Le premier spectacle de Jack Cooper à Bruxellons!

«Le premier truc de Jack, connu dans le civil sous le nom d'Alain Verburgh, c'est sa foi dans le music-hall. Quand le rideau se lève, entre musique qui pétarade et fumigènes, on croit comprendre pourquoi Euro Disney se vide: tout le monde court au Karreveld, c'est plus près et ça fait le même effet!» Laurent Ancion - Le Soir


«To dream or not to dream»? Le public du Karreveld n'en croit effectivement pas ses yeux! Car Jack a bien plus d'un tour dans son sac...

Le programme de «Bruxellons 2003» se décline décidément varié! Le petit troisième de l'été au Karreveld propose à présent un plongeon dans l'art de la magie. Avec la découverte ici d'un jeune artiste assez surprenant.

Doté d'une franche simplicité et de beaucoup de sympathie, Jack Cooper déploie tour à tour ses talents... Cabriolant de ses anneaux aux tours de cordes, de cartes, d'illusions et autres spécimens dudit art. Sans se priver de le remettre au goût du jour et de l'assaisonner d'un soupçon de dérision.

Dans la panoplie des genres, il voue en outre une passion pour le transformisme. Il s'affirme d'ailleurs haut et fort grand fan d'Arturo Brachetti. «LE» maître en la matière interviendra dans le spectacle via une bande son dans laquelle il encourage affectueusement le «petit schtroumpf magique».

Pour rappel, l'artiste italien - en digne successeur de Fregoli - conçoit des spectacles dans lesquels il se change presque plus vite que son ombre. Sa performance se révèle non seulement hallucinante mais aussi empreinte d'une immense poésie.

Au centre de son spectacle - et ponctuellement lors de la représentation - Jack Cooper s'y essaie. Avec humilité, rappelant au passage qu'Arturo Brachetti a 20 ans d'expérience. Le novice réussit pourtant à époustoufler l'assistance, bondissant très vite d'un costume à l'autre - 16 changements en 8 minutes. En résulte une petite pièce à lui tout seul (ou presque...).

Deux comédiens associés
Rares sont en fait les numéros qu'il pratiquera vraiment seul. Le magicien aime la compagnie. Car outre ses deux drôles d'associés - les comédiens Christel Pedrinelli et Antoine Guillaume - il maintient un contact quasi permanent avec les spectateurs. Contrairement à Brachetti, il use d'ailleurs ici beaucoup de la parole (d'un débit que l'on voudrait parfois plus tranquille). Préservant ainsi la convivialité. Il invite également des spectateurs à le rejoindre sur scène pour certains numéros. Interactivité qui peut cependant paraître excessive… Mais que le public semble adorer.

L'équipe signera également un moment de télépathie tout aussi impressionnant. Ainsi qu'un numéro de lévitation, dont la musique de Jean-Louis Deaulne viendra en renforcer la poésie. À propos de poésie, l'on devine l'artiste tendre sensiblement vers la forme. Ce désir de mêler théâtre et magie n'en est d'ailleurs que salutaire. Ici le spectacle pourra sans doute grandir sous la vigilance d'un metteur en scène par exemple. Pour se hisser encore vers plus de cohérence et de théâtralité. L'ensemble aurait tout à y gagner. Car la complicité des trois artistes se révèle prometteuse, leurs talents complémentaires.

Et au vu du - déjà haut - niveau de virtuosité du tout jeune Jack Cooper, ça promet! C'est le moins que l'on puisse penser…

La Libre Belgique - 14/8/2003 - Sarah Colasse

Retour à la page précédente