Un monument du théâtre anglais,
drôle mais surtout tendre

Shirley Valentine est un sommet d'humour.Mais c'est bien plus que cela, car ce spectacle parle de nous et nous donne un magnifique conseil: "Il n'est jamais trop tard pour réussir sa vie".


Shirley a 42 ans et semble piégée dans une existence monotone.
Son amie Jane lui propose de l’accompagner en Grèce pour une quinzaine.
Cette invitation va déclencher une totale remise en question.
Entre rires et larmes, le texte de Willy Russel est un véritable bijou qui marie habilement l’humour anglais et la tendresse.
Pour mieux nous laisser percevoir l’enlisement moral et l’isolement de la quadragénaire, il va nous faire découvrir des bribes de son passé.
Ces courtes histoires drolatiques cachent pourtant bien des fêlures.
De ses rêves d’enfance à sa copine de classe retrouvée un soir de pluie, du spectacle de Noël de fils aux remarques de la voisine, chaque récit dévoile ce qui lentement a érodé la relation de couple de Shirley.
Si chaque facette permet de mieux comprendre cette lente usure, c’est aussi une occasion idéale offerte à la comédienne Marie-Hélène Remacle de jouer dans tous les registres. Seule en scène, elle passe des évocations rieuses comme la comparaison de l’amour avec la période de soldes, la découverte du clitoris à des réflexions plus amères comme le castrateur des Je t’aime.
Loin d’être sombre, si ce drame intime a les accents de la comédie, il se révèle surtout être une formidable leçon d’optimisme, un cri d’amour et d’espoir.
Si pour cette première, le climat (chaleur épouvantable suivie d’un orage bruyant) n’a guère aidé Marie-Hélène Remacle à relever le challenge que lui lance Olivier Moerens depuis plusieurs années, le résultat est pourtant plus que prometteur.
Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, lui offrant d’emblée une standing ovation et plus de six rappels.
Une jolie reconnaissance que cet élan du cœur des spectateurs pour un travail minutieux, tels la scénographie méticuleuse de Céline Rappez, les éclairages de Laurent Kaye, la finesse pétillante de l’adaptation de Denise Périez et la mise en scène attentive de Martine Willequet.
N’hésitez pas à découvrir de toute urgence Shirley l’inattendue, la pétulante résignée, la frondeuse optimiste, en deux mots la femme que beaucoup rêveraient de réveiller.

Plair d'Offrir - 29/7/2009 - Muriel Hublet

Retour à la page précédente