que c’était bien elle dans le pavillon. Il annonce son divorce avec effet immédiat et offre à Glawari de l’épouser, au nom de la patrie. Il retire cependant son offre lorsque la Veuve indique que le testament prévoie qu’elle perdrait toute sa fortune en cas de remariage. En entendant cela, Danilo lui avoue son amour et lui offre de l’épouser déshéritée. Hanna précise alors seulement que son héritage lui est retiré au profit de son nouveau mari. Valencienne oblige Zeta à lire le message inscrit sur l’éventail, « Je suis une femme comme il faut » : Zeta annule le divorce et demande pardon à sa femme. Tous concluent à la formidable complexité de l’étude des femmes (« Ja, das Studium der Weiber ist schwer ») !