«Un extraordinaire monologue des plus savoureux.
Une farce truculente!»
Roger Simons – Les Feux de la Rampe

Dans un lieu improbable débarque un homme barbu.
Il traîne derrière lui une énorme malle qu’il transporte difficilement. ll ressemble un peu à… Il a soif, il a faim. Il bénéficie d’une permission de l’au-delà pour laver son nom. Il nous regarde. Intrigué de voir ce monde groupé devant lui. Après quelques regards envers ces gens étranges d’un autre monde, celui de la terre, l’homme raconte…


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Cette courte pièce de théâtre qui prend la forme d’un monologue de Karl Marx, est des plus réjouissantes. Écrite par un professeur d’université américain qui a ainsi voulu montrer que « la critique marxiste du capitalisme reste fondamentalement vraie », ce livre met en scène le célèbre révolutionnaire qu’un cafouillage bureaucratique renvoie de nos jours dans le quartier Soho… de New York.

Ce retour devient prétexte à une présentation de la vie personnelle, intellectuelle et militante de Marx. Le tableau qu’il nous fait de ses conditions de vie londonienne est des plus difficiles : dans le plus extrême dénuement et grâce à l’aide de ses amis dont Engels, il poursuit son travail d’étude du capitalisme, passant quelques moments de bonheur en compagnie de sa famille dont il nous brosse un portrait plein d’humanité et de chaleur. Les premiers engagements de sa fille Eleanor ainsi que les polémiques familiales sont d’ailleurs des plus drôles.

Ses débats avec d’autres sont aussi évoqués comme avec Proudhon qui « ne comprenait pas que l’on devait remercier le capitalisme pour avoir développé des industries géantes, dont il nous fallait aujourd’hui prendre le contrôle » ou Bakounine dont Marx dit que « si un écrivain inventait un tel personnage, on dirait que ce n’est pas réaliste ». Marx ne peut passer sous silence l’expérience des pays de l’Est ainsi que leurs chutes en parlant des révolutions qui portent au pouvoir des dogmatiques qui « organiseront un nouveau clergé, une nouvelle hiérarchie, avec des excommunications et des mises à l’index, des inquisitions et des pelotons d’exécution ».

Mais ses critiques les plus vives sont adressées au capitalisme dont il mesure l’évolution de son époque jusqu’à aujourd’hui…Au fil des pages, c’est l’humanité, les colères, l’entrain et la truculence d’un Marx bien vivant que l’auteur nous invite à partager. De quoi faire passer un bon moment en compagnie d’un homme de caractère, bon vivant, fin polémiste et définitivement révolté.

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